“Le repas des fauves” ~ un film de Christian-Jaque (1964)

Il y a la pléiade d’acteurs, comme on dit.

Francis Blanche bien sûr. Et Claude Nicot, comédien sous-estimé, me semble-t-il. Surtout: la grâce incroyable de Claude Rich et l’élégance de Dominique Paturel, trop vite oublié…

La collaboration d’Henri Jeanson au scénario et aux dialogues.

Et finalement une leçon de philosophie pratique sur l’intéressante question que voici: peut-on et doit-on «oublier» – et si oui, comment – les propos violents tenus dans un moment de crise paroxystique, quand convenances et prévenance sont oubliées?

Coup d’Archet

J’ai éclaté de rire.

Pourquoi pas vous?

Amitié libertaire

Un anarchiste est votre ami jusqu’à ce que vous soyez accusé à tort ou à raison (la plupart du temps à tort, mais comment savoir la vérité, hein…) d’une transgression quelconque, commise en paroles ou en actes – et parfois même, en pensée, l’anarchiste est très fort pour savoir mieux que vous ce qui se passe dans votre tête.

Les anarchistes seront de votre côté à-la-vie-à-la-mort aussi longtemps que vous respecterez leurs règles (tacites, pas écrites, sinon ce serait la tyrannie de la loi, beurk ouache caca). S’il s’avère que vous ne soyez pas à la hauteur de leurs hautes exigences morales, au mieux illes vous laisseront tomber comme une vieille chaussette (dans le bac de récupération, comme il se doit), au pire illes vous pourchasseront comme la bête immonde que vous êtes, car après tout, c’est beaucoup plus facile de clouer au pilori des individus que de s’attaquer aux dispositifs du pouvoir – et puisque ça procure le même sentiment d’accomplissement, pourquoi se gêner.

Si vous voulez être l’ami d’un anarchiste, ne soyez pas un individu. Soyez une catégorie sociale abstraite, ça vaudra mieux pour vous et ça vous évitera bien des ennuis.

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Ce texte est extrait de Commentaires désobligeants, d’Anne Archet, librement téléchargeable sur son blogue (flegmatique).

Où l’on évoque “Suicide, mode d’emploi” et son éditeur Alain Moreau

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[Article au format pdf. Publié sans aimable autorisation de Livres hebdo]

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J’ai raconté, dans Le Droit à la mort (IMHO), sous-titré «Suicide, mode d’emploi, ses lecteurs et ses juges», l’aventure du livre: les polémiques (journalistiques, judiciaires et médicales) et les procès qu’il a suscités. J’y cite longuement les lettres et témoignages que les lecteurs nous ont envoyés.

Le Droit à la mort

Coucou mon fan club!

Comme disait l’autre, parfois on aimerait avoir des ennemi(e)s moins niais(e)s, mais bon…

Par ailleurs, il serait cruel de laisser dans l’ombre les petits crachats par lesquels ils/elles espèrent se hausser du col en me visant. Après tout, nous appartenons à la même espèce, n’est-ce pas! On peut bien s’entraider…

Aujourd’hui «Le plateau de fromages assassin» ou entretien avec une patate (et ça n’est pas moi qui le dit).

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L’UN DIT «NIAIS»… VOUS? Digne, ding, dong (2011)

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Décidément, à l’époque des médias de masse, la mode peut vous dégoûter de n’importe quoi : une couleur, un plat, un mot. Jusqu’à une date récente, je n’éprouvais aucune aversion à l’égard de l’adjectif indigné. Voilà qu’il me donne la nausée; je ne peux plus le voir en peinture ; je me demande comment il a pu se former dans ma bouche.

D’ailleurs, j’avais tort de ne pas me méfier. Quand on y regarde de plus près, digne, indigne, indigné, s’indigner, tout ce groupe de mot est extrêmement louche. L’ensemble est un emprunt (XIe s.) au latin dignus, « qui convient à », « qui mérite quelque chose ». L’adjectif est dérivé de decet, « il convient ». Le verbe latin se rattache, comme nous l’apprend le Dictionnaire historique de la langue française, à une racine indoeuropéenne exprimant l’idée de se conformer ou de s’adapter à quelque chose.

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La cloche possède un cerveau.

Reprenons : Digne signifie « qui convient à ». Indigne « ne convient pas ». Mais indigné ? On pense logiquement à « privé de dignité », privé du caractère de ce qui est convenable, et qui en réclame la restitution.

La forme pronominale « s’indigner » a la même ambiguïté que « s’énerver » par exemple, qui signifie littéralement « se priver de nerfs », et non pas s’agacer, ce que veut le sens courant.

Littéralement toujours, l’invite « Indignez-vous ! », surtout formulée au pluriel, que l’on est tenté de rétablir dans son intégralité biblique (Indignez-vous… les uns les autres) sonne comme une recommandation de nous enlever un peu de dignité (à soi-même ou les uns aux autres). Lire la suite