Terrorisation
Propagandes électorales
…Reçues l’avant-veille du scrutin, notez-bien. C’est pas comme si ça risquait d’intéresser quelqu’un.
Commençons par un peu d’humour trotskyste. Lisez bien la première phrase de l’extrait: le prétendu «vote utile» n’a plus de sens au législatives…
Oui…! Mais par contre à la présidentielle, vous n’auriez pas été du genre à présenter quelqu’un au premier tour, sachant que vous alliez conduire la fasciste au second… Si! Ah! je ne sais pas quand vous êtes les moins honnêtes, alors!
Assez ri. Voyons les nazis. Cette fois, j’attire votre attention sur la dernière phrase du point 2: «Il faut que la peur change de camp».
Si! Si! C’est ce slogan que j’ai aimablement parodié ici-même il y a très peu de temps. Récupéré, hop!
Alors, à mon avis ça n’est pas grave. Je l’ai toujours trouvé nul, ce slogan, parce qu’il est faux.
Les capitalistes ont peur (de la révolution qui vient), c’est même pour ça qu’ils entraînent des milliers de flics, de gendarmes et autres variétés kaki. Certes, ils essayent de dissimuler leur trouille (en gendre idéal, Macron n’est pas mauvais dans l’exercice).
Retenez qu’un capitaliste est nuisible parce qu’il vous exploite, et dangereux parce qu’il a peur de vous. Cessez d’avoir peur de lui (et de ses chiens) et vous lui ferez peur pour de bon (la bonne cause).
Ah! les gros malins. Si jamais quelqu’un portait plainte contre Mélenchon pour publicité mensongère, au cas où il aurait répété: «Si vous votez Oups (Nupes), vous m’élisez Premier ministre», ce qui est un mensonge, ils ont opté pour «En votant Oups, vous pouvez m’élire Premier ministre.» Il suffira de dire: «Ah mais non! “Vous pouvez” signifie: “il est bien possible (et souhaitable) que…”.» Et voilà le travail.
Croyez-moi si vous voulez, les autres sont plutôt pires, et moins drôles.
Dimanche: poney.
Agenda

Nouvelles de Colombie…
La perspective politique du documentaire est – Amnesty oblige – d’un démocratisme niaiseux. «Remplacer la police qui réprime par une police qui protège», et ce genre de choses. Mais les faits, c’est le moment de le dire, parlent d’eux-mêmes…
Un militant britannique menacé d’expulsion
Le dimanche 24 avril…
…je resterai chez moi.
Pourtant, deux jours après ma troisième série de chimiothérapie[1], je devrais être dans l’état idéal pour voter Macron : avec l’envie de gerber toutes les cinq minutes.
Mais précisément : point trop n’en faut.
J’ai été absent des listes électorales pendant cinquante-et-un ans. Je ne m’y suis inscrit que par peur de voir le nazi Zemmour déborder Le Pen sur son extrême droite.
Il était extrêmement simple, une fois le spectre Zemmour dissipé, de « faire barrage » contre Marine Le Pen : il suffisait de voter Jean-Luc Mélenchon (ce que j’ai fait).
Cette situation est derrière nous. Il faut se déterminer en fonction de la situation présente.
Didier Eribon explique bien que la détestation suscitée par la personne de Mélenchon (ou on ne sait quel autre motif) a poussé des gens censés être « de-gauche » à annoncer qu’ils s’abstiendraient ou voteraient Le Pen en cas de second tour opposant Le Pen à Mélenchon.
Cette attitude a eu son slogan jadis : « Plutôt Hitler que le Front populaire ! ».
La même racaille qui se flatte de sa jeunesse sociale-démocrate s’apprête aujourd’hui à « faire barrage » en votant pour un gestionnaire zélé du système capitaliste, dont au fond elle s’accommode très bien.
C’est tout bénéfice : ils se donnent des allures antifascistes et ils votent pour leurs dividendes.
Ces vaillants castors ne votent ni avec leur tête ni avec leur queue : ils votent avec leur carnet de chèque.
Je suis pourtant convaincu que « Marine Le Pen présidente » n’est pas exactement la même chose que « Emmanuel Macron président ». Blanc bonnet et bonnet blanc, comme disait l’inénarrable stalinien Duclos.
