L’association suisse Dignitas conteste ~ en France ~ la constitutionnalité du refus du suicide assisté

On pouvait lire dans Le Monde du 22 septembre dernier un article commençant par ces lignes:

À défaut de voir le débat sur «le droit à mourir dans la dignité» s’ouvrir réellement sur le terrain politique, et devant l’incapacité du gouvernement et du Parlement à s’emparer de ce sujet de société, c’est par la voie juridique que les choses pourraient évoluer. L’association suisse Dignitas, militante pour le droit à choisir sa fin de vie, devait déposer, mercredi 22 septembre, une requête devant le Conseil d’État accompagnée d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) afin que le Conseil constitutionnel se prononce.

Le sujet a récemment avancé par le même chemin en Allemagne et en Autriche, alors que le droit au suicide assisté existe déjà sous certaines conditions en Suisse, en Belgique, aux Pays-Bas, en Espagne ou au Canada. Saisie par plusieurs associations dont Dignitas, la Cour constitutionnelle allemande a jugé, le 26 février 2020, que le droit de mettre fin à sa vie de manière indépendante fait partie du droit fondamental de la personnalité et de la dignité humaine. Quelques mois plus tard, en décembre, la Cour constitutionnelle autrichienne se prononçait dans le même sens.

«C’est le moment de le faire en France, même si la procédure pour arriver à la Cour constitutionnelle y est plus complexe», justifie Claudia Magri, chargée de la communication de Dignitas. L’association fondée en 1998 compte aujourd’hui quelque 10 000 adhérents dont plus d’un millier en France. Elle a accompagné jusqu’à la mort en Suisse 35 résidents français en 2020 et 43 en 2019.

Concrètement, la procédure mise en place avec le concours de l’avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation Patrice Spinosi passe par une requête demandant l’abrogation du décret listant les substances vénéneuses interdites à la prescription médicale, en particulier le pentobarbital.

Je reproduis ci-après le communiqué de presse de l’association Dignitas:

“CQFD” ~ dossier sur la mort

Beau dossier sur «Cette mort qu’on nous vole» dans le numéro de novembre de CQFD, avec notamment un très beau et touchant reportage de Pablo Chignard, richement illustré de photographies, sur la décision et le parcours d’un septuagénaire contraint de recourir au suicide assisté (et payant) en Suisse. Bel article également de Cécile Kiefer sur les morts de la rue.

Cependant, je m’étonne de l’absence de toute référence (hormis la mention de Suicide, mode d’emploi, qui commence à dater) aux personnes et associations militant sur cette question; je pense notamment à Ultime liberté. Il y avait pourtant une actualité à traiter avec les récentes poursuites contre des adhérent·e·s perquisitionnée·e·s et poursuivi·e·s pour avoir importé de Chine via Internet un médicament mortel. Comme il est peu probable qu’il s’agisse, de la part des rédactrices et rédacteurs de CQFD, d’hostilité ou de pusillanimité, il faut conclure qu’ils et elles connaissent imparfaitement le sujet de leur dossier. Dommage!

On lira également un long entretien avec Pierre Douillard-Lefèvre, auteur chez Grevis de Nous sommes en guerre – Terreur d’État et militarisation de la police.

“O GRITO DO SUICÍDIO” ~ “Le suicide est un cri” ~ par Paulo Cesar de Carvalho [em português]

Je donne ci-dessous, à l’usage des lusophones, un extrait d’un texte sur le suicide dont vous pouvez consulter l’intégralité ICI.

O silêncio é o principal adversário

Destaco deste fragmento, para que fique ainda mais claro, a seguinte constatação inicial do parágrafo: “o tabu imposto ao falar da morte repercute sobre o suicida”. Esse “não dizer”, segundo a conclusão da pesquisadora (nunca é demais repetir), “contribui para a constituição de um grande enigma em torno do tema”. Eu acrescentaria uma palavra que rima com “enigma” e distancia da solução: “estigma”. No imaginário do suicídio, como indicia o silenciamento da palavra, ele é repelido como uma espécie de “doença contagiosa”: por isso, é como se falar sobre ele fosse um estímulo aos potenciais suicidas, provocando um aumento na estatística dessa morte trágica. Não são poucos, aliás, os que defendem o silêncio baseando-se nessa tese rasteira do “contágio” pelo discurso, como se o “dizer” disseminasse o “vírus do suicídio “, como se a palavra fosse o agente responsável pela epidemia. Sobre esse olhar míope, sobre essa leitura simplista, vem bem a calhar um trecho de um clássico ensaio sobre o tema: Suicídio, modo de usar: história, técnica, notícia (Edições Antígona, Lisboa, 1990). Na análise incisiva de Claude Guillon e Yves Le Bonniec, eis a fragilidade dessa linha de raciocínio : […].

Nouvelles de mes admirateurs ~ Le «père» Tony Anatrella

M. Tony Anatrella théologien et analyste de pacotille apparaît pour ce qu’il  est: un pédéraste honteux pratiquant la double morale, et un prédateur sexuel utilisant sa double fonction de prêtre et de «thérapeute».

