«RESPONSABILITÉ ET HUMANITÉ», MON CUL!

Tract distribué le samedi 27 juin au métro La Chapelle à Paris.

Texte qui ose (c’est à ça qu’on les reconnaît) mettre le signe égal entre le gouvernement, le PS, la Mairie de Paris — qui envoient les flics arrêter les migrants et les soutiens, et leur cogner sur la gueule — et les dits soutiens, gentils «habitants du XVIIIe arrondissement», comme si nous débarquions de la planète Mars juste pour embêter le PS…

Texte symptôme de l’embarras du PS qui juge utile de venir faire de la retape sur les lieux de ses crimes, auprès d’un électorat qui fout le camp. Les migrants, eux, ne peuvent pas lire le texte: au moins une avanie qui leur est épargnée.

Désolé pour le cadrage et la qualité des photos, récupérées sur Twitter.

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Samedi prochain 27 juin dans l’émission “Chroniques rebelles” sur RADIO LIBERTAIRE

Capture d’écran 2015-06-20 à 13.00.32Samedi prochain 27 juin, de 13h 30 à 15h 30, je suis l’invité de l’émission Chroniques rebelles sur Radio libertaire (89.4 Mhz) autour de mon dernier recueil de textes Comment peut-on être anarchiste?

Les Toulousain(e)s, privé(e)s de rencontre et d’échange direct par la sotte pusillanimité des militant(e)s qui m’avaient d’abord invité avant de me censurer, pourront toujours écouter ou podcaster l’émission…

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Jardins d’Éole (suite): «T’as pas de papiers, tu bouffes pas»

Témoignage (anonymisé par mes soins) d’une militante qui a participé à la lutte de soutien aux réfugié(e)s depuis son origine.

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Récit forcement subjectif de ce à quoi j’ai assisté après avoir quitté la place Stalingrad

Hier soir, plusieurs dizaines de migrants (entre 50 et 100) sont retournés aux jardins d’Éole. Parmi eux des gens qui n’avaient pu ou n’avaient voulu monter dans les bus (un jeune homme par exemple m’a dit que lui il n’avait pas eu confiance). D’autres qui ont été emmenés à Vincennes dans le bâtiment du centre de rétention transformé en centre d’hébergement d’urgence et qui affolés par les flics, les chiens, les barbelés et le fait qu’on leur aie confisqué leur portable ont préféré partir (eux ils disent s’enfuir). D’autres encore qui même si ils dormaient ailleurs avaient pris l’habitude de venir là au jardin pour y trouver un peu de chaleur humaine ou de quoi manger sans être dans un rapport de charité mais de partage.

Depuis le début du ramadan, une association, Islam de paix, distribue de la nourriture de façon très conviviale, installant des nappes sur les tables en bois du jardin et permettant ainsi aux gens de se poser pour manger de manière conviviale. La veille, après les cours de français, leur distribution de repas avait eu un grand succès auprès des migrants/es et plusieurs personnes solidaires avaient eu un contact sympathique avec les gens de l’association qui étaient là dans un esprit très fraternel vis à vis des réfugiés/ées.

Hier soir, quand nous arrivons après qu’un riverain nous ait alertés/es sur des contrôles de police qui se déroulaient là, les jardins sont bouclés par un cordon de flics. On aperçoit des personnes assises sur les tables au loin derrière ce cordon pendant qu’environ 70 autres sont assises à même le sol, mangeant par terre par terre, interdites d’entrer dans le jardin. Parmi eux nous reconnaissons plusieurs personnes avec lesquelles nous avons passé ces dernières semaines que ce soit à saint Bernard, Pajol, au bois Dormoy ou à Éole. Pendant que nous discutons avec quelques personnes un représentant de l’ordre, comme on les appelle, explique que ce sont les gens de l’association qui ne voulaient pas donner à manger aux personnes sans papiers. Nous n’en croyons évidemment pas un mot.

