Incendie au foyer ADOMA d’Ivry-sur-Seine

Communiqué

Incendie au foyer ADOMA
4 rue Michelet, 94200 Ivry-sur-Seine

Le résultat d’années d’incurie et de négligence de la part d’ADOMA-CDC !

Dimanche 19 juin 2022 vers 16h de l’après-midi, un incendie a éclaté au sous-sol du foyer
de travailleurs immigrés 4 rue Michelet à Ivry-sur-Seine.
4 personnes ont été transportées à l’hôpital suite à des blessures graves subies en
sautant de leurs chambres à cause de la fumée et la panique.
Les studios du sous-sol sont fermés. Leurs habitants ont dû se débrouiller pour trouver un
hébergement d’urgence auprès de la famille ou des amis.
L’électricité reste coupée dans les premiers étages du bâtiment, l’eau est coupée partout.
Les pompiers ont fracassé les portes d’une bonne partie des logements du 1er et 2e
étage. Leurs habitants ont parfois renoncé à aller au travail car leurs affaires n’étaient plus
protégés et ils n’avaient pas les moyens d’improviser des fermetures.
Cet incendie aurait été provoqué par des squatteurs qui ont réinvesti le sous-sol depuis
l’arrêt de la surveillance par vigiles décidé par ADOMA-CDC il y a deux mois.
Le feu a détruit une partie du sous-sol et au moins une chambre complètement au 1ère
étage. Mais cela fait des années que les résidents du foyer Michelet se sentent
abandonnés par leur gestionnaire.
Il faut dire que les résidents qui paient entre 347€ par mois pour des chambres de 7m²
n’ont jamais eu la vie facile. Le foyer est très dégradé, des problèmes d’insalubrité et de
sécurité, de souris, d’insectes abondent.
Un projet de démolition reconstruction est programmé pour démarrer en septembre 2023.
Entre temps, le foyer est habité largement par des travailleurs immigrés, souvent vieux,
handicapés ou malades. Une association fondée par quelques résidents (« Du Gourbi à la
Dignité ») a organisé une manifestation en janvier 2021 et différents événements pour
pousser les autorités à reloger au plus vite les résidents les plus vulnérables. Certaines
familles ont été relogées mais il reste beaucoup de travail à faire.
C’est pourquoi les résidents demandent :
1) d’être reçus par la direction d’ADOMA-CDC pour discuter l’accélération du relogement
de tous les résidents restants. Ce n’est pas la première fois qu’il y a eu un incendie dans
ce foyer vétuste et tout le monde a l’impression de vivre en danger et dans des conditions
d’insalubrité et d’indignité permanente.
2) la réparation au plus vite des portes fracassées, un système d’indemnisation pour ceux
qui ont subi des dégâts. Les résidents ont l’intention de porter plainte contre ADOMA-CDC
pour négligence et mise en danger et réclame des indemnisations pour les préjudices
subies.
3) l’accélération de la fermeture complète de cet ancien foyer vétuste ;
4) d’être reçus par la Mairie d’Ivry pour examiner les demandes de relogement et
d’hébergement d’urgence rendues encore plus nécessaires par cet incendie, de nombreux
résidents ont fait des demandes de relogement restées sans réponse depuis des
années ;

5) une copie du rapport du service d’hygiène de la municipalité qui a été faite en février
2020 à la demande de l’association des résidents. Ce rapport a été envoyé à Adoma mais
la mairie a refusé de donner une copie à l’association qui a fait pression pour le faire !
Lundi 20 juin 2022, à Ivry-sur-Seine

Du Gourbi à la Dignité

Contact : Konzy Yindi, ch 506: 07 55 76 02 78 ; dugourbialadignite@gmail.com
avec le soutien du Comité de résidents, du Copaf, Droit au Logement, d’associations,
d’organisations d’Ivry etc…

Propagandes électorales

…Reçues l’avant-veille du scrutin, notez-bien. C’est pas comme si ça risquait d’intéresser quelqu’un.

Commençons par un peu d’humour trotskyste. Lisez bien la première phrase de l’extrait: le prétendu «vote utile» n’a plus de sens au législatives…

Oui…! Mais par contre à la présidentielle, vous n’auriez pas été du genre à présenter quelqu’un au premier tour, sachant que vous alliez conduire la fasciste au second… Si! Ah! je ne sais pas quand vous êtes les moins honnêtes, alors!

Assez ri. Voyons les nazis. Cette fois, j’attire votre attention sur la dernière phrase du point 2: «Il faut que la peur change de camp».

Si! Si! C’est ce slogan que j’ai aimablement parodié ici-même il y a très peu de temps. Récupéré, hop!

Alors, à mon avis ça n’est pas grave. Je l’ai toujours trouvé nul, ce slogan, parce qu’il est faux.