Mais Macron a sur les mains le sang des éborgné·e·s et des mutilé·e·s.
On n’élit pas un boucher par crainte du rémouleur !
Cela dit, Macron a raison sur un point – même s’il ne s’est pas privé d’instrumentaliser l’extrême droite, stratégie inaugurée par un autre grand progressiste : François Mitterrand. Quand il dit, à propos d’un argumentaire idéal anti-Le Pen, « la morale ne suffit plus » (c’est l’esprit ; je ne garantis pas la lettre de la citation).
En effet : il ne suffit plus de désigner Marine Le Pen comme « fasciste » pour en écarter une partie des travailleurs et des précaires. Que les gens qui ont cessé d’être sensible à ce répulsif soient dans l’erreur est une chose… qui ne nous dit pas comment les r·amener vers des positions de classe.
Peut-être la seule amorce de solution est-elle que Le Pen – je trouve l’image navrante, mais aucune autre ne me vient à l’esprit – « perde sa virginité » ?
Je ne partage en aucune manière le point de vue selon lequel « il faut essayer le RN parce que ce sont les seuls qui n’ont pas été au pouvoir »… Je crains plutôt que celles et ceux qui partagent ce point de vue ne se laissent pas convaincre autrement que par l’expérience.
Enfin, vous ferez bien comme vous voudrez, hein !
D’ailleurs, je ne suis pas chien, je tiens à disposition de celles et ceux qui n’arriveraient plus à s’arrêter de dégobiller après avoir glissé le bulletin «Macron» dans l’urne des recommandations de traitement.
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[1] J’en profite pour m’inscrire en faux contre une chansonnette appréciée des anarchistes : « Sache que ta meilleure amie, prolétaire, c’est la chimiothérapie »…
Franchement…
Le procureur général de la Cour de Justice Européenne vient de rendre son avis-réquisitoire dans l’affaire Vincenzo Vecchi.
Si conformément à son rôle de Procureur M. Athanasios Rantos conclut à l’exécution par la France du MAE dont Vincenzo Vecchi fait l’objet et à sa remise à l’Italie, c’est au prix d’un raisonnement biaisé, éludant la réalité des décisions italiennes et françaises déjà rendues, déformant le sens des textes, ignorant la cohérence des droits du citoyen européen, énoncés par la Charte des Droits Fondamentaux.
Pour rappel : l’enjeu du débat judiciaire est de déterminer, sous l’éclairage des textes européens – Charte des Droits Fondamentaux comprise – si l’infraction italienne de « dévastation et pillage » de l’article 419 du code pénal italien pour laquelle Vincenzo Vecchi a été condamné à 10 ans d’emprisonnement, aurait pu être sanctionnée en France, par équivalence, avec notre délit de « vol avec dégradation » ou « dégradation ».
Et donc si la condition de la double Incrimination est satisfaite ou pas . Si oui, la France doit remettre Vincenzo Vecchi à l’Italie, si non l’exécution du MAE doit être refusée.
La cour de cassation française suivant la Cour d’Appel d’Angers a admis que :
- L’atteinte à la paix publique caractéristique de « dévastation et pillage » est un élément essentiel de cette infraction
- La complicité passive, le concours moral n’existant pas en droit français, 2 des 7 faits constituant cette infraction unique reprochée à Vincenzo Vecchi ne pouvaient être reconnus comme punissables en France.
Mais avant de rendre sa décision finale sur le MAE, la Cour de Cassation a formulé une demande d’interprétation auprès de la Cour de Justice Européenne par trois questions :
1ère question : Est-ce que l’on peut estimer qu’il y a bien double incrimination au regard des articles 2 et 4 de la décision cadre, alors que « dévastation et pillage » se caractérise essentiellement par l’atteinte à la paix publique, c’est à dire une atteinte visant un intérêt général étatique alors que vol avec dégradation n’atteint que des intérêts privés ?
2eme question : Est-ce que les articles 2 et 4 permettent aux juges de l’état d’exécution de refuser d’exécuter un MAE quand , pour une infraction unique reposant sur 7 faits, seuls 5 faits sur 7 sont punissables dans l’État d’exécution ? Est-ce que l’État d’exécution est autorisé à examiner si l’État d’émission les considère comme divisibles ou pas ?