Les migrants que nous connaissons nous racontent que les nombreux policiers en présence exigeaient les papiers pour laisser passer les gens qui voulaient aller manger. Un flic a dit « Si t’as pas de papiers tu manges pas ». Les gens de l’association se sont énervés et ont du négocier pour qu’on les laisse amener de quoi manger à ceux qui sont donc restés sur le trottoir. Un gars que je connais a honte de me serrer la main car il n’ont pas pu avoir de couverts et ont du manger à la main sans pouvoir se laver après.

Beaucoup de gens ont l’air désemparé, ils ont l’air d’avoir honte d’être là amassés sur un bout de trottoir, triés une fois de plus… humiliés une fois de plus. Plusieurs ont froid, ils n’ont pas pu récupérer de couvertures ou duvets que nous avions sur le campement (il n’y a eu qu »une heure pour tout récupérer) On est là à quelques uns/unes. On ne sait pas quoi faire. On a honte, on est humiliés/ées aussi. On voudrait filmer cette scène hallucinante, cet apartheid qui s’est mis en place dans ce petit coin du Nord est de Paris et qu’on aura sans doute du mal à raconter en montrant à quel point s’était horrible. Mais on n’ose pas car on sent et on voit que les victimes de ce tri se sentent trop mal par cette nouvelle humiliation. On a juste envie de pleurer.

Quelques personnes parmi les 150 qui s’étaient regroupées place Stalingrad après avoir tenté de passer la nuit avec des migrants dans un gymnase avenue Jean Jaurès réussissent à passer les filtrages de policiers qui ont pris position autour de la place pour empêcher les gens d’en sortir côté Stalingrad arrivent. Elles se sentent démunies elles aussi. Un groupe de gens que l’on voit régulièrement, des personnes solidaires, arrivent en camion et distribuent un complément de nourriture et des bouteilles d’eau ; plusieurs personnes en utilisent un peu pour se rincer les mains. Des groupes se forment, chacun va chercher où passer la nuit, un peu plus isolé, un peu plus démuni que la veille.

La veille un élu avait affirmé que la campement à Éole allait tenir encore 4 jours. Le même était là ce matin avec les bus et l’Ofpra. Peut-être était il de bonne foi la veille au soir, peut-être pas. De toute façon on s’en fout, je pense que tout à été fait pour que une fois de plus les principaux/ales intéressés/ées soient mis/es devant le fait accompli soit placés/es en situation d’urgence permanente sans leur laisser la possibilité de prendre des décisions et en leur laissant croire que tout ce qui sera fait le sera évidemment dans leur intérêt.

Et dans cette histoire toutes les personnes qui sont ou se veulent responsables politiques (et pas responsables moralement et éthiquement) sont complices de ça. Sont complices que les principaux/ales intéressé/es soient infantilisé/es, réifiés/es, ne puissent pas s’organiser (on pourrait par exemple imaginer que les migrants/es si ils et elles savaient à l’avance qu’ils et elles allaient être répartis dans des centres pourraient faire des groupes affinitaires, avoir une liste de questions, demander des assurances, réfléchir à ce qu’on leur propose…). Ces mêmes responsables diront sans doute que c’est pour protéger les migrants/es des manipulations d’individus/es étiquetés/es NPA ou anarchistes autonomes, le fameux épouvantail, la construction politique et médiatique diffusée depuis une dizaine de jours. C’est ridicule mais malheureusement il y a des gens qui y croient. En tout cas ces responsables qui n’étaient pas là pour assister à l’apartheid, au tri des pauvres qui ont le droit de bouffer ou pas, peut-être feront ils/elles un communiqué dérisoire de plus. Mais bon ça aussi on s’en fout, hier soir tout semblait dérisoire.


Le stalinisme, maladie sénile du journalisme façon “Charlie Hebdo”

copy-capture-d_ecc81cran-2014-11-09-acc80-01-10-09-e1415491935357.pngCharlie Hebdo (n° 1195, daté du 17 juin) publie sur deux pages un reportage sur les réfugié(e)s qui campent dans le XVIIIe arrondissement de Paris, sous le titre répugnant : « Migrants du XVIIIe. Entre l’enclume policière et le marteau militant[1] ».

Ainsi donc, les malheureux et malheureuses réfugié(e)s pâtissent de deux maux : les flics et les militants…

Ou plus exactement, dans le chapeau de l’article, « de la brutalité policière et des lubies de militants infantiles[2] ».