Les capitalistes ont peur (de la révolution qui vient), c’est même pour ça qu’ils entraînent des milliers de flics, de gendarmes et autres variétés kaki. Certes, ils essayent de dissimuler leur trouille (en gendre idéal, Macron n’est pas mauvais dans l’exercice).

Retenez qu’un capitaliste est nuisible parce qu’il vous exploite, et dangereux parce qu’il a peur de vous. Cessez d’avoir peur de lui (et de ses chiens) et vous lui ferez peur pour de bon (la bonne cause).

Ah! les gros malins. Si jamais quelqu’un portait plainte contre Mélenchon pour publicité mensongère, au cas où il aurait répété: «Si vous votez Oups (Nupes), vous m’élisez Premier ministre», ce qui est un mensonge, ils ont opté pour «En votant Oups, vous pouvez m’élire Premier ministre.» Il suffira de dire: «Ah mais non! “Vous pouvez” signifie: “il est bien possible (et souhaitable) que…”.» Et voilà le travail.

Croyez-moi si vous voulez, les autres sont plutôt pires, et moins drôles.

Dimanche: poney.

Je voterai dès le premier tour de l’élection présidentielle pour Jean-Luc Mélenchon – que par ailleurs je déteste

Et voici pourquoi…

Je commence par écarter, j’ai déjà pas mal écrit sur ce thème ici-même il y a quelques années, les malédictions moralistes identitaires des camarades anarchistes.

Il est faux de dire que les anarchistes n’ont jamais voté. La Confederación Nacional del Trabajo (CNT), syndicat anarcho-syndicaliste espagnol et principale organisation ouvrière d’Espagne dans les années 1930 a utilisé le vote (massif) dans le but concret de faciliter la libération de plusieurs milliers de militant·e·s emprisonné·e·s.

Un ami de longue date me dit — Mais moi je ne vote pas ! Exactement comme il me dirait — Mais moi j’ai les pieds plats !

Admettons qu’il s’agit d’un cas intéressant d’imprégnation physique d’une donnée idéologique, laissons le malheureux à son infirmité, et voyons ce que « risque » un anarchiste à voter.

Évidemment rien. À moins de considérer que les anarchistes ont une âme et qu’ils·elles la perdraient en acceptant de glisser une enveloppe dans une boîte carrée. Franchement, les gens, si vous en êtes là, je vous conseille de laisser tomber au plus vite la réflexion politique et de vous tourner vers la théologie. Pour les plus anxieus·e·s, pesez-vous la veille du scrutin et au retour du bureau de vote : vous constaterez qu’aucune perte de poids ne témoigne de l’évaporation de votre âme.

Mais objecteront, de bonne foi (hélas ! il s’agit bien de cela), mes contradicteurs, n’est-ce pas se plier au système, faire le jeu du capitalisme ?

Eh bien je ne vois pas – en dehors du gloubi-glouba psycho-moralisateur qui tient lieu de « ligne de force » à beaucoup de militant·e·s  – le début de l’ombre d’un argument pour étayer cette hypothèse.

Récapitulons

Je ne crois pas que les élections sont un moyen d’émancipation.

Mais je ne crois pas non plus que les élections ne sont «rien». C’est bel et bien un moment concret du fonctionnement du système sur lequel il peut être légitime, voire possible, de peser. Je ne pense pas que l’on puisse faire comme si ce «rien» ne nous concernait pas. Il nous concerne oh combien!

Je ne crois pas que voter à l’extrême-gauche fera avancer d’un millimètre la cause révolutionnaire.

Je ne crois (surtout) pas que c’est un bon moyen d’« apparaître » entre une pub de lessive et le dernier édito néo-nazi. C’est en effet – et là réellement ! – se plier intégralement à l’injonction trompeuse du système : « Je vote pour celui-qui-est-le-plus-proche-de-mes-idées. » Ça, c’est la vaseline-type du système démocratique, soit le système de régulation sociale de l’exploitation capitaliste. Que ce soient des pseudos-révolutionnaires, comme Poutou et Arthaud, qui continuent à jouer à ça, me donne envie de pleurer.

Quelques mots sur Mélenchon

Sa physionomie m’a toujours été profondément antipathique : je ne peux pas croire un mot de ce que ce type raconte. Dans les années 1980, il a réclamé la censure du livre Suicide, mode d’emploi, dont je suis coauteur. C’est un vieil admirateur de Poutine (par « anti-impérialisme », un comble !) dont le récent rétropédalage ne peut convaincre que des niais. En gros, je le considère plutôt comme un ennemi.

Mais, jeune lectrice, jeune lecteur, tu n’as pas été sans noter – et retenir – que voter pour un guignol que l’on trouve plus sympathique (ou plus honnête ou plus n’importe quoi) que les autres et le comble de la sottise « démocratique ».

Peu importe donc ici que Mélenchon apparaisse, sous bien des aspects, comme un sale type. La seule question qui se pose à un·e matérialiste est de savoir si sa présence au deuxième tour présente un avantage quelconque.