Moraliste délirant, ça, on savait déjà, comme en témoigne le passage ci-dessous, tiré de mon livre Droit à la mort. Suicide, mode d’emploi, ses lecteurs et ses juges (IMHO).

Un an plus tard, c’est un psychanalyste doublé d’un prêtre, Tony Anatrella, qui publie Non à la société dépressive[1]. On y apprend que « le marxisme » est pour beaucoup dans le fait que « l’auto-agression soit devenue une attitude dominante. » ! Quant à Suicide, mode d’emploi, on nous révèle qu’il a été retrouvé auprès de 72 suicidés — c’est un peu moins que d’habitude — mais pour la seule année 1987, ce qui transforme en score annuel le laborieux et faux total fabriqué par d’autres sur six ans !

Le prêtre s’inquiète de l’action des groupes qui veulent faire reconnaître le droit de mourir dans la dignité. « Ce serait accréditer l’idée que la vie, selon les circonstances, peut être sans valeur », conclut-il. L’idée selon laquelle chacun serait libre d’en décider pour lui-même ne l’a pas effleuré.

[1] Flammarion, 1993, pp. 59, 286, 288. De notoriété publique, la qualité de prêtre de M. Anatrella ne figure pourtant pas sur la jaquette de l’ouvrage où il est décrit, entre autres, comme « un spécialiste de la psychologie sexuelle ».

“Le Dossier Plogoff”, un film-reportage de François Jacquemain

Le film sera projeté en avant-première, à l’occasion d’une soirée de soutien à des inculpés de l’affaire dite «de Tarnac», qui aura lieu jeudi 2 novembre prochain, à La Parole errante, à Montreuil (M° Croix de Chavaux).

[Le procès, lui, aura lieu du 16 au 24 janvier 2018.]

Début de la soirée: 20h.

Projection du film: 21h.

Entrée: prix libre.

 

Programme complet de la première soirée de soutien (l’autre a lieu le lendemain, vendredi).

Dossier du film sur le site du Collectif Synaps Audiovisuel.

Combat « libertaire » d’arrière-garde contre le droit de choisir sa mort

Gueule rouge

Irène Pereira, philosophe et sociologue, au moins proche (si ce n’est membre) de l’organisation Alternative libertaire, consacre un article dans la revue L’An 02 au thème « Affronter la mort » (voir en bas de page pour le télécharger).

Le chapeau du texte en indique très simplement l’objectif : dissocier historiquement et philosophiquement le droit de choisir l’heure et le moyen de sa mort d’avec le mouvement et la philosophie libertaires :

On associe bien souvent le droit de mourir par soi-même à une revendication libertaire, expression de l’affirmation du respect de la liberté individuelle. Néanmoins, une telle lecture s’appuie sur une vision partiale de l’affirmation de l’individualité dans la pensée anarchiste.

Je ne m’appesantirai pas sur le pourquoi d’une telle opération, dont je suppose qu’elle peut être reliée à une tendance constante dans le mouvement anarchiste à l’enrégimentement moraliste (j’en ai traité dans Suicide, mode d’emploi et dans Le Droit à la mort [IMHO]). Laquelle tendance est supposée garantir le moral des troupes libertaires engagées dans la lutte des classes.

Je vais par contre m’intéresser ici au comment.

Voici, une fois passé le chapeau les trois premières phrases du texte :

Claude Guillon, auteur de Suicide mode d’emploi, rappelle que l’anarchiste individualiste Paul Robin avait fait paraître une brochure sur La Technique du suicide. La difficulté que nous pose le courant individualiste de l’anarchisme, c’est qu’il part de l’individu comme fondement de la société. Ce qui est une thèse discutable, en tout cas si l’on se place du côté de l’anarchisme social.

Je m’intéresse particulièrement à la première phrase, où je suis cité.

Elle contient un mensonge et deux omissions. En 162 signes, ça n’est pas si mal !

Les deux omissions d’abord.

1) Je ne me borne pas à « rappeler » l’existence de la brochure Technique du suicide (1901), je la republie — intégralement dans Suicide, mode d’emploi —, sans son « indication technique », d’une commodité d’ailleurs discutable, dans Le Droit à la mort.

Mais pourquoi être précis, n’est-ce pas ! et risquer de piquer la curiosité d’un lectorat que l’on veut précisément détourner d’un courant de pensée ?

1 bis) Je suis coauteur de Suicide, mode d’emploi, avec Yves Le Bonniec. Un seul auteur, ça fait plus «individualiste», c’est ça?

2) Le lecteur de l’article de Pereira, qui n’a jamais rien lu de Guillon, peut aisément déduire de sa première phrase qu’il s’agit d’un auteur anarchiste individualiste, utilisant très logiquement le travail d’un prédécesseur anarchiste individualiste.

Il se trouve que je me revendique, clairement et en toutes occasions, du communisme libertaire, ce que ni Irène Pereira ni Alternative libertaire, en tant qu’organisation, n’ignorent.

Le Droit à la mort

Venons-en au mensonge, lequel — par surcroit d’élégance — m’est discrètement attribué :

Claude Guillon, auteur de Suicide mode d’emploi, rappelle que l’anarchiste individualiste Paul Robin avait fait paraître une brochure sur La Technique du suicide.