Rien que ça.

Autrement dit, si de grands enfants dans mon genre et des dizaines de camarades comme [et souvent mieux que] moi n’avaient pas donné de l’argent et des vêtements[3], récupéré et préparé de la nourriture, acheté des couvertures de survie, amené des bâches, installé des campements, amené des matelas et des couvertures, protégé les réfugié(e)s des charges de flics [nombreux et nombreuses blessé(e)s infantiles], fait le guet la nuit, ouvert un squat, manifesté, distribué des tracts, aidé des dizaines de réfugié(e)s à prendre contact avec des avocat(e)s, à remplir leurs papiers, et j’en oublie certainement…

Bref, si nous n’avions pas fait une fois de plus ce que nous avons déjà fait je ne sais combien de fois depuis vingt ans au moins, eh bien les migrants auraient pu tranquillement se faire cogner sur la gueule par les flics et rouler dans la farine par des partis politiques, dont le désintéressement et l’honnêteté intellectuelle ne sont plus à démontrer !

La première association qui vient à l’esprit, c’est L’Humanité des années 1970. Mais il est inutile de remonter si loin dans le temps. Il n’est que de lire les articles publiés ces derniers jours, sur le même sujet, par le même quotidien. Que la prose stalinienne dénonçant la collusion entre les affreux trotskistes du NPA et les terrifiants anarcho-autonomes se retrouve, au mot près, dans L’Humanité et dans Charlie Hebdo en dit long sur ce qu’est devenu un torchon qui n’est la satire que de ce qu’il fut dans un lointain passé : un journal contestataire anarchisant.

Le ou la journaflic prétend sans vergogne que les NPAnarchistes[4] ont menti aux réfugiés, tandis que le parti communiste, qui n’a jamais menti à personne et toujours soutenu les immigrés (à bout de benne de bulldozer si nécessaire), a vu tout ses efforts de relogement ruinés.

Or savez-vous de quel odieux prétexte les méchants antistaliniens ont usé ? Vous ne le croirez pas ! Il semble, j’ose à peine l’écrire, qu’ils défendent l’invraisemblable théorie selon laquelle les migrant(e)s ont intérêt à rester groupé(e)s

« Rester groupé(e)s » !?!?

Pour mener une lutte…

Les bras vous en tombent, non ! Où vont-ils chercher tout ça, ces enfants de Trotski et de Bakounine[5] ? Mais au contraire, au contraire ! Le bon sens est évidemment de jouer le jeu des PC, Emmaüs et cie : dix dans un hôtel Formule 1 à vingt kilomètres de Paris, dix dans un foyer très loin de là, et le reste par terre dehors… Ça c’est sérieux, c’est responsable. Et qu’on ne voit plus ces pouilleux dans nos rues !

Le problème des démocrates, au PC et à Charlie Hebdo, c’est qu’ils prennent les gens pour des cons. On ne voit pas que ça ait réussi au parti ces dernières années. Par contre on comprend bien que Charlie Hebdo, douillettement installé sur un matelas de millions, puisse dénoncer sans souci les manipulateurs gauchistes à la clientèle de gogos et de go-gauche de l’après janvier 2015.

Il se trouve que les migrant(e)s — eux et elles-aussi — sont moins moins bêtes que dans les rêves policiers communs aux conseillers de Paris du parti et aux flics pigistes de Charlie : ils et elles souhaitent rester ensemble (et à juste raison !). Ils et elles souhaitent aussi ne pas quitter un quartier de Paris où ils ont des repères.

Il faut être le dernier des crétins, politicard, ou salaud payé(e) au feuillet, pour feindre de ne pas comprendre ça.

Solidarité avec les migrant(e)s !

Autonomie des luttes !

Des papiers pour tous et toutes !

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[1] L’article est signé « Sol ». Peut-être Solène Chalvon, ex-militante de « Ni putes ni soumises » et collaboratrice occasionnelle de l’hebdomadaire ?

[2] En couverture de l’hebdo, il est précisé : « Migrants, tout le monde s’en sert ».

