Où l’on évoque “Suicide, mode d’emploi” et son éditeur Alain Moreau

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[Article au format pdf. Publié sans aimable autorisation de Livres hebdo]

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J’ai raconté, dans Le Droit à la mort (IMHO), sous-titré «Suicide, mode d’emploi, ses lecteurs et ses juges», l’aventure du livre: les polémiques (journalistiques, judiciaires et médicales) et les procès qu’il a suscités. J’y cite longuement les lettres et témoignages que les lecteurs nous ont envoyés.

Le Droit à la mort

Recension de “Comment peut-on être anarchiste?” sur DISSIDENCES

Le blogue Dissidences, émanation de la revue éponyme, qui «se consacre à la publication de recensions et d’éclairages critiques sur les mouvements révolutionnaires, sur les gauches radicales et les dissidences artistiques et culturelles» publie, sous la signature de Jean-Guillaume Lanuque, une recension de Comment peut-on être anarchiste? (Libertalia).

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La revue papier a récemment publié un numéro intitulé Anarchismes, nouvelles approches, nouveaux débats (vol. 14, 139 p., 20 €) sur lequel je reviendrai bientôt.

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En illustration, un extrait de l’article; se reporter au blogue via le lien ci-dessus pour consulter l’article intégral et ses notes.

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À LA VIE À LA MORT. La douleur chez l’enfant : sa découverte

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Je donne ci-dessous un texte tiré de mon livre À la vie à la mort (Éditions Noêsis, 1997). Ce livre est aujourd’hui épuisé, mais on peut le trouver à La Galerie de la Sorbonne, excellente librairie d’occasion parisienne (voir à « Librairies » sur le moteur de recherche).

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« La douleur de l’enfant nous confronte à l’essence même de ce qu’est la douleur et de ce qu’est la médecine, tristement imparfaite, et reflet d’une société. »

Dr Annie Gauvain-Piquard, « La violence de la douleur chez l’enfant », IIe Journée La douleur chez l’enfant, quelles réponses ?, UNESCO, 15 décembre 1992.

 

 

Dans l’analyse d’un système oppressif, et de l’idéologie qui le fonde, il est logique de se préoccuper d’abord des plus faibles[1], non seulement par souci de justice, mais parce que le sort qu’on leur réserve concentre et révèle toutes les hypocrisies, tous les silences et les manquements, dont se rend coupable ce système envers les êtres humains qui le subissent. C’est particulièrement vrai en matière de santé publique et de soins médicaux, pour l’enfant, et même — avant le premier cri — pour le fœtus.

Des articles de la presse médicale internationale dont je vais donner des extraits, il arrive que certains soient mentionnés, à la fois comme symptômes et comme déclencheurs d’une prise de conscience du corps médical, mais sans que leur contenu soit développé. Or nous n’en sommes qu’au tout début d’une nouvelle période, dont rien, hélas, ne permet de dire qu’elle verra la douleur des enfants, et particulièrement des tout-petits, partout reconnue. Aussi est-il pour le moins prématuré de négliger les éléments d’histoire d’une rupture avec l’obscurantisme pseudo-scientifique.

 

Les grands maux des tout-petits

En 1985, paraît un article, qui se révélera fondateur, et dont le titre — fort long, à la manière habituelle des revues médicales — n’a rien de particulièrement accrocheur : « Effets sur le métabolisme et le système endocrinien de la ligature chirurgicale d’une artère chez le prématuré humain : y a-t-il des conséquences sur une amélioration supplémentaire de l’issue postopératoire[2] ? ». Les auteurs y analysent quarante compte rendus d’opérations publiés. Des données disponibles, il appert que 77% des nouveau-nés ayant subi la ligature d’une artère ont reçu un produit inhibant la réaction musculaire sans effet anesthésique, soit seul, soit associé par intermittence à des doses d’oxyde nitreux, un gaz légèrement analgésique. On en déduira facilement qu’un pourcentage largement supérieur à 23% des bébés ont été opérés sans aucune anesthésie. Sauf expériences de vivisection dans un système totalitaire, de telles pratiques sont inimaginables dans le traitement de patients adultes ou adolescents. Les auteurs de l’étude concluent sobrement qu’elles peuvent avoir découlé de la croyance traditionnelle selon laquelle les prématurés ne sont pas capables de ressentir la douleur et qu’ils peuvent réagir défavorablement à tout agent anesthésique.

En 1985, donc. Hier. A dire vrai, quelques auteurs ont commencé, dans la deuxième moitié des années 70, à publier des résultats d’observations qui vont toutes dans le même sens : l’enfant souffre, on peut le vérifier et mesurer sa souffrance. Néanmoins, l’article précité passe à peu près inaperçu.