Je soussigné, Claude Guillon, n’ai jamais « rappelé que l’anarchiste individualiste Paul Robin » a fait ceci ou publié cela, pour l’excellente raison que je n’ai jamais considéré Paul Robin comme un « anarchiste individualiste ».

Cette expression n’apparaît pas sous ma plume : ni dans Suicide, mode d’emploi ni dans Le Droit à la mort (auquel je renvoie les lectrices et lecteurs curieux).

Il ne s’agit pas pour autant d’un point de vue qui me serait personnel — à rebours de celui que me prête Pereira. En effet, le qualificatif « anarchiste individualiste » n’apparaît pas non plus dans la notice consacrée à Paul Robin dans le dictionnaire Maitron.

Paul Robin, membre de la Première Internationale, ami de Bakounine, n’a pas été, et ne peut être considéré comme un « anarchiste individualiste ».

Robin a défendu une conception globale de la vie collective qui incluait l’éducation mixte et intégrale et l’eugénisme (notamment, mais pas seulement l’avortement et la contraception libre ; pour une critique de ses positions voir mes ouvrages en référence).

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J’attends avec impatience qu’Irène Pereira tire toutes les leçons de son mensonge historique et utilise « l’individualiste Robin » pour récuser d’un point de vue «libertaire» et l’éducation mixte et intégrale et la liberté pour les femmes de dissocier plaisir érotique et enfantement, voire de refuser tout enfantement.

En attendant, j’observe que sa conclusion sur le « sens d’un rapport libertaire à la mort », relève du sophisme :

Il est ainsi possible de constater que se dessinent deux rapports à la mort. Le premier, issu d’une conception individualiste, affirme que l’individu doit avoir le droit de choisir de mourir si cela peut lui éviter de plus grandes souffrances. Le second rapport à la mort affirme que l’individu peut être conduit à affronter la mort, non pas pour échapper à la souffrance mais parce qu’il est capable de sacrifier son intérêt personnel égoïste.

En quoi ces deux conceptions sont-elles contradictoires dans le temps déroulé d’une existence humaine ?

Voilà ce que notre tripatouilleuse biographique ne s’aventure pas à démontrer. Et pour cause !

Révolutionnaire communiste et libertaire, je peux parfaitement pratiquer la solidarité, prendre des risques dans la lutte commune, surmonter la douleur et la maladie (je t’ai pas attendue, Irène !), et choisir de mourir quand mes moyens vitaux ou mon énergie à chercher le bonheur se sont par trop amenuisés, de mon propre point de vue (*).

Et oui, j’affirme et signe : chacun(e) d’entre nous dispose du droit absolu de disposer de son corps, ce qui inclut le droit de déterminer si et quand on le souhaite le moyen et l’heure de sa mort.

Je serais curieux de savoir si Alternative libertaire a une position collective sur cette question, à propos de laquelle la grande majorité de la population française se reconnaît dans la filiation philosophique libertaire que j’incarne et prolonge — contre les censeurs et les curés de tous poils.

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Technique du suicide.

Télécharger ici l’article d’Irène Pereira.

(*) J’ai corrigé ici une faute d’accord entre sujet et adjectifs possessifs (merci Do!). Ah! les atteintes de l’âge, affronter l’idée de la mort, toussa!

LETTRE OUVERTE À UN JEUNE HOMME «HORS DE LUI»

Rappel : «D.» a agressé un camarade, dont il est persuadé que le fait qu’il n’a pas compris le tag « Le gaz, la douche, c’est douteux… », apposé lors de manifestation contre la « Loi travail », comme négationniste et/ou antisémite, est une preuve de son propre négationnisme et/ou antisémitisme…

J’ai publié un billet à ce propos, auquel a répondu publiquement Yves Coleman.

J’ai répondu à Yves, qui m’a répondu.

D. m’a adressé un courriel « privé », auquel je réponds ci-dessous.

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Tu as bien raison, mon cher D., de douter de mon sens du « privé ».

Si je ne reproduis pas intégralement ton message, c’est que j’admets que certains épisodes de ta vie qui y sont évoqués ne regardent pas la terre entière (encore que les flics, dont tu te plains de la surveillance importune, ont été les premiers au courant…).

Par contre, où tu te fous du monde, c’est quand tu prétends avoir espéré que frapper un militant (dont, certes, tu ignorais probablement que je le connais), à l’occasion d’une projection organisée par les Archives Getaway, c’est-à-dire dans une circonstance publique, relèverait de ta « vie privée ». Et qui plus est, de ce fait, échapperait à la critique, politique et publique !

L’évocation que j’en ai faite aurait été commise selon toi « dans le non-respect absolu de [t]on anonymat et de [t]a vie privée ».

Tu m’as vu publier ton nom ? (que j’ignore, il est vrai) Ton prénom même ? Ton adresse ? Ta photo ? (ah ! non, ça c’est toi qui le fais quand tu veux critiquer la présence d’un camarade dans une manifestation que tu désapprouves !) Ton numéro de téléphone ? Une adresse électronique ?

Rien de tout ça.