[3] Et acheté des sous-vêtements. Oui, au point où j’en suis de ma réputation, je me suis improvisé dealer de slips et chaussettes 100% coton…

[4] La contraction est de moi. Au passage, je me réjouis de me retrouver au coude à coude au moins avec certain(e)s militant(e)s du NPA, et aussi avec des dissidents « de gauche » et des sans-parti.

[5] Il est vrai que si l’auteure n’a comme expérience militante qu’un passage dans une officine satellite d’un parti de la gauche parlementaire, ça fait léger…

Le 23 juin, rencontre ANNULÉE par L’Université populaire anarchiste de Toulouse

Le mardi 23 juin prochain, à 19h, l’UPATO devait me recevoir pour un débat autour de mon recueil Comment peut-on être anarchiste? (Libertalia)

Je reçois à l’instant un message m’annonçant l’annulation de ce débat du fait du désaccord des invitant(e)s avec deux textes figurant sur le présent blogue: «À quoi servent les pédophiles?» et «De l’ambiguïté du concept de viol dans les relations choisies» (au contraire du premier, ce dernier texte figure dans le recueil Comment peut-on être anarchiste ?).

Dix-sept ans plus tard (voir «À quoi servent…?»), le réflexe d’excellent(e)s camarades anarchistes demeure le même: ne débattons pas des questions sur lesquelles nous ne sommes pas d’accord! Voilà qui nous met à l’abri de toute espèce de progrès théorique et condamne les anarchistes à fonctionner sur un mode intellectuel sectaire. Quel dommage de se soucier d’un «qu’en dira-t-on militant» plutôt que de débats, aussi vifs dussent-ils être !

Je n’avais pas prévu de revenir de sitôt sur les questions abordées dans ces deux textes, mais une chose est certaine: ils ne disparaîtront pas de mon blogue (ce qui d’ailleurs ne manquerait pas de m’être reproché comme une tentative de dissimulation).

Comme l’oukase porte précisément sur leur présence, la décision de l’UPATO nous interdit à jamais de discuter ensemble de quoi que ce soit, aussi éloigné que soit le sujet envisagé (par exemple mes recherches sur la Révolution).

J’ai consacré une bonne partie de mon existence et de mon énergie à mettre en forme aussi clairement que je pouvais des positions et des analyses parfois très minoritaires. Je suis navré de constater qu’il existe des gens assez crétins pour imaginer que j’ai tenté de me faire passer pour autre que je suis.

Pour le dire crûment: si j’étais attiré par les petits garçons ou par les petites filles, je le dirais. Il m’arrive, devant la crapulerie haineuse et irrationnelle de certain(e)s de regretter ne pas être ce qu’ils/elles nomment un «pédophile». J’aurais plaisir à me défendre, dos au mur, contre des minables de cet acabit. Mais je ne jouerai pas non plus à être un autre. J’ai écrit sur mes amours avec les femmes (et bien sûr, on me l’a reproché aussi). Je n’ai aucun moyen rationnel d’empêcher des mythomanes de fantasmer qu’il s’agit pour moi de camoufler des amours enfantines.

En revanche, et c’est bien le cas de le dire, la misérable campagne de lynchage et de boycott dont je suis l’objet va me contraindre à redévelopper une question qui a aujourd’hui quasiment disparu des débats militants. Je veux parler de l’émancipation des mineur(e)s, sujet de mon premier livre publié: Ni vieux ni maîtres.

Grâce à l’action pugnace des antispécistes, avec lesquel/les j’ai de nombreuses divergences, les droits des animaux sont aujourd’hui mieux considérés et pris en compte que ceux des enfants.

J’aurai donc à revenir aussi sur l’usage que font tant d’adultes, de «parents d’élèves» et de «mères de famille» de l’épouvantail «pédophile». Il semble que les points n’étaient pas assez visibles sur les «i». Il est vrai aussi qu’en rédigeant, en 1998, une courte introduction à ce qui devait être un débat sur le «retour de l’ordre moral» (sic), je ne pensais pas soulever une aussi durable tempête de moralisme militant.