Voilà pourquoi je pense que oui.

Contrairement à ce que suggérait fielleusement un vieil ami pour me taquiner, je ne me soucie guère de « l’image de la France à l’étranger ». M’intéresse davantage – comme quoi tout le monde peut avoir ses soucis identitaires – ma propre image dans le miroir de la salle de bains, au lendemain du premier tour.

Et je ne veux à aucun prix faire partie des crétins des deux sexes qui, n’ayant pas participé au scrutin, vont se lamenter (et ça va durer des semaines !) sur le pourcentage formidable obtenu par la candidate d’extrême-droite, sans même parler du score total incluant les voix nazies de Zemmour.

Or, dans ce scrutin, les personnes qui voteront au premier tour pour Jadot, Hidalgo, Roussel, Poutou, Arthaud, etc. voteront réellement pour Marine Le Pen.

Si Mélenchon est au second tour, ce sera une occasion offerte – soyons miséricordieux mes sœurs et mes frères – à ces pantins de se désister pour un candidat de gauche. Sinon, ils regagneront leurs niches pour ronger l’os minuscule qu’on leur aura remis.

Plaçons ici une incise. Certain·e·s, qui se piquent de stratégie autant que moi, sont persuadé·e·s ou simplement espèrent vaguement que la politique du pire finira par pousser les masses vers la Révolution. Plus le pseudo « débat démocratique », raisonnent-ils, se réduira visiblement à des échanges à fleurets mouchetés entre un représentant du grand Capital et une figurante d’extrême-droite, et plus les gens comprendront la nature du système. Plus les gens manifesteront, par l’abstention, leur mépris du système, et plus celui-ci sera proche de son effondrement.

Voilà qui semble au moins logique… Hélas ! nous savons qu’il n’en est rien. Les États-Unis fonctionnent, pas si mal du point de vue de celles et ceux qui profitent du système, avec un taux d’abstention bien supérieur au taux français. Ça ne change absolument rien.

Quant au cas français, vous verrez le nombre important de « Gilets jaunes » (et pas toujours les plus bêtes) qui transformeront leur pulsion émeutière en bulletin d’extrême-droite.

Il faut cesser, quand on se prétend révolutionnaire, de prendre les gens comme variable d’ajustement ou souris de laboratoire.

Une fois Mélenchon au second tour, rien n’est gagné bien sûr. Mais rien n’est perdu.

Il faut cesser de croire que c’est sur la décomposition de la gauche parlementaire que va éclore un nouveau mouvement révolutionnaire. Ça ne fonctionne pas comme ça. Ça serait même plutôt l’inverse. Un mouvement révolutionnaire de classe, né de sa propre dynamique et des contradictions du système, pourra, lui, entraîner et radicaliser les franges de la « gauche » reconstituée autour de Mélenchon.

Mais Mélenchon nous fera tirer dessus !

C’est à craindre, en effet. Et alors ? Vous préférez le rythme tranquille des mutilations macroniennes ; vous vous êtes habitué·e·s ?

À moins que vous soyez impatient·e·s de connaître les innovations du maintien de l’ordre façon Le Pen ?…

— Mais enfin quel sens peut avoir de faire élire Mélenchon s’il faut le combattre par les armes ensuite ?!

Eh bien, niquedouille, entretemps, nous nous serons servis de sa (sale) gueule comme d’un marchepied.

Résumons-nous

Si vous êtes masochistes ou parfaitement crétins et que vous préférez pleurnicher entre ami·e·s, en buvant force bières, une fois le duel Macron-Le Pen confirmé, surtout de changez rien : abstenez-vous ou votez pour un·e des nains de jardin proposés à vos suffrages.

Si vous êtes matérialistes et que vous pensez qu’il faut tenter de modifier concrètement chaque situation concrète dans la perspective, même lointaine, de l’émancipation collective : votez Mélenchon !

Ni avec une pince à linge sur le nez ni avec des gants Mapa, ce sont là gamineries de carnaval.

Comme des grandes personnes. Avec la conscience simple et claire de faire quelque chose qui peut se révéler utile. Aussi peu que ce soit.

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PS. Au cas où, à la lecture de ce billet, l’évidence que je suis une «soupape de sûreté du Capital» (le Grand!), ne vous aurait pas convenablement aveuglé·e·s, j’indique à votre attention et à la postérité un de ces salmigondis de ressentiment et de contresens que seule la technique moderne a fait quitter le zinc des bistrots. C’est juste au cas où hein!

Quand la “Remontada” d’Arnaud Montebourg dégringole en “Zemmourada”

Montebourg, grotesque contrefaçon de Bobby Kennedy n’a pas la moindre chance d’être élu président de la République. Tout au plus pourra-t-il s’enorgueillir – en maraudant sur les terres de l’extrême droite – d’avoir contribué au naufrage définitif de la gauche parlementaire française, dans le ridicule et la honte.