L’un des auteurs, l’anglais K. J. S. Anand, récidive en 1987, et s’affirme comme un des champions de l’anesthésie pédiatrique. Sa thèse, patiemment réaffirmée au fil des publications, est que l’anesthésie s’impose non seulement pour des raisons « humanitaires » ou philosophiques, mais pour des motifs techniques, qui tiennent à l’amélioration du pronostic[3] des soins. Autrement dit, Anand se place sur le terrain de l’observation scientifique, dans le but évident de couper l’herbe sous le pied de ses contradicteurs, prompts à soupçonner de sensiblerie quiconque se préoccupe de ce que ressent un enfant.

On assiste alors au déclenchement d’un étrange processus, aujourd’hui loin d’être achevé, qui voit une minorité de praticiens tenter de prouver scientifiquement l’évidence que le plus grand nombre de leurs collègues ignorent, naïvement ou délibérément : les enfants, y compris les prématurés, et donc aussi les fœtus, souffrent « comme » tous les êtres humains. Personne ne peut dire s’ils souffrent moins, davantage ou autant que les adultes, mais ils connaissent la souffrance, et se rattachent ainsi pleinement à l’espèce humaine. J’aborderai plus loin les effets secondaires de cette « découverte », notamment en matière de droit à l’avortement.

Anand et ses collègues procèdent à de nouvelles observations et recensent celles qui sont déjà disponibles, sur la circoncision par exemple :

« Les altérations du comportement et du sommeil ont été principalement étudiées chez des nouveau-nés qui venaient de subir une circoncision sans anesthésie. […] 90% des nouveau-nés ont montré des changements de comportement pendant plus de 22 heures après l’opération. Il a été par conséquent suggéré que de telles procédures douloureuses peuvent avoir des conséquences ultérieures sur le développement neurologique et psychosocial des nouveau-nés. Une étude menée dans des conditions similaires montra l’absence de réactions équivalentes chez les nouveau-nés circoncis sous anesthésie locale. […] L’administration d’un anesthésique local à des nouveau-nés subissant une circoncision prévient les changements du rythme cardiaque et de la pression sanguine[4]. »

On peut noter ici ce qui est un leitmotiv des praticiens « progressistes » : on prouve, donc on sait, mais rien ne change. Lire la suite

Avant de vous suicider… (2010)

Avis aux désespéré(e)s

Formation des habitudes

Les adversaires du droit de chacun(e) à choisir l’heure et le moyen de sa mort m’ont reproché, y compris devant un tribunal, de me livrer à une supposée « provocation au suicide». J’ai expliqué dans Le Droit à la mort. Suicide, mode d’emploi, ses lecteurs et ses juges, republié aux Éditions IMHO, qu’à part l’envoi, mitonné avec Yves Le Bonniec, de notre livre à une brochette de députés — incitation assumée, et hélas vaine ! — l’idée de pousser quiconque au suicide ne m’a jamais effleuré. Bien plus, entrant en relation avec des lectrices et des lecteurs, il m’est arrivé d’adopter, dans la logique de nos échanges, des positions que les unes et les autres trouvaient paradoxalement « dissuasives ».

C’est que je ne songe qu’à provoquer à la liberté, pour qu’il y ait, comme nous l’écrivions dans Suicide, mode d’emploi, une vie avant la mort. Or le moment où l’on se sent ou se croit prêt(e) à en finir avec la vie, avec tout et avec tout le monde, peut être considéré comme un moment de liberté, propice à la réalisation d’un rêve ancien ou à l’invention d’une nouvelle folie.

Qu’a-t-on à perdre ? Rien, puisque l’on se dispose à tout quitter. Pourquoi ne pas mettre cette énergie du désespoir au service de bouleversements, poétiques, émotionnels et sociaux ?

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AVANT DE VOUS SUICIDER…

 

Caressez un projet

Faites le tour du monde en 8 880 jours

Mêlez-vous de tout

Dénoncez la police à vos voisins

Découpez votre patron

Étonnez-vous !

Mariez une carpe et un lapin

Soyez l’arbre qui couche la forêt

Accordez-vous la parole

Sortez vos petits malheurs au grand air

Donnez vos rendez-vous rue du Cherche-Midi à 14 h

Inventez la poudre

Faites sauter la banque

La vie est chère ? Donnez-vous à quelqu’un

Changez de train de vie, sans billet

Garçon ! Une double vie, bien remplie !

Trompez votre attente

Ne restez pas sur votre fin

Menez-vous la vie douce

Pardonnez-vous,

Mais ne pardonnez rien à ceux qui vous ont opprimé(e)s.