En fait, tu es vexé. Tu écris : « Et je n’ai pas vocation à ce que mes faits et gestes dans un cadre privé soient commentés de la sorte, comme au café du commerce, mais sur la place publique. »

Le « cadre privé » est un mensonge, je le répète. Et quand bien même… Il n’est évidemment pas question que l’on tienne compte d’un pareil argument.

Prends l’exemple des parents qui cognent leurs enfants. Ah ! Je vous arrête ! Il s’agit d’actes commis dans le « cadre privé ». S’il s’agissait de n’importe qui d’autre que toi (vexé), tu serais le premier à en rire.

Par ailleurs, invoquer ta « vie privée », notion d’un juridisme bourgeois achevé, et me reprocher, à moi, un supposé « citoyennisme », reconnais que ça ressemble à une contradiction !

Ainsi, tu « n’as pas vocation » ! Vocation à quoi, au fait. À être critiqué… !? Diable, c’est que te voilà très très haut au-dessus de l’humanité vulgaire. Comment aurais-je pu me douter…

Tu pousses le ridicule jusqu’à m’accuser de te mettre, par mes billets de blogues, à la merci des services de renseignement. « Je n’ai pas vocation à ce que mes faits et gestes […] soient commentés de la sorte […] et sous les yeux du renseignement (la “terrorrisation” pour reprendre un de tes “concepts” pourris, vieux Rigouste* raté). »

Je ne doute pas que tu sois surveillé mon garçon, tiens-en donc compte si ça t’inquiète ; et n’espère pas que n’importe quel comportement dément sera passé sous silence au motif que sa divulgation risquerait, quoique anonyme, d’ajouter une croix sur ta fiche. Dans quelle case, d’ailleurs ?

Je ne suis pas certain que Mathieu Rigouste* sera flatté d’apprendre qu’il est une espèce de « Guillon qui a réussi ». Quant à partager tes positions, j’ai de gros doutes, mais je te laisse démêler ça toi-même.

« Je ne suis pas un personnage public moi », ajoutes-tu. Laissant entendre que moi j’en serais un. Et pourquoi ça ? Parce que mon nom apparaît sur les couvertures de mes livres et que je n’use pas de pseudonymes ? Ça n’est pas comme ça que je vis. Au grand désespoir de mes éditeurs, j’ai toujours refusé de paraître à la télévision (malgré de nombreuses sollicitations, oui) ; j’ai même toujours refusé de donner à la presse une photo de moi, ou de la laisser publier les photos volées qu’elle détenait. Je ne suis pas non plus ce qu’on appelle une « grande gueule » ; le plus souvent j’assiste aux réunions sans parler ou en parlant peu, plutôt pour m’informer et me former une opinion.

En lisant ton courriel, je me dis que ces précautions sont encore insuffisantes…

Quand toi tu penses à des « personnages publics », tu évoques Bernard-Henri Lévy ou Michel Onfray. Pour l’occasion, tu me qualifies en effet de « Bernard-Henri Lévy ou Onfray du billet d’humeur libertarien ». Tu cites aussi Charles Bukowsky « avec qui [je n’ai] en commun que d’être un “vieux dégueulasse” ». Mais tu crois savoir qu’au moins lui « ne s’aimait pas autant » que moi. Je n’ai hélas rien à dire sur ce point de psychologique comparée, mais je constate que ces trois personnages ont beaucoup fait (et continuent pour les survivants [1]) ce que je me suis précisément refusé à faire.

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   Il est vrai que Google ne simplifie pas les choses…

Entendons-nous — le principe d’une lettre ouverte est qu’elle est lue par d’autres que son ou sa principale destinataire —, je ne gaspille pas mon énergie à me défendre ici d’être assimilable à Onfray ou à Bukowsky. C’est un procédé polémique dont je ne pense pas que tu attends toi-même grand-chose. Puisque, pour accéder partiellement à ta demande, je ne reproduis pas l’intégralité de ton message, j’aurais pu sans dommage ignorer simplement ces piques. Si je ne le fais pas, c’est que je pense qu’il y a dans ta réaction quelque chose qui concerne la relation (forcément décevante) avec une personne affligée d’une notoriété quelconque, aussi infinitésimale soit-elle. Je ne suis pas certain de pouvoir préciser ça, mais tant pis.

Il est énormément question de sexe dans ton message. À défaut de me choquer, ça m’a d’abord beaucoup étonné.

Que tu me traites de « vieux dégueulasse narcissique », encore… C’est vague et un peu cliché, mais comme disent les avocats : « Ça se perd, mais ça se plaide ! »

Mais voici un passage plus complexe :

Les vieux libidineux, collectionneurs de conquêtes et vantards, amateurs de chair fraîche, provocateurs de mauvaise qualité et de mentalité bourgeoise bien franchouillarde me dégoûtent profondément et physiquement et je ne cherche aucun “frère”, je te laisse à ce genre de considérations hors-propos et hors-sujet, avec ta bite et ton blog qui n’intéressent plus personne.

