Un an de répression judiciaire du mouvement des Gilets jaunes ~ L’exemple de Lyon

Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, en novembre 2018, on assiste à une répression policière et judiciaire à la fois exceptionnelle, et s’inscrivant pourtant dans le processus de criminalisation des quartiers populaires et des mouvements sociaux qui ne fait que s’accentuer ces dernières décennies. Au fur et à mesure que les lois sécuritaires s’empilent, ce qui est présenté à l’adoption de chacune de ces lois comme le traitement exceptionnel d’un problème d’une acuité toute particulière (grand banditisme, montée de la délinquance, terrorisme…) se généralise et vise des pans de plus en plus importants de la population. C’est donc toute la chaîne de ce système répressif, des parlementaires aux agents de police, qu’il faut interroger. Aussi, si on reviendra ici plus spécifiquement sur le traitement judiciaire du mouvement des Gilets jaunes, celui-ci est à penser comme partie de cette dynamique plus large de répression en accélération. […]

Qu’en est-il à Lyon ? Nous avons cherché à répertorier de manière aussi complète que possible les condamnations de Gilets jaunes afin de contribuer à cette analyse de la répression judiciaire à l’échelle de notre ville. Or, depuis la loi Belloubet de mars 2019, le rôle des audiences est devenu plus difficile d’accès et il n’a donc pas été possible de le consulter. Les condamnations répertoriées ici ont été identifiées à travers des comptes rendus d’audience établis par des militant·e·s, des articles de presse, ou encore de la base de données établie par le journal en ligne Bastamag. Ce travail couvre plus de 30 audiences, et a identifié 57 personnes condamnées et 97 infractions, mais n’a pas pour autant la prétention de l’exhaustivité.

Télécharger ici le rapport de la Commission d’enquête populaire contre les violences policières et la répression au format pdf.