Allez voir “ADN”, le film de Judith Cahen (2007 …et jusqu’à la fin des temps)

Il vous reste quelques jours pour aller voir le film de Judith Cahen intitulé ADN. Il aurait mieux valu pour vous que je sache à l’avance qu’il sortirait pour en parler plus tôt (il a été projeté à la FEMIS en mars dernier) mais voilà les choses se déroulent dans un désordre et une improvisation qui ne manquent pas de charme (même s’il y a de quoi flinguer un film qui ne passe que dans une salle : L’Entrepôt[1] à Paris).

Judith Cahen fait des films à partir des questions qu’elle se pose, sur la vie en général, sur le corps en particulier. Sorti récemment, Code 68 est ainsi un film sur les questions que mai 68 peuvent susciter dans la tête de Judith Cahen et pas un film sur 68.

Je disais sur le corps. Il faudrait préciser sur le corps chrétien, bourrelé de remords et de culpabilité (c’est-à-dire torturé par le remords…). Dans deux films, dont La révolution sexuelle n’a pas eu lieu, j’ai eu l’impression que les seules figures masculines positives sont des figures christiques. Notez que pour une femme encline à l’hétérosexualité, se fixer comme critère de choix « Un Christ ou rien ! » n’est peut-être pas ce qu’il a de pire.

ADN est de ce point de vue le film le plus personnel et le plus abouti de Judith Cahen. Nous sommes au cœur (saignant) du problème. La réalisatrice utilise un livre de photographies où l’auteur, David Nebreda, s’est mis en scène dans des poses à forte connotation mystique après avoir réduit son corps à l’état de quasi squelette, auquel il impose des mutilations, en elles-mêmes répugnantes, mais que l’esthétisation parvient à rendre supportables, voire belles.

Judith Cahen se livre à un jeu de juxtapositions entre les photos de l’album et celles de son propre corps dénudé, soit seule soit en compagnie d’une amie enceinte.

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Par ailleurs, elle fait réagir aux photos de Nebreda un certains nombre de personnes, dont plusieurs sont connues (mais pas re-connues par moi car je sors très peu). Exception et faute de goût aussi inexplicable qu’impardonnable : la présence de Sollers. Comme d’habitude, il n’a rien à dire ; il prend un air d’autant plus fin et rusé. À côté de cette momie parlante, Lacan, qui apparaît dans un court extrait de film, a l’air vivant.

On voit aussi 15 secondes de Debord. Il a un peu la même coiffure que Sollers. Sollers devrait copier la mort de Debord plutôt que sa coupe de cheveux. Lire la suite

Patrick, Henry, Bertrand… et les autres (1977)

Publié en encadré au milieu d’un article signé de Sorj Chalandon à propos du procès de Patrick Henry à Troyes (Libération, 18 janvier 1977), ce texte a été rédigé avec un ami. Il est signé « Groupe d’information “Mercurochrome” ». Un communiqué, signé celui-là du Mouvement de libération de l’enfance (autre dénomination fantaisiste), et qui en constituait un court résumé, fut envoyé à la presse. Âgé de vingt-trois ans, Patrick Henry avait assassiné un garçonnet de sept ans qu’il avait enlevé pour en tirer rançon. Défendu par Robert Badinter, futur garde des Sceaux socialiste, il fut condamné à perpétuité (alors qu’il risquait la peine de mort). Sa libération conditionnelle est accordée en 2001.

Depuis la publication de Pièces à conviction, Patrick Henry a été réincarcéré à la suite de petits délits. François Hollande a refusé sa libération en juillet 2014.

 

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Par bêtise et pour de l’argent, Patrick Henry a tué un môme. Les journaux, les ministres et les braves gens réclament qu’on lui coupe le cou ; les adversaires de la peine de mort se contentent de la perpétuité. Les uns veulent sa mort, les autres veulent la vie. Les bons disent que l’État n’a pas le droit de tuer, mais les méchants ont bon cœur eux-aussi puisqu’ils remarquent que « tuer un gosse, c’est horrible » et veulent protéger les enfants des dangereux sadiques. Philippe Bertrand n’avait pas l’âge d’être assassiné, et c’est gênant pour défendre son meurtrier.

Ce n’était pas à Patrick Henry de tuer Philippe Bertrand qui n’était même pas son fils. Depuis toujours, c’est aux parents d’assassiner les enfants (9 000 sont tués chaque année par leurs parents rien qu’en France[1]), de les amocher (100 000 blessés graves par an, toujours en France), de les garder en famille à perpétuité (tous) ; et pas à cet idiot d’Henry qui n’a rien compris à l’infanticide. C’est avant 4 ans que les enfants meurent le plus. On commence par les mettre brutalement au monde avant de les balancer dans l’escalier, sur le radiateur, ou dans l’eau bouillante parce qu’ils souillent la moquette ou refusent la bonne sou-soupe. Passé 5 ans, ils ont plus de chances de survivre. Ils seront scolarisés, niés, punis, surveillés, séquestrés, battus, mais « vivants ». Papa et Maman contrôleront leurs relations, les livres qu’ils lisent, la musique qu’ils écoutent… Et si l’enfant fuit, l’État lâchera sa meute de juges, de flics et d’éducateurs pour le réincarcérer.