On admettra que le « vieux libidineux » est un quasi-clone du « vieux dégueulasse », mais je tiens à faire remarquer solennellement que ces expressions sont entachées d’un âgisme évident. Qui a jamais songé en effet à critiquer un « jeune libidineux » ? Le jeune libidineux, tant qu’il surveille un peu son comportement social, est communément jugé comme constitué et adoubé par la « Nature ». La « jeune libidineuse », elle, est beaucoup plus mal vue. Le « vieux », pour ne rien dire de la « vieille », a perdu le droit social d’être libidineux, c’est-à-dire qu’il et elle ont perdu le droit de désirer et d’être désiré(e).

Tu me faisais part, dans un précédent message, de ton hostilité foncière à toute séparation, à toute « non mixité » (de genre ou de couleur de peau), et je suppose à toute ségrégation. Eh bien ! qu’est-ce que ça serait !

« Collectionneurs de conquêtes et vantards, amateurs de chair fraîche ». Voilà la catégorie à laquelle je suis censé appartenir.

Je mets d’abord le doigt sur un mystère insondable à mes yeux : Comment est-il possible que cet aspect répugnant de ma personnalité ait pu t’échapper jusqu’ici ? Comment as-tu pu rechercher le contact intellectuel (courriels, proposition de rencontre) avec un être qui déjà, nécessairement, te « dégoûtait profondément et physiquement » ? Par quel étrange miracle tes yeux se sont-ils dessillés au moment précis où tu as lu sous ma plume que je désapprouvais l’agression d’un camarade ? Idem d’ailleurs pour ce qui est de certains passages de Suicide, mode d’emploi sur lesquels Yves Coleman, que tu suis, est revenu.

Je ne te reproche pas de ne pas détenir les réponses à ces questions… Elles doivent reposer assez profond dans ta psyché, et en ce moment, par ma faute ! tu es précisément « hors de toi ». Mais, à l’occasion…

Une remarque maintenant sur l’« amateur de chair fraîche ».

Je ne te connais pas, mais je te supposais au-dessus de ces clichés (oui, encore un). Quand tu utilises une expression de ce type, tu me prêtes un fantasme qui se forme dans ta tête ; il t’appartient en propre, lui et tout ce qui peut l’accompagner, que je ne veux pas connaître. Je n’ai jamais, moi, pensé à une fille comme à de la « chair fraîche ». Ni quand je la vois — inconnue — passer dans la rue ni quand je la découvre dans mes bras.

Pourquoi est-il question de « frère » entre nous ? Et pourquoi juges-tu mon allusion à la fraternité un « petit coup rhétorique MINABLE » ? À dire vrai, je ne peux fournir la réponse qu’à la première question. Tu signais un courriel, à moi adressé le 9 juin dernier : « Fraternellement, enfin j’espère ». Voilà ! c’est tout de mon côté.

C’est bien aimable à toi de me laisser avec « ma bite et mon blog », équipements avec lesquels je peux au moins meubler mon isolement supposé…

Je note au passage que cette — très surprenante ! — mention de mon pénis, « qui n’intéresse plus personne » (mais je suis touché que toi, au moins, tu y penses) est un peu contradictoire avec le qualificatif « libidineux », qui signifie « qui recherche constamment et sans pudeur des satisfactions sexuelles ».

Je t’entends grommeler ce que tu m’écris par ailleurs : « des mots, toujours des mots » ! Mais oui… Il me semble que tu utilises les tiens bien légèrement pour quelqu’un qui pousse la sévérité avec ceux des autres jusqu’à la violence physique !

À un moment, tu attribues le « retard » (dans ta tête !) mis à répondre à l’un de tes messages à la cause suivante : « Probablement que tu étais en pourparlers avec tes organes génitaux, puisqu’ils sont la matrice de tes idées ».

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Mon cerveau (flasque)  par Edmond Baudoin.

Est-ce que ça ne tournerait pas à l’obsession, chez toi ? Cela dit, en bon matérialiste, je considère en effet que la matrice de mes idées se trouve dans mes organes, et il est vrai que « penser avec sa queue » est un reproche que des féministes (que tu ne dois pas apprécier beaucoup, si ?) font volontiers à certains hommes. Si j’en crois mon expérience — ne dis pas que tu n’en a rien à faire ! c’est toi qui m’en parles ! — mon système digestif joue un rôle nettement plus important dans l’expression et la détermination de mon humeur que mon pénis ou mes gonades.

Quand tu signes ton message, tu utilises, entre autres, les expressions suivantes pour te définir : « Un racisé.e comme tu les aimes, plus assez jeune peut-être, trop métissé surement ».

Tu te rends compte, j’espère, que tu te décris toi-même comme un objet ou plutôt comme un non-objet de désir, de mon désir. Voilà qui ajoute à ton message une touche de dépit amoureux. Je n’y vois aucun inconvénient d’ordre moral, bien entendu, mais une fois de plus je suis surpris (le mot est faible) de la tournure inattendu d’une polémique théorique.

[Pour les lectrices et lecteurs non averti(e)s, précisons que le terme « racisé » désigne (dans mon esprit) des personnes assignées à une pseudo-identité raciale par des discriminations et théories racistes. Mon correspondant semble récuser ce terme.]

