Appel(s) pour soutenir le «Lieu dit», à Ménilmontant

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Depuis 12 années, le LIEU DIT tient à Ménilmontant, 6 rue Sorbier, un double rôle. D’un côté, c’est un restaurant, plus amical que beaucoup, mais qui n’est pas seul de cette espèce dans le quartier. De l’autre, c’est un lieu de rencontres autour de livres, de figures d’une gauche qu’on dit radicale pour ne pas dire révolutionnaire, de débats, de projections de films, de concerts.

Ce rôle-là est devenu essentiel au fil des années : le LIEU DIT est plus que nécessaire dans le contexte politique actuel, il est indispensable. C’est là que nous nous retrouvons les soirs où « il se passe quelque chose », là que nous avons pu voir débattre, discuter parfois âprement des individus tels qu’Alain Badiou, Daniel Bensaïd, les Pinçon-Charlot et bien d’autres.

Mais ce double rôle n’est pas sans créer des difficultés pour le LIEU DIT. L’activité rémunératrice – le restaurant – est handicapée par les réunions politiques qui occupent plusieurs fois par semaine une grande partie de la place des dîneurs. Pour cette raison, Hossein, qui tient tout sur ses épaules, éprouve en ce moment de sérieuses difficultés financières.

L’existence du LIEU DIT est menacée, et nous ne pouvons pas nous en passer. C’est pourquoi nous faisons appel à vous pour que cette aventure unique puisse continuer à nous rassembler et à nous instruire, dans le climat d’amitié qui la rend si précieuse.

Frédéric Lordon et Éric Hazan

Envoyez vos dons à l’ordre de

ASSOCIATION DES AMIS DU LIEU DIT, 6, rue Sorbier 75020 Paris.

 

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J’ajoute…

que la meilleure manière de soutenir un bar-restaurant est d’y aller boire et manger avec des ami(e)s.

J’y étais hier soir. Après que les deux parties de salle ont été remplies par les assistant(e)s à un débat, seule quatre tables ont été occupées par des dîneurs et dîneuses, dont moi et mon amie, qui ne venions pas assister au débat.

Si la moitié des personnes heureuses de pouvoir assister gracieusement à une discussion dans un local accueillant étaient simplement restées là pour dîner, le problème ne se serait pas posé dans les mêmes termes.

Donc, des dons oui, pour celles et ceux qui le peuvent, afin de franchir un cap difficile, et ensuite un minimum de logique et de solidarité devrait suffire à sauver le Lieu dit. Nul doute que ce minimum fait partie de l’équipement intellectuel d’une bonne partie des gens qui utilisent le local…

Ensuite, il reste la morosité post-tueries de novembre qui retient beaucoup de gens chez eux. Mais soyons logiques (je sais, je l’ai déjà demandé!), si l’on ne juge pas déraisonnable de venir assister et participer à une discussion dans un lieu public (et exposé!), pourquoi serait-il plus risqué de s’y éjouir en commun en mariant mots d’esprits et mets de bouche ?

Il serait navrant et paradoxal que préserver un endroit si bien et si joliment nommé — «lieu dit» — se révèle pour nous (et se réduise à) une utopie, soit précisément une absence de lieu…

Qu’on se le dise !

Claude Guillon

Le site du Lieu dit.

On peut s’abonner à la lettre électronique ou consulter le programme des rencontres sur le site.

 

VAISSELLE SALE EN FAMILLE. Un patron anarchiste est un patron (2013)

copy-capture-d_ecc81cran-2014-11-09-acc80-01-10-09-e1415491935357.pngLa lettre ci-dessous a été adressée aux personnes qui ont lancé au milieu des années 2000, à Paris, un restaurant-bar-librairie, baptisé « La Passerelle ». Deux d’entre elles (sur trois) étaient bien connues dans le milieu anarchiste, notamment pour avoir milité à l’Organisation communiste libertaire (OCL). Elles sollicitèrent le soutien d’un assez grand nombre de gens : camarades sous la forme de parts dans la société, clients sympathisants dans le cadre d’une association des Amis de La Passerelle, pour ne rien dire de celles et ceux qui vinrent, par solidarité, travailler gratuitement dans ce nouveau lieu « militant » (lequel accueillit en effet nombre de débats et fêtes politiques).

La lecture de la lettre donne une idée suffisante des découvertes que nous fumes quelques-un(e)s à faire sur les dessous de l’entreprise et les motivations des copy-capture-d_ecc81cran-2014-11-08-acc80-23-10-36.pngentrepreneurs. L’affaire fut revendue l’année suivante, avec un considérable bénéfice, sans que les associé(e)s d’un jour ou les adhérent(e)s des Amis (à qui nul ne proposa de rembourser leurs cotisations) en fussent informé(e)s. Les salariés furent mis devant le fait accompli… se syndiquèrent à la CGT et firent grève contre leurs employeurs anarchistes (voir en annexe l’article de Politis).

Anticipons sur les réactions du lecteur non prévenu :

— Menteurs, voleurs, escrocs, sont-ce pas là en somme des qualités qui ont servi à bien des illégalistes ? J’en conviendrais, pour peu que ces talents s’exercent au dépens des banques, et non au dépens des camarades au moyen des banques.

— Pourquoi n’avoir pas donné, comme j’en menaçais ses destinataires, une publicité immédiate à cette missive ? Sans doute parce qu’il est désagréable d’avouer s’être laisser berner avec une telle innocence, à un âge aussi avancé. Or, si la même nausée m’a repris à chaque tentative, la même colèreCapture d’écran 2014-11-09 à 01.11.00 me revient à chaque fois qu’il faut détromper un nostalgique mal informé. Je mets donc, une fois pour toutes, les pieds dans ce plat jamais lavé. J’ai choisi de ne pas indiquer les prénoms des anciens camarades concernés. Dans mon esprit, cet anonymat est infâmant.

Après cela, quelle « morale » généralement utile tirer de cette navrante aventure ? Au moins celle-ci : un anarchiste qui devient patron, dans la limonade, le BTP ou l’imprimerie, devient… un patron. Lire la suite

Librairies parisiennes

J’indique ici, à l’intention des visiteurs, visiteuses, et des indigènes, quelques librairies parisiennes particulièrement utiles. Cela ne prétend pas être un guide exhaustif de toutes les bonnes librairies de quartier ; il y en a d’autres, heureusement (mais je ne suis pas le «Guide du bouquinard»).

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-  Si vous cherchez un livre, récent ou épuisé, qui concerne le mouvement ouvrier ou la sociologie du travail, adressez-vous au seul libraire qui connaît tout dans ces domaines :

Le Point du Jour, 58, rue Gay-Lussac 75005 Paris. Tél. : 01.43.26.20.17

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-  Une des rares librairies d’occasion parisienne spécialisée dans les sciences humaines, et qui pratique des prix raisonnables (on y trouve un certain nombre de mes livres épuisés).

La Galerie de la Sorbonne, 52, rue des Écoles 75005 Paris. Tél. : 01.43.25.52.10

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-  Une autre librairie d’occasion, plus excentrée, celle de l’ami Vincent. Un rayon sociologie et politique, et aussi de tout à des prix raisonnables :

Entropie, 198, Bd Voltaire, 75011 Paris, M° Charonne. [Hélas fermée en mars 2016 !]

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-  Dans le même quartier que Vincent, une librairie féministe, Violette and Co, « La librairie des filles et des garçons manqués », 102, rue de Charonne 75011 Paris, du mardi au samedi, 11h à 2Oh30, dimanche 14h à 19h. M° Charonne.

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