Par dessus tout on leur interdit de faire l’amour. Entre eux bien sûr et avec les adultes. Ceux qui aiment les enfants des autres iront en prison comme Bernard Dejager qui vient de faire 3 ans de préventive et qui sera jugé au printemps.

Quand les parents tuent, 1 cas sur 100 peut-être traverse le mur du silence des complices : presse, corps médical, services sociaux et autres polices. Le vrai crime de Patrick Henry est d’avoir tué un enfant qui ne lui appartenait pas.

Capture d’écran 2014-11-09 à 10.52.38  Groupe d’information « Mercurochrome ».

 

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[1] L’association SOS Enfants et Pierre Leuliette dans son livre Les Enfants martyrs (Le Seuil, 1978) avançaient le chiffre de 8 000 victimes, que nous avions repris, Yves Le Bonniec et moi-même, dans la première éditions de Ni vieux ni maîtres. J’extrais le rectificatif suivant de la seconde édition de notre livre : « Le chiffre de 8 000 n’est pas choquant, il est absurde. En effet, environ 10 000 enfants de 0 à 4 ans meurent chaque année et les parents ne sauraient être responsables de 80% de ces décès. Au regard des statistiques de l’INSERM, qui recensent tous les décès, et si l’on additionne les causes non déclarées ou mal définies et celles susceptibles de dissimuler des cas suspects, on arrive au maximum théorique de 3 000. Il y a donc forcément moins de 3 000 victimes de la violence parentale. […] S’il faut un ordre de grandeur, nous estimons raisonnable d’avancer celui du millier. » Divers estimations d’associations sont venus depuis confirmer le caractère raisonnable de ce chiffre.

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Deux phrases de ce texte, dont la dernière, sont citées par Christine Delphy dans une note de son article intitulé « L’État d’exception : la dérogation au droit commun comme fondement de la sphère privée » (Nouvelles Questions féministes, vol. 16, n° 4, 1995 ; repris en brochure Éd. La Criée, 12, rue du Gazomètre, 69003 Lyon) où elle traite du statut de mineur, anciennement commun aux femmes et aux enfants. Le 25 janvier 1977, après le verdict par lequel Patrick Henry sauvait sa tête, Libération publiait, cette fois dans le courrier des lecteurs, une lettre d’Hélène Larrive, qui reprenait mot à mot l’argumentaire du groupe Mercurochrome sous le titre « Droit de propriété ». L’auteure y faisait justement le rapprochement entre la condition des enfants/mineurs et celle des femmes.

 

Ce texte a été republié dans  rubon5

 

Contre A. D. et contre l’État (1985)

«Contre Action directe et contre l’État» : ce texte a connu une fortune particulière, probablement due au malaise du milieu anarchiste, puisqu’il fut publié dans pas moins de trois revues anarchistes : IRL, journal d’expressions libertaires de Lyon, où il est intitulé « Contre A.D. contre l’État » (n° 60, mars-avril 1985) ; dans Le Monde libertaire (n° 566, 13 mars 1985) ; dans L’Entr’aide, journal du Collectif anarchiste de contre-information sociale et de solidarité (n° 5-6, mars 1985). La revue italienne A, rivista anarchica, se faisait largement l’écho de la publication dans IRL.

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Après une longue éclipse, le groupe Action Directe a choisi de réapparaître en février dernier sur le devant de la scène du spectacle politique en assassinant un militaire français. Il confirme ainsi son alignement sur ce qui reste en Europe des organisations de « lutte armée » (R.A.F. [Fraction armée rouge allemande], B.R. [Brigades rouges italiennes, crées fin 1970]).

Libertaire, je ne partage rien avec des groupes

— qui confondent la lutte des classes avec une guerre des gangs et l’action révolutionnaire avec une stratégie purement militaire.

— qui tentent de justifier une pratique avant-gardiste, étrangère à tout mouvement social, par une langue de bois archéo-léniniste.

— qui se font le bras armé de la diplomatie du Kremlin en Europe de l’ouest.

Qui pleurera un marchand de canons victime d’un accident du travail ? Il en faudrait davantage pour me réjouir. Par exemple que ses assassins avancent l’ombre d’un argument tendant à établir que ce type d’action nous rapproche tant soit peu de la révolution communiste et libertaire pour laquelle je me bats. En fait, les seuls interlocuteurs auxquels s’adresse A.D., ce sont l’État et ses flics. C’est à eux qu’A.D. veut montrer sa détermination, ses capacités militaires. L’État français a donc trouvé lui aussi ses bouffons sanglants ; il ne me fait pas rire pour autant.