3eme question : Est-ce que l’article 49 de la Charte des Droits Fondamentaux qui édicte le principe de proportionnalité de la peine impose à la France de refuser le MAE quand seulement certains faits auraient été punissables sur son territoire , la peine devenant disproportionnée par rapport aux faits fondant l’incrimination ?
Sans surprise, le procureur justifie que la condition de la double incrimination est bien remplie, au motif que l’atteinte à la paix publique n’étant qu’un des éléments constitutifs de l’infraction de « dévastation et pillage », il peut être considéré comme équivalent en application de la formulation de l’article 2 qui préconise que la concordance des faits soit recherchée : « Quels que soient les éléments constitutifs ou la qualification de l’infraction » dans une acceptation « flexible » des infractions voisines en présence, conformes aux principes de reconnaissance mutuelle des décisions de justice d’efficacité de l’outil du MAE.
Au titre de la jurisprudence GRUNDZA et de la prise en compte du contexte juridique, le procureur rappelle que l’inexécution du MAE reste une exception appliquée restrictivement.
C’est ainsi que sur cette première question le procureur conclut à estimer satisfaite la condition de la double incrimination au prix d’une « éclipse » sur la nature essentielle reconnue à l’atteinte à la paix publique par les juridictions italienne et française. Les deux s’accordent sur la nature de cet élément de l’infraction visant à lutter contre l’insurrection, ce qui est totalement étranger aux dégradations envers un particulier.
Il est clair que le procureur détourne la formulation de l’article 2 du paragraphe 1 qui ne correspond qu’au besoin de surmonter les différences d’appellations techniques d’un État à l’autre, en niant au passage que l’intérêt protégé en jeu dans l’infraction de « dévastation et pillage » est complètement différent dans son essence avec le fait de voler un particulier en détruisant un bien privé. Alors que comme il l’écrit lui même, la France par ses juges doit vérifier si l’intérêt protégé en jeu dans l’infraction est bien « semblable ». La dimension d’atteinte à la paix publique indissociable du délit « dévastation et pillage» pèse de façon écrasante sur la peine qu’il détermine : une peine de nature criminelle avec un minimum de 8 ans pour « dévastation et pillage » et une simple peine d’emprisonnement, beaucoup moins importante, pour le simple délit de « vol avec dégradation ». Le raisonnement biaisé du procureur lui permet de légitimer l’intégration d’une loi fasciste dans le droit européen ce qui est contraire à l’esprit même de la Charte des Droits Fondamentaux qui se veut espace de liberté et de justice.
Mais c’est surtout sur la deuxième question préjudicielle que le Procureur est pris en flagrant délit de falsification des données de la cause.
Il soutient qu’en application de l’article 4 paragraphe 1 de l’article cadre , il suffit qu’une partie des faits visés dans le MAE soient « transposables » en France en un délit approchant de vol avec dégradation ou simplement dégradation pour exécuter le MAE.
Et pourtant , Il indique lui même que selon le gouvernement Italien « reprenant ce qu’a jugé la Cour d’Appel de Gênes et la Cour Suprême de Cassation Italienne » il y a unité intrinsèque des différents faits constitutifs du délit qualifié de « dévastation et pillage » et qu’il n’apparaît pas envisageable de diviser ces faits.
Vincenzo Vecchi a été condamné pour 7 faits, intrinsèquement liés et non divisibles selon l’État d’émission lui même. La mesure de la peine, 10 ans, correspond, par voie de conséquence, au nombre de ces 7 faits sous l’infraction unique de « dévastation et pillage».
Or, seuls 5 faits sont reconnus punissables par l’État d’exécution, ce qui ne permet pas de considérer la condition de double incrimination comme satisfaite. De plus, comme l’indique le procureur, l’État d’exécution conserve une marge d’appréciation pour refuser d’exécuter le MAE selon l’article 4 paragraphe 1 de la décision cadre.
C’est justement au nom des principes de proportionnalité et du contexte que l’État d’exécution – à savoir la France – peut se réserver la faculté de respecter la liberté d’un citoyen européen et de lui rendre justice quand il n’aurait pu être pénalement sanctionné sur son territoire pour 2 des faits.