Donc :

a) « Un racisé comme tu les aimes » ; doit être une allusion, mais je ne sais pas très bien à quoi. Peut-être simplement à l’emploi du terme lui-même.

b) « Plus assez jeune peut-être » ; on retrouve ici, j’imagine, mon goût supposé pour la « chair fraîche ».

c) « Trop métissé sûrement » ; là, je sèche ! Me soupçonner d’une phobie du métissage… Mon pauvre garçon, si tu savais ! Mais tu n’as pas à savoir.

Pour ce qui te concerne, j’ai en tête l’image (vague, je le reconnais, nous nous sommes croisés trois fois au plus) d’un plutôt joli garçon, avec de la prestance. Si jamais ça peut t’aider en quoi que ce soit, j’en serais heureux (les comportements violents inappropriés sont parfois, je ne généralise pas, liés à des complexes ; et je n’éprouve aucune gêne à reconnaître des qualités à quelqu’un à qui je m’oppose).

À ce propos, justement, tu tempères le diagnostic de sottise que tu m’infliges par la notation suivante : « Tu es un idiot, mais je te l’accorde, un idiot flamboyant, un dandy oncle fétide ». Je soupçonne une référence culturelle qui m’échappe dans la seconde expression ; je passe donc. Flamboyant ! Voilà un qualificatif que je n’arrive pas à trouver flatteur, tant il est éloigné de mes sensations quotidiennes. J’éprouve chaque jour, depuis une quinzaine d’années, les atteintes de l’âge et de la maladie ; je m’agace d’avoir l’esprit aussi lent, une mémoire nulle, une capacité de travail, de synthèse et de concentration misérable comparée aux nécessités des taches que je me suis fixées. Je passe infiniment de temps à assurer ma survie biologique, à colmater les voies d’eau toujours rouvertes du vaisseau et à récupérer et entretenir une énergie vitale toujours plus coûteuse à produire. Idiot ? Mais non ! et tu n’y crois pas plus que moi. Mais tout sauf flamboyant, hélas ! Cela dit, quand je sors de chez moi, sans même parler des jours où je suis amoureux, pour ne rien dire de ceux où je me sais aimé, j’ai le goût de m’habiller autrement qu’un membre du Black bloc. Il n’en faut pas davantage dans nos milieux pour acquérir une réputation de dandy…

En relisant ton texte, c’est l’inconvénient — pour le lecteur « extérieur » surtout — de ne pouvoir l’appréhender dans son ensemble, je remarque deux occurrences de l’expression coming out, utilisée, comme tu ne l’ignores pas, pour désigner le fait pour une personne homosexuelle de rendre publique ses inclinations érotiques. Encore une occasion pour toi de m’associer à une thématique érotique, ici clairement homosexuelle… Je ferais donc un « coming out racialiste », doublé d’un « coming out milieutiste ».

« Racialiste » ? Il se confirme, mon pauvre garçon, que tu nages en plein délire. Je ne manque jamais une occasion, encore tout récemment avec la republication d’un dossier d’Oiseau-tempête et une critique d’Onfray, de rappeler que je suis hostile à toute idée de « race ». Comment pourrais-je avoir à « reconnaître » l’inverse ? Quant au « coming out milieutiste », je ne sais pas de quoi il peut bien s’agir. C’est sans doute que j’ai une conscience lacunaire de mes fautes…

Dis-moi, quand tu parles de « rumeurs de bruits de couloir sur des rumeurs », ferais-tu allusion au projet de casser la gueule à Éric Hazan ? Si c’est le cas, ou bien tu crains les retombées de cette information, ou bien vraiment tu sous-estimes la bêtise crasse de certains de tes nouveaux amis, qui n’en sont pas aux premières menaces de ce genre (surtout sur des hommes âgés d’ailleurs ; tu me diras que c’est une perversion comme une autre !). C’est toi qui devrais te renseigner, et surveiller tes fréquentations.

[J’apprends, après avoir rédigé cet alinéa que Éric Hazan a déjà été agressé (une simple claque, m’assure-t-on), et pas par qui je visais dans ces quelques lignes. Tu vois donc 1- qu’il ne s’agit pas de rumeur 2- que le pire reste à craindre.]

Tu m’expliques pourquoi tu as éprouvé du « respect » pour moi dans le passé, ce qui explique que ta colère est d’autant plus grande aujourd’hui : « Je suis d’autant plus hors de moi et “fou dangereux”, parce que j’ai respectueusement cherché à dialoguer avec toi sur du fond, par mail, te donner mon humble avis de lecteur sur tes dernières publications, avec une forte cordialité respectueuse à la mémoire du fait que la lecture de certains de tes textes avaient bercés mon adolescence, je me souviens même d’un moment […] pendant lequel il ne me restait à lire qu’un de tes bouquins, une lecture qui m’avait apporté une éphémère porte de sortie dans un moment difficile. »

Voilà qui me touche d’autant plus que c’est évidemment pour ça, être utile, que je publie des articles, des tracts et des livres depuis près de quarante ans. Et non pour gagner de l’argent, être « reconnu », encore moins être aimé. Il aurait fallu, pour viser ces objectifs, écrire d’autres livres. Passons.