Rien ne devrait induire les révolutionnaires dans l’illusion qu’ils peuvent s’abstenir de penser l’époque qu’ils vivent jusques et y compris dans ses péripéties les plus embarrassantes et qu’ayant pensé ils peuvent se taire. Lire la suite

Les cloches de Silésie (1982)

Ce texte a été corédigé avec Yves Le Bonniec et signé d’un nom de groupe Capture d’écran 2014-11-18 à 16.20.41imaginaire en janvier 1982.
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Depuis les grèves sauvages d’août 1980, qui déboucheront sur les accords de Gdansk (31 août), jusqu’au coup d’État militaire du 13 décembre 1981, la direction du syndicat Solidarnosc (Solidarité) a pratiqué une politique de compromis avec les autorités. Après le 13 décembre, le pays connaît partout des affrontements entre ouvriers et miliciens. Il y a des morts à Gdansk et en Sibérie. Le stalinien Georges Séguy, secrétaire général de la CGT publie une déclaration qui commence par ces mots : « Nous comprenions qu’une menace de chaos et d’anarchie pesait sur la Pologne. » (Libération, 15 décembre 1981). Au nom du PCF, Georges Marchais explique les mesures d’exceptions par un ensemble de « difficultés et de surenchères » (Le Monde, 25 décembre 1981).

Les bureaucrates de Solidarité sont les premiers responsables de leur défaite. En mars 1981, alors qu’ils déclarent redouter un coup d’État impliquant l’exécution de centaines d’entre eux, ils se contentent de lancer cette consigne : « Résister passivement par des rassemblements ».

Avertis de ce qui se préparait depuis de longs mois et prévenus de leur arrestation imminent dans la nuit du 12 au 13 décembre, la plupart d’entre eux sont rentrés se coucher et attendre la milice…

Jusqu’au bout, les démocrates-chrétins du syndicat ont combattu le mouvement ouvrier en entretenant l’illusion d’une règle du jeu démocratique à respecter avec l’adversaire, en lançant des appels répétés au « calme », en se faisant les propagandistes d’une armée « populaire » puisque nationale.

En bons syndicalistes, Walesa et consorts n’ont jamais voulu nuire à l’État. Ils ont tenté de collaborer « loyalement », puis ont envisagé de se substituer à lui. Abrutis par l’Église, intoxiqués par les démocrates occidentaux, ils n’ont eu de cesse de désarmer la critique des ouvriers polonais. Ces révolutionnaires en peau de chrétien croyaient qu’il leur serait beaucoup pardonné pour leur renoncement opportuniste à la critique des armes. Concurrents de l’État sur son propre terrain, il leur aurait fallu détruire l’État pour ne pas être détruits.

Le stalinisme international et les militaires de Varsovie ont raison : les syndicalistes se sont conduits en agents de l’étranger. Ils n’avaient rien de mieux à proposer que l’instauration d’une démocratie à l’occidental. La canaille démocrate triomphe : son « modèle de société » en sort renforcé puisqu’il suscite toujours des vocations de martyrs, puisqu’on se persuade une fois de plus qu’il fait meilleur vivre à l’Ouest qu’à l’Est.

En France aussi, les staliniens sont au pouvoir grâce à Mitterrand qui compte qu’ils seront garants de l’ordre dans les usines. En France aussi, le pouvoir peut proclamer l’ « état de défense » en cas de « troubles sociaux graves » (ordonnance du 7 janvier 1959) et opérer un coup d’État tout aussi légal que celui de la junte polonaise. Un simple décret suffit pour mobiliser les civils et appliquer partout le code de justice militaire (cf. la réquisition des mineurs du Nord en 1963).

Notre soutien au soulèvement des polonais passe obligatoirement par l’attaque en règle ici de nos maîtres. Hommes d’Église, d’État ou de parti, tous les bureaucrates manifestent la même terreur devant le prolétariat en armes. Les ouvriers radicaux n’ont pas attendu Walesa et l’état de guerre pour déclarer la guerre à l’État (juin 1976, les sièges du parti et de la milice brûlent à Radom et Ursus). Notre solidarité doit s’inspirer, dans la rue, de leur exemple. Les complices et inspirateurs français des fusilleurs de Gdansk, les officines religieuses, militaires et staliniennes seront les cibles de notre colère ! Paris.

Janvier 1982.

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Ce texte a été republié dansrubon5

De l’usage incongru, quoique médical, d’une méthode de torture, pour chasser les idées noires

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Contrairement à ce que laissent entendre les grincheux, les revenus de tout et les dépressifs, contrairement donc : il y a de bonnes nouvelles certains jours.