Je n’essaierai ni ne souhaite, ni n’imagine une seconde pouvoir convaincre celles et ceux qui choisissent la lapidation, du bien fondé de mes positions (et encore moins de ma sincérité). Je ferai simplement en sorte qu’il leur soit plus difficile de se mentir sur leurs propres positions.

 

 

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QUI SONT LES TERRORISTES ? (Pajol, suite [2])

Gueule rougeEn réponse à quelques remarques amicales à propos du texte « Cyniques ordures ! », publié hier.

Ça n’est pas moi qui me définis comme « terroriste », c’est l’appareil législatif dit « antiterroriste », renforcé et étendu après le 11 septembre 2001 par l’Union européenne, qui permet à l’État de qualifier de « terroriste » l’ensemble du répertoire d’actions des rébellions sociales : manifestations, occupations, piquets, hacking, etc. Il cible, comme je l’ai expliqué dans La Terrorisation démocratique, les jeunes, les étrangers ou supposés tels, les militant(e)s.

Dans mon texte d’hier, je me suis placé d’un point de vue moral. Je suis parfaitement conscient qu’il s’agit d’une position défensive, faute de mieux (ou faute de pire). On a l’habitude de dire que le poseur de bombes agit comme il le fait parce qu’il n’a pas de quoi se payer un bombardier. Quand la solidarité pratique a été balayée par la force, le militant qui n’a ni avion ni bombe utilise les mots.

Contrairement à la plupart des révolutionnaires de 1793, et dans d’autres termes les ordures d’État qui gouvernent aujourd’hui, je ne considère pas la Terreur comme un moyen d’action acceptable. Il n’est à mes yeux ni légitime ni efficace. On ne peut ni ne doit massacrer tous les flics, tous les gendarmes, tous les ministres, etc.

Cependant, du même point de vue moral, j’affirme que si j’avais aujourd’hui le doigt sur le bouton déclenchant le mécanisme électrique (soyons modernes, que Diable !) d’une guillotine, je ferais tomber sans ciller les têtes d’un Valls ou d’un Cazeneuve. Ne serait-ce que pour les retrancher ostensiblement à la face du monde de l’« humanité » dont ils osent se réclamer quand ils blessent, humilient, enferment, expulsent des personnes d’une valeur à laquelle ils n’atteindront jamais.

Il n’existe à mes yeux aucune différence de nature entre la politique qu’ils mènent froidement, qui matraque et affame ici et, une fois « externalisée », précipite au fond des mers des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, et les meurtres fanatiques et antisémites perpétrés en janvier dernier par un trio d’illuminés.

Les mots sont importuns. En tant qu’écrivain et attaché aux enseignements que nous pouvons tirer de la Révolution française, je me réjouis que le mot guillotine ait gardé de son tranchant !

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PS. On m’a fait remarquer justement que le tampon figurant sur le «laissez-dormir» fourni à certains migrants par la police pourrait indiquer que ledit papier leur a été remis à Calais (et non à Paris). C’est plausible en effet, plusieurs d’entre eux étant revenus de Calais, découragés par les entraves mis à leur passage en Angleterre.

Capture d’écran 2014-11-09 à 10.52.38 Un rassemblement aura lieu ce mardi 9 juin, rue Pajol, à 18h.

CYNIQUES ORDURES ! (Pajol, suite)

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Après l’embarquement violent de dizaines de migrants aujourd’hui, rue Pajol, dans le dix-huitième arrondissement de Paris (près de deux cent y avaient passé la nuit dehors), certains d’entre eux ont été dirigés sur la prison administrative de Vincennes (CRA), d’autres relâchés. D’autres ont pu s’échapper. Ces derniers, et les relâchés se sont retrouvés, au même endroit, rue Pajol, en fin de journée. Voyant que la solidarité s’organisait à nouveau (cuisine, matelas), les flics ont bousculé les soutiens pour les empêcher d’installer les matelas dans un local, dont le responsable avait pourtant donné son accord.

Politique policière, incohérente, répugnante moralement, qui ne vise qu’à rendre moins visible la présence des migrants en les dispersant: hôtels pour quelques-uns et pour quelques jours, éparpillement à la rue pour d’autres. Détention administrative pour les moins chanceux (sans parler de la dizaine de blessés d’aujourd’hui).