Cela dit, le fait que tu aies trouvé des aliments dans certains de mes écrits ne signifie pas que nous soyons nécessairement appelés à nous entendre, ou que tu doives me trouver sympathique dans la vie. C’est un débat avec beaucoup de mes ami(e)s, qui ne s’intéressent vraiment au travail d’un écrivain ou d’un intellectuel que si sa vie leur semble (à eux !) en adéquation parfaite avec ses écrits. Je ne vois pas les choses comme ça. Je me sers chez tel ou telle, comme au buffet, pour le plaisir ou pour penser, ou les deux.

S’en tenir à ce principe de précaution t’aurait peut-être évité de te sentir affreusement trahi sous le prétexte, qui te paraît décisif, et à moi très mince, que j’ai tardé un mois à répondre à l’un de tes courriels : « Tu as esquivé plutôt que de me répondre pendant plus d’un mois — prétextant des vacances, des voyages, des côôôôônferences d’ôôôôôteurs (nous n’avons pas les mêmes valeurs). »

Le fait qu’il me soit également arrivé de te répondre du jour au lendemain ne compte pas. Tandis que ce mois entier, voire dépassé, sous prétexte que j’aurais eu mieux à faire dans la vie…

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Nous ne sommes pas en amour, mon cher D. Peut-être aurais-je dû te le signifier plus tôt… Tu fais partie des nombreuses personnes qui m’écrivent pour me demander un renseignement, une explication, un éclaircissement, de lire un texte, etc. Et, oui, comme tout habitant connecté, comme on dit, de la planète, je reçois des dizaines de messages et de textes chaque jour. Je n’en lis qu’une partie, j’en survole beaucoup ; il m’arrive de répondre sur le champ, comme il m’arrive d’en oublier, tout simplement. Y compris quand je me suis juré d’y revenir, par exemple au retour d’un déplacement.

Mes déplacements — et nos «valeurs» respectives…  Tu vois, je te dis tout! J’en ai refusé de très nombreux — presque tous à vrai dire — ces dernières années parce que j’étais trop malade. La dernière année « scolaire », suite à un changement de traitement et une relative amélioration de mon état, j’ai décidé d’accepter la plupart des propositions qui m’étaient faites. C’est ainsi que j’ai animé une dizaine de débats, le plus souvent autour de « Comment peut-on être anarchiste ? », et aussi de « La terrorisation démocratique ». J’ai été très heureux à chaque fois de pouvoir rencontrer des camarades (ou pas !), qui pour certain(e)s espéraient me recevoir depuis des années, mais j’ai aussi été fatigué à chaque fois. Un déplacement de trois jours m’accapare au moins deux jours avant et en réclame deux de récupération. Quant aux « vacances », si j’y ai consacré quinze jours dans la même période, c’est le bout du monde.

Voilà : tout me prends infiniment de temps et d’énergie, et non tu n’as jamais figuré dans mes priorités. C’est dans ta tête uniquement qu’il pouvait en aller autrement, parce que tu t’attendais à ce que l’auteur fantasmé des textes que tu avais appréciés se comporte « en retour » avec toi de telle ou telle manière. Je te dis ça sans méchanceté ni mépris ; c’est simplement la réalité.

De surcroît, tu me fais l’effet, aussi bien dans tes messages « aimables » que dans les « furibonds » d’être dans une logique de « pureté minoritaire ». Tu crois débattre, « naïvement » et « respectueusement » selon tes dires, mais tu demandes des comptes. Après avoir sollicité des messages de soutien à la Discordia, tu n’a rien de plus pressé que d’affirmer que tu préfères n’en pas recevoir qu’en obtenir de personnes qui ne sont pas d’accord avec toi sur tout (y compris le point de savoir qui est « négationniste » et mérite d’être frappé pour ça) : « Alors ta “solidarité de principe”, tu peux bien te la foutre au cul et nous écrire trois billets d’humeur sur ton ressenti d’auteur illustre sur les sensations provoquées par le beau geste en question. »

Eh bien continue de la sorte et tu verras qui finira « isolé ».

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J’ajoute — c’est peut-être un effet déformant regrettable du blogue polyvalent — que je ne prétends nullement être un groupe politique à moi tout seul, ou une agence de contre-information réagissant instantanément sur tous les sujets intéressant les révolutionnaires. Je fais ce que je peux, comme et quand je peux.

Tu me reproches de vouloir « Aujourd’hui [me] distinguer des positions anarchistes “traditionnelles” devenues minoritaires, pour [me] rallier à un milieu post-modernisé qui rêve de bouffer de la race tous les matins à la petite cuillère conceptuelle. En crachant sur [m]oi-même et sur l’anarchisme au passage ».

Diable ! tu vois comme les points de vue (au sens optique) altèrent la vision : j’étais persuadé d’avoir fait très précisément le contraire de ce que tu fantasmes, notamment dans « Et “dieu ” créa l’“islamophobie”… », qu’il me semble d’ailleurs t’avoir vu republier… Crois moi ou non, je m’y perds !