Ainsi pouvait-on lire le 17 novembre dernier, sur le blog du Dr Jean-Yves Nau, médecin et journaliste de son second état, celle-ci :

« Contrairement à ce que professait Albert Camus le suicide pourrait, sérieusement, ne pas être une problématique philosophique. Il pourrait bien s’agir d’une stricte question de ressorts biologiques. »

Vous me direz peut-être, pour peu que vous ayez eu à lire quelques ouvrages consacrés au suicide (cette licence de psycho, jamais menée à terme…) que c’est environ la trois cent quatre-vingt douze millième fois que, depuis un siècle et plus, des hurluberlus prétendent avoir découvert « le » fondement biologique « du » suicide.

C’est finement observé.

Mais cette fois, comme l’on dit de nos jours, « c’est du lourd ! ». Et l’on comprend que le Dr Nau se sente en position de se payer au passage la tête d’Albert Camus (un compte à régler depuis la terminale ?), et qu’il sous-titre ironiquement son papier « Anti-suicide, mode d’emploi » (c’est bon, ça, coco).

« Il y a trente-deux ans, écrit Dr Nau, un ouvrage français sulfureux détaillant les procédés techniques pour en finir faisait scandale (Claude Guillon, Yves le Bonniec – éditions Alain Moreau [ici lien vers Wikipédia]). Aujourd’hui une étude américaine fournit les éléments permettant, le cas échéant, de ne pas passer à l’acte. »

Putain, trente-deux ans !

Du coup, les souvenirs se brouillent un peu (moi-même, si vous saviez !). Dr Nau ne se souvient plus trop quel pouvait être le contenu de Suicide, mode d’emploi. Avec un titre pareil, le bouquin devait « détailler les procédés techniques pour en finir ».

Détailler les procédés techniques… je serais curieux de savoir quel est le pourcentage de lectrices et de lecteurs, trop jeunes pour avoir eu le livre entre les mains, qui à la lecture de cette expression, penseront à des médicaments [1].

« Procédés techniques » évoque plutôt le nœud coulant, le saut à l’élastique sans élastique, ou la balistique.

Comme je l’ai rapporté dans Le Droit à la mort, Dr Nau a précisément publié, à propos du suicide de Pierre Bérégovoy, un bel exemple de ce que nous avons appelé l’« information par inadvertance ». En l’espèce sur le suicide par arme à feu. Il interrogeait un spécialiste de médecine légale, lequel livrait sans se faire prier les précautions à prendre pour ne pas se rater, détails reproduits par Le Monde (8 mai 1993).

En toute innocence, bien entendu, et de la part du spécialiste et de la part des journalistes, puisque ces gens croient vraiment que ce qui compte c’est d’être du « bon côté », avec les « gentils ». Et dès lors on peut faire exactement ce qu’on a reproché aux « méchants » de faire, à longueur de colonnes, sans encourir la même réprobation morale.

C’est ce qui différencie les moralistes des matérialistes.

Pourquoi je vous raconte tout ça, moi ?…

Ah oui ! le livre « sulfureux », dont je suis coauteur.

D’ailleurs, « sulfureux »… ?

« Le rayon sulfureux qu’en des songes funèbres Il nous apporte de l’enfer ! »

« Il », c’est Lucifer, et l’auteur, Hugo (je l’ai trouvé dans Littré ; Wiki buggait). Émanation de l’enfer, hein ! Vraiment pas matérialistes. Mais moralistes, oui.

Dr Nau écrivait (Le Monde, 22 mai 1982) : « Si à la suite de leur initiative [notre livre], un tel débat [sur le droit à la mort] s’établit […], il permettra peut-être de trancher et de dire si les profits tirés de l’entreprise [les droits d’auteur] sont les fruits du seul maniement du paradoxe [sic] ou si, plus gravement, vient s’y ajouter l’expression d’une forme de perversité. »

« Faisait scandale » ! Le scandale, ce sont les journalistes qui l’ont « fait »…

Mais je bavarde, je bavarde, et je vous laisse dans l’ignorance de cette merveilleuse découverte qui permettrait « le cas échéant, de ne pas passer à l’acte ». Passons sur le fait que cette formulation donne à penser que c’est le souci des dits « suicidaires » de « ne pas passer à l’acte ». C’est d’ailleurs probablement vrai pour un certain nombre d’entre eux/elles, mais c’est surtout le souci des médecins. Bref.

Il s’agit d’un travail mené outre-Atlantique et qui vient d’être publié dans le Journal of Psychiatric Research. Il a été mené par quinze chercheurs du département de psychiatrie de l’université de Caroline du Sud (Charleston) dirigés par les Drs Gregory L. Sahlem et E. Baron Short. Les auteurs ont travaillé sur dix personnes âgées de 20 à 60 ans souffrant de dépression unipolaire avec des tendances suicidaires aiguës.