Si on prend en compte le contexte, comme le préconise le procureur, rappelons que Vincenzo Vecchi n’a agressé ni blessé personne, qu’aucune violence physique n’est en cause, qu’il a été emprisonné un an plus 3 mois déjà pour ces faits, exilé de son pays depuis 11 ans, éloigné des siens et qu’il est ainsi injuste, indécent, dans ces conditions, de parler d’impunité à son endroit que l’exécution du MAE coûte que coûte viserait à éviter.
Sur la troisième question selon le Procureur, la proportionnalité de la peine ne serait que du ressort de l’Italie qui a prononcé la condamnation. Toujours selon le Procureur, cette question de proportionnalité exigée par l’article 49 de la Charte des Droits Fondamentaux, n’est pas visée dans les motifs obligatoires et facultatifs de refus prévus aux articles 3 et 4 de la décision-cadre.
Au nom de la spécificité du MAE qui s’appuie sur la reconnaissance mutuelle, le procureur réfute la nécessité de considérer la proportionnalité de la peine sous prétexte que Vincenzo Vecchi n’est pas dans les « circonstances exceptionnelles » que justifieraient de mauvais traitements ou des traitements dégradants.C’est éviter de répondre à la question et refuser d’appliquer les principes fondamentaux du droit européen, notamment celui édicté par l’article 49 de la Charte des Droits Fondamentaux.
Donc, en effet, comment une peine prononcée pour 7 faits constituant l’infraction peut elle rester proportionnée seulement pour 5 faits reconnus punissables ? Ce principe de proportionnalité de la peine (et non du MAE) doit être respecté et a toute sa place dans la marge d’appréciation de l’autorité judiciaire d’exécution, la conduisant à refuser l’exécution du MAE et la remise à l’Italie.
Le Comité de Soutien à Vincenzo Vecchi
Pour le droit de se défendre dans la dignité face à la justice antiterroriste ~ Soutien à Libre Flot en grève de la faim
Dimanche 27 février un militant, placé en détention provisoire depuis 15 mois et maintenu illégalement sous le régime de l’isolement, a entamé une grève de la faim. Pour Libre Flot (surnom), il s’agit du dernier moyen à sa disposition, aux risques de graves séquelles physiques, pour tenter de se défendre d’une accusation qu’il rejette avec force. Il est en effet mis en examen, avec 6 autres personnes aujourd’hui sous contrôle judiciaire, dans une affaire d’« association de malfaiteurs terroriste ». Il s’agit de la première inculpation de ce genre visant un « groupe d’ultragauche » depuis la retentissante affaire dite « de Tarnac » en 2008, qui avait tourné au fiasco pour les services de renseignement et la justice antiterroriste et devait finir dans ans plus tard par une relaxe quasi-générale.
Si les arrestations des 7 inculpé·e·s du 8 décembre 2020 ont été moins médiatisées que celles de 2008, ce qui ressort du contenu du dossier dans la presse ne peut qu’interroger. L’enquête, ouverte depuis 10 mois au moment des arrestations, ne laisse apparaître aucune élaboration concrète de projet d’attentat – ni même d’une esquisse de projet –, mais seulement une bien vague « intention de s’en prendre aux forces de l’ordre ». Aucun projet précis, a fortiori aucun projet terroriste, et encore moins de projet terroriste imminent ne viennent donc justifier les arrestations en ce mois de décembre 2020. En revanche, celles-ci interviennent opportunément au moment où un vaste mouvement questionnait le rôle de la police dans notre société, à la suite du soulèvement récent contre les crimes policiers aux États-Unis et de la diffusion virale d’une vidéo dans laquelle on pouvait voir des agents parisiens tabassant un homme noir, Michel Zecler. Mouvement que le gouvernement, devant l’impossibilité de nier dans ce contexte l’existence de « violences policières », cherchait alors à contenir en agitant le spectre des « casseurs », « black blocs » et autres « gilets jaunes radicalisés ».
Il apparaît ensuite que l’enquête est principalement motivée par la présence de Libre Flot aux côtés des YPG du Rojava, parmi d’autres militants internationalistes, dans la bataille contre Daesh à Raqqa en 2017. Depuis son retour, il était en effet surveillé par les services de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui le soupçonnent de chercher à constituer autour de lui un groupe de lutte armée. La DGSI avait déjà tenté d’appliquer à d’autres personnes ce fantasme du vétéran revenu du Rojava pour prendre les armes en France, avant d’être démentie par la justice, et ce dans un contexte plus large de criminalisation des luttes pour l’autodétermination du peuple kurde en Europe. Alors que des milliers d’internationaux s’engagent en ce moment-même pour défendre l’Ukraine, l’iniquité de l’utilisation à charge de l’implication dans le projet communaliste au Rojava saute aux yeux – sans parler de la qualification terroriste pour quelqu’un qui a contribué à la chute de l’État Islamique.