Tu te trompes, mon cher D., je n’ai nullement « décidé de te mettre hors de toi » ou de t’« instrumentaliser » pour je ne sais quelle sombre manœuvre qui n’existe que dans ton imagination. Lorsqu’une amie m’a appris ton agression contre un camarade, j’en ai été malade, littéralement et physiquement. Non pas seulement par amitié pour le camarade en question — pas un « idiot de best friend for life » comme tu le qualifies, arrête un peu de faire ton jaloux ! un camarade, simplement — mais parce que j’étais navré de ton comportement.

Un camarade, que je connais depuis fort longtemps et qui prends ton parti dans notre querelle, m’écrit : « La guerre aux antisémites et autres racialistes est déclarée, choisis ton camp. »

N’ayant jamais été ni antisémite ni « racialiste », comme en attestent mes écrits et mon militantisme politiques, je ne me sens en aucune façon tenu de choisir un « camp » dans une « guerre » qui aurait été récemment déclarée, si je comprends bien, et dont les lignes de front sont définies par un comité central de cinq personnes.

Que les cibles visées soient des cibles de toujours du mouvement anarchiste révolutionnaire, et qu’elles doivent le rester, certes ! Mais annoncer je ne sais quelle « nouvelle guerre[2] », qui se mènerait non pas politiquement mais dans le pseudo « privé » de rixes interpersonnelles me paraît délirant. Et hélas ! une garantie prémonitoire de défaite.

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Tu termines ton courriel par ce qui ressemble bien à des menaces : « Tu vas regretter d’avoir choisi d’instrumentaliser cette histoire précise et moi-même pour faire ton coming out milieutiste, tout se payera. »

Je sais bien que ce genre de propos est un lieu commun des messages haineux. Cependant, je me dois de t’avertir publiquement que toute agression physique contre moi (« simple baffe » comprise, ceci précisé à tout hasard) se « paiera », comme tu dis, de mort.

Il ne me reste plus assez de temps à vivre pour jouer façon cour de récréation avec des justiciers d’opérette. Où tu ravales tes démangeaisons de punitions corporelles — s’il s’agit bien de ça ! —, ou tu finiras à la morgue (toi ou tout émule).

Et puis, figure-toi que j’aimerais bien savoir quel genre de quinquagénaire tu deviendras… Pour ça, il faut que nous vivions assez longtemps tous les deux. Je fais tout ce que peux de mon côté, tâche d’en faire autant du tien !

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Catalogue, par ordre d’apparition,

de la vingtaine d’insultes contenues dans le courriel de D. Je ne voudrais encourir le reproche de taire les plus pertinentes ou de donner une image incomplète de l’imagination de mon correspondant. Quelques insultes sont accompagnées d’un commentaire, ou d’une note les éclairant.

 

Lâche. [« Ta lâcheté politique »]

Bernard-Henri Lévy ou Onfray du billet d’humeur.

Auteur libertaire reconnu dans le milieu des auteurs libertaires reconnus [Pas mal, ça !]

Idiot.

Vieux dégueulasse narcissique.

Qui se regarde écrire en ricanant comme un imbécile. [« Si vous pouviez me voir, sur ma table penché, le visage défait par ma littérature, vous sauriez que m’écœure aussi cette aventure, effrayante d’oser découvrir l’or caché sous tant de pourriture. » Jean Genet]

Pauvre dandy qui ne cherche qu’à se distinguer.

Espèce de Jean Grave [Militant anarchiste, 1854-1939, coinitiateur avec Kropotkine du « Manifeste des seize » en faveur de l’Union sacrée contre le militarisme allemand, pendant la Première Guerre mondiale.]

Vieux débris.

Vieux libidineux collectionneur de conquêtes et vantard.

Amateur de chair fraîche.

Provocateur de mauvaise qualité et de mentalité bourgeoise bien franchouillarde.

Vieux Rigouste raté. [*Mathieu Rigouste est notamment l’auteur de L’ennemi intérieur : la généalogie coloniale et militaire de l’ordre sécuritaire dans la France contemporaine, La Découverte, 2009 ; Les marchands de peur : la bande à Bauer et l’idéologie sécuritaire, Libertalia, 2011.]

Anarcho-éthyliste sur le retour. [Il semble que le camarade agressé buvait une bière au moment de la discussion qui a conduit à l’agression. Ce qui a beaucoup marqué mon correspondant.]

Pauvre crotte sèche.

Connard.

« Antisémite » [J’ajoute des guillemets ; en effet, l’adjectif n’apparaît que dans la phrase « tes considérations antisémites sur “l’humour juif” ».]

Ex-négationniste.

Pauvre beauf pathétique et mondain.

Un tiers mondiste, deux tiers mondain. [À propos de mon soutien aux combattantes du Rojava.]

“Intellectuel anarchiste” de mon cul.

Écrivaillon raté.

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[1] Voir sur ce blogue : « Paraître à la télé comme on va au bordel : le conseil “philosophique” de Michel Onfray. ».

[2] Je te renvoie au texte de la brochure des Étudiants socialistes révolutionnaires internationalistes (ESRI), que j’ai republié sur ce blogue : « Antisémitisme et sionisme ». Elle date de 1900 !