Ils se sont inspirés de travaux préalables laissant penser que le sommeil pouvait avoir un impact négatif sur cet état mental — et que la privation de ce même sommeil pouvait être salutaire. Une équipe italienne s’était notamment intéressée à cette approche contre des dépressions devenues résistantes aux médicaments.

Le travail mené à Charleston est le premier à s’intéresser à ce type d’intervention chez des personnes victimes de ce type de dépression à haut risque suicidaire. A la prise en charge habituelle de ces malades ils ont associé une « chronothérapie » : privation de sommeil, avance de phase du sommeil et photothérapie.

En pratique ce traitement consistait en une nuit de privation complète de sommeil (soit 33-36h d’éveil) suivie de trois nuits de sommeil avec avance de phase (de 18h à 1h du matin, de 20h à 3h, et de 22h à 5h). Et enfin une photothérapie (expositions à 10 000 Lux durant 30 minutes), administrée au sortir des trois nuits. […]

Ces résultats réclament d’être reproduits et validés sur des effectifs plus larges avec un long suivi. Mais rien, d’ores et déjà, n’interdit sa mise en œuvre dans des établissements spécialisés.

Là, Dr Nau est très professionnel. Il prend des précautions, souligne le caractère provisoire, à confirmer, de ces premiers résultats encourageants (sur dix personnes : un peu court, en effet).

Je suis bluffé. Je ne veux pas dire que je m’attendais à le trouver plus crédule. D’abord parce que j’ai une peur bleue des poursuites en diffamation, sommations d’huissiers et portiques de sécurité. Pour vous dire : à la seule vue d’un uniforme, je suis pris de tremblements convulsifs…

Bon, je ne suis pas là pour vous parler de moi.

« Crédule » ?…

Ah oui. Figurez-vous que j’ai eu l’occasion de citer Dr Nau six ans après Suicide, mode d’emploi, c’était dans De la Révolution (1988 ; putain, vingt-six ans !). Il s’agissait de rien moins que de « l’influence du cycle menstruel sur la criminalité féminine ». En gros, une majorité des femmes arrêtées pour violence ou vol à l’étalage auraient leurs règles, ceci expliquant cela.

« Ces quelques données ont été amplement confirmées par ailleurs », ajoutait Dr Nau (Le Monde, 25 février 1987).

Non, « crédule » ne convient pas du tout. Dr Nau est parfois enthousiaste. Voilà.

Mais cette fois, rien d’intempestif. Un optimisme de bon aloi, tout au plus.

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Maintenant, attardons-nous un instant sur cette méthode nouvelle et les réticences que je ne peux m’empêcher d’éprouver à son énoncé.

Il existe, non pas une méthode — ce serait trop dire —, disons une attitude, à l’égard des « suicidaires », supposé(e)s se « laisser aller » : leur mettre quelques bons (et amicaux s’entend) « coups de pieds au cul ».

La méthode décrite dans le Journal of Psychiatric Research, que je vous aurais volontiers détaillée davantage moi-même si l’accès en était libre, relève un peu de cette « philosophie ».

Il se trouve par ailleurs que la privation de sommeil est une méthode éprouvée de torture, de « torture blanche » dit-on, utilisée contre des prisonniers politiques à travers le monde (contre les défunts prisonniers de la RAF allemande, par exemple).

J’entends bien que les motivations médicales ici convoquées sont d’un tout autre ordre. Nul besoin d’obtenir un renseignement ou de détruire une personnalité rebelle.

Il ne s’agit — n’est-ce pas ! — que de briser une volonté mauvaise, erronée, contre-nature pour tout dire.

Qui pourrait y trouver à redire ? On ne peut tout de même pas laisser les gens se donner la mort eux-mêmes, comme si ça avait du sens…

Quant aux « patients », justement, je ne doute pas que les praticiens recueillent, conformément aux dispositions réglementaires en vigueur, leur « consentement éclairé ». Convenons que « 10 000 Lux durant 30 minutes » doivent amplement suffire.

Je n’aurai pas le mauvais goût de remarquer que, ça aussi, c’est une méthode en vigueur dans les commissariats.

C’est tout de même troublant, non ? cette attirance de la psychiatrie pour les façons de faire des flics et des bourreaux.

Ces gens sont tellement convaincus — loin de toute « perversité », cela va de soi — d’incarner la miraculeuse superposition du bon droit naturel avec le bon droit pénal, qu’ils vous crèveraient les yeux en attendant qu’une étude en double aveugle confirme les résultats prometteurs de l’opération sur l’addiction aux jeux vidéo…  il vous passeraient à tabac pour vous faire arrêter de fumer… ils…

Ils sont capables de tout.