De sa grève de la faim, Libre Flot n’attend la satisfaction que d’une seule revendication : qu’on le libère pour lui permettre de préparer sa défense. D’autres inculpé.es dans cette affaire ont dû attendre des mois – le temps que la cour d’appel ne contredise le juge d’instruction – avant d’avoir simplement accès au dossier, et donc à ce qu’on leur reproche précisément. Les écoutes servant de base à l’accusation (dont la légalité est contestée par certains avocats) ont mis plus de 7 mois avant d’être accessibles à la défense. Libre Flot a décrit, dans plusieurs lettres publiques, la réalité glaçante des effets du régime de l’isolement sur le corps et l’esprit (pertes de mémoire, vertige, douleurs thoraciques, trouble de la concentration, perte de repère spatio-temporel, hébétude, etc.). C’est dans cet état qu’il est censé se défendre d’une machinerie kafkaïenne dans laquelle l’absence d’éléments matériels joue à charge, parce qu’il faut réfuter non pas tant des faits que la construction d’un récit. Les inculpé·e·s de Tarnac avaient fini par obtenir la déqualification terroriste, en 2017 après neuf ans de bataille judiciaire, en faisant acter par la cour de cassation que les faits qui leur étaient reprochés (le sabotage de l’alimentation électrique de lignes TGV) n’avaient pas été commis « en relation avec une entreprise ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ». Mais comment se défendre quand il n’est reproché que des « intentions » supposées ? Aujourd’hui la décision de renouvellement du maintien à l’isolement de Libre Flot est pour la seconde fois entre les mains du Ministre de la Justice. Depuis le début ce régime lui est imposé sur la seule base de la qualification « terroriste » de l’affaire, sans rapport avec son comportement en détention alors que cette mesure est censée n’être justifiée que par des considérations relevant de la sécurité du détenu ou de la prison. Eric Dupond-Moretti, prompt à retrouver sa verve d’avocat pour dénoncer les instructions montées uniquement à charge quand il s’agit de plaider sa propre cause , permettra-t-il à Libre Flot de faire un premier pas vers la remise en liberté ? Et combien de temps devra encore durer sa grève de la faim avant qu’il n’obtienne le droit élémentaire – et d’autant plus important que l’accusation est lourde – de se défendre dans des conditions décentes ?
Pour s’associer à ce texte, écrire ici:
pourledroitaladefense@riseup.net
Fachos et crétins dans le même bateau…
Les fachos adorent dénoncer le nazisme chez leurs adversaires (la liberté d’avorter comparée à un génocide, par exemple). Le genre d’«équivalence» prétendument mise en tableau ici et qui circule sur les réseaux sociaux, outre son obscénité (où sont les «camps de concentration»?), ne fournit aucun instrument d’analyse et d’appréciation de l’«état d’urgence sanitaire». Ce dernier, par les méthodes de contrôle qu’il permet et perfectionne, s’inscrit dans le développement d’une terrorisation démocratique à l’œuvre depuis quelques décennies. Le virus remplace momentanément le terroriste islamiste pour justifier des mesures autoritaires, dont certaines s’inscriront bientôt dans le droit démocratique. Une réponse de classe peine à se mettre en place, notamment parce qu’elle se heurte aux réactions irresponsables de certains travailleurs de la santé, qui préfèrent abandonner leur poste plutôt que se faire vacciner. A-t-on jamais vu objection de conscience plus radicale exercée pour de plus mauvaises raisons? L’absence de cette réponse de classe laisse le champ libre aux délires complotistes – dont le tableau ci-dessus est un exemple limite – manifestement fascinés par le point de comparaison historique choisi.
PS. Le tableau est signé «Chrétiens anti-vaccins». Les réseaux catholiques d’extrême droite (et anti-avortement) sont très impliqués dans le mouvement antivax.