Cerise sur le gâteau (de gauche), les relâchés, qui ont déposé une demande de statut de réfugiés auprès de l’OFPRA, ont reçu de la police l’officiel laissez-passer, ou plutôt «laissez-dormir» photographié ci-dessous.

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Ce papier est revêtu du tampon de l’Office français de l’immigration et de l’intégration. Relisez le texte et l’intitulé de cet organisme…

J’espère ne pas faire une interprétation trop laxiste de ce laissez-passer sur Post-it (sans doute un nouveau pas dans la simplification des mesures administratives) en supposant que le porteur est également autorisé, «pour un court temps» au moins, à être nègre et pauvre…

«Dehors», cela s’entend!

Mais sinon: où il veut!

Enfin, pas rue Pajol, ce soir, notez-bien. Un problème de coordination entre les services probablement…

Les gens qui ordonnent et qui appliquent cette politique me paraissent mériter un sort que la loi en vigueur sur la «provocation publique à commettre une infraction terroriste» me dissuade de préciser davantage. On leur fera la surprise !

COMMUNIQUÉS DES REFUGIÉ(E)S DE LA CHAPELLE (actuellement dehors, rue Pajol, 75018 Paris)

Bonjour,

Tout d’abord nous voulons dire notre gratitude à ceux et celles qui
nous soutiennent.

Nous désirons nous présenter, dire qui nous sommes. Nous sommes des
réfugiés d’Afrique, certains sont venus il y a 1 mois, d’autres il y a
2 mois, et d’autres il y a plus d’un an, car nous savons que la France
est membre de l’Union Européenne. Comme les autres pays, elle a le
devoir d’accueillir les migrants. Mais nous avons fait l’expérience du
contraire. Laissez nous vous expliquer.

Il y a 4 jours, le gouvernement a déclaré qu’il acceptait 350 réfugiés
de La Chapelle, y compris des Soudanais. L’État a dit : « la plupart
d’entre eux sont des Erythréens », mais ce n’est pas vrai. Cela est
très loin de la réalité. Nous savons que La Chapelle est un endroit où
tous les réfugiés dorment. (Réfugiés sans abris). Ces gens ont été
emmenés ailleurs en bus sous prétexte de leur donner un logement et
des papiers mais la réalité n’est pas celle-là. En fait nous avons été
envoyés dans des endroits que nous ne connaissons pas.

Désormais, nous dormons dans la rue. Même dans la rue la Police est venue avec un chien. Ils ont amené le chien près de nous, et le chien a essayé de
mordre les réfugiés. Cela est honteux comment des êtres humains sont
traités par l’État Français. Ce n’est pas tout. Les policiers nous ont
poussé dans le métro, mais le métro a été bloqué.

Nous sommes demandeurs d’asile. Nous sommes des gens pacifiques. Nous
avons besoin du respect de nos droits humains.

NOUS SOMMES DES ÊTRES HUMAINS.

Merci de nous avoir écouté.

Meilleures salutations.

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Nous sommes des migrants venus d’Afrique en France. Nous avons passé
trois ans sans nourriture, ni eau, ni toilettes sous les ponts et
personne pour s’occuper de nous. Nous sommes des êtres humains. Le
gouvernement comme ils l’appellent (maire) nous a dit d’aller vivre
dans un hôtel. Ils nous ont emmenés à l’hôtel et ne nous ont rien
donné, pas de papiers, pas de logement. Ensuite ils nous ont envoyé à
Pajol.

Ils ne nous ont rien donné, pas d’eau, pas de nourriture, rien.

Nous sommes migrants. Nous ne voulons pas de problèmes. Nous avons
besoin de sécurité, de stabilité et de liberté. Et aussi des papiers.

Nous croyons avec beaucoup d’amour au peuple français.

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Les gens qui le souhaitent peuvent passer rue Pajol (M° Marx Dormoy) pour manifester leur soutien aux migrants contraint(e)s de dormir dehors (plus de 70, ce soir dimanche).

Couvertures, sacs de couchage et tapis de sol sont les bienvenus. Les nuits sont fraîches. On peut aussi apporter des vêtements.