Tenez, il ne manquerait plus que l’un d’eux ait l’idée de choquer les « suicidaires » avec un courant électrique…

Où ai-je la tête ?

Ils y ont pensé  — ils le font…

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[1] La loi de 1987, elle, parle de « produits, objets ou méthodes ».

Suicide Manifeste (1984)

Durant l’année 1984, devant l’ampleur des appels à la censure de Suicide, mode d’emploi, paru deux ans plus tôt, et les tracasseries judiciaires que nos ennemis entreprennent de multiplier, nous diffusons une affiche imprimée en quadrichromie, conçue par le graphiste Charlet Denner (au financement de laquelle participe l’éditeur A. Moreau).
Elle reproduit un manifeste imaginaire censé avoir été rédigé et signé par vingt-deux rebelles, suicidés célèbres ou obscurs ; le texte intègre des citations tirées de leurs œuvres.
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Suicide Manifeste

Un écrivain libertaire est poursuivi en France pour avoir confirmé par lettre à un correspondant les indications pratiques que renferme le livre Suicide, mode d’emploi dont il est l’auteur avec Claude Guillon.

Yves Le Bonniec est poursuivi sous le double chef d’inculpation « d’homicide involontaire » et de « non assistance à personne en danger ». La mort volontaire n’est pas un « danger », c’est une hypothèse, celle de l’extrême liberté. Le suicide n’est pas un « homicide de soi-même ». La Révolution de 1789 a chassé de la loi française cette notion absurde. C’est toujours hélas l’ancien régime de l’esprit. À entendre les marchands et les flics de la pensée, la liberté serait un privilège réservé aux littérateurs gâteux et aux vedettes de cinématographe. Par malheur pour eux, ce qui tient lieu de vie dans le monde présent, le triste espoir de divertissements épisodiques, ne saurait détourner les êtres lucides de l’hypothèse du suicide. On sait bien que l’existence de la plupart des hommes s’écoule dans tant d’oppression et d’hésitation, avec tant d’ombre dans la clarté et, somme toute, tant d’absurdité que seule une possibilité lointaine d’y mettre fin est en mesure de libérer la joie qui l’habite*. C’est comme arme à l’usage des vivants que le suicide possible élargit en espace infini cette demeure où nous étouffons.

Tous nous avons lutté par la plume et le plomb, la poésie ou la bombe, pour ramener dans le cœur des hommes la clarté du bonheur. Nous qui les avons aimés dans leurs faiblesses et qui avons choisi la mort au détour du combat, nous tendons la main à tous les déserteurs.

Les mêmes qui crient haro sur l’anarchiste interdisent aux femmes et aux enfants la libre disposition de leurs corps, fomentent les guerres, remplissent les écoles, les prisons et les asiles pour faire régner sur l’humanité entière une détresse morale qui assassine plus sûrement les femmes et les hommes de ce temps que n’importe quelle potion.

Nous ne reculerons jamais devant les conséquences de la pensée et laissons aux cafards leurs mensonges et leurs feints apitoiements. La prévention du désespoir de vivre ne peut être tentée que dans le renversement de l’ordre social existant. Cette tâche à laquelle participent les auteurs de Suicide, mode d’emploi, nous vous y invitons aussi.

Pitchipoï, décembre 1983.

Alexandre BERKMANN, auteur de La Rébellion de Kronstadt (1925) ; Jean BILSKY, braqueur ; Édouard CAROUY, tourneur sur métaux, membre de la bande à Bonnot ; CHAVAL, dessinateur ; Ernest CŒURDEROY, médecin, auteur de Hurra !!! ou la révolution par les cosaques (1854) ; Arthur CRAVAN, boxeur ; René CREVEL, écrivain ; Stig DAGERMAN, écrivain ; Serge ESSENINE, poète ; André FRÉDÉRIQUE, écrivain ; Michel FRANCHY, lycéen ; Ernest HEMINGWAY, écrivain ; Alexandre Marius JACOB, voleur ; Paul LAFARGUE, médecin, membre du Conseil général de l’Internationale, auteur du Droit à la Paresse (1880) ; Vladimir MAIAKOVSKI, poète ; Ian PALACH, étudiant ; Georges PALANTE, philosophe ; Jacques RIGAUT, poète, fondateur de l’Agence générale du Suicide ; Paul ROBIN, éducateur, auteur de Technique du suicide (1901) ; Jacques VACHÉ, poète ; ZO d’AXA, pamphlétaire, fondateur de L’Endehors (1891) ; Adolf YOFFÉ, militant de l’opposition trotskiste.

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* Cette phrase de Musil, extraite de L’Homme sans qualités, a servi de slogan publicitaire à Suicide, mode d’emploi.