Pas de fumée sans feu! ~ par les Hard Crackers

Je donne ici une traduction légèrement réduite d’un éditorial publié le 31 mai dernier sur le site de la revue Hard Crackers. Ses animateurs participaient auparavant au groupe Race Traitor (Traîtres à la race) dont nous avions publié plusieurs textes (repris sur ce blogue) dans la revue Oiseau-Tempête.

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«L’impossible est le moins que l’on puisse exiger»

James Baldwin, La prochaine fois le feu (1963)

Selon le dicton populaire : «Il n’y a pas de fumée sans feu». […] Les incendies que nous avons tous vus à Minneapolis jeudi soir (28 mai) ont illuminé bien plus que les écrans de télévision. Ils n’ont pas simplement fourni une toile de fond dramatique aux journalistes, dont beaucoup ont à peine changé leur ton habituel. Au contraire, les flammes ont mis en lumière un fait que la plupart des États-Unis ne peuvent ignorer. Les gens, en particulier les jeunes, sont en colère. Ils en ont plein le cul de la police et de ses abus meurtriers; ils en ont assez des politiciens qui prônent la patience avec le système, et ils sont écœurés des emplois sans avenir et des conditions de vie pouilleuses. Covid-19 a encore aggravé leur sort.

Si les manifestants de Minneapolis (et d’autres zones urbaines américaines) ont prouvé quelque chose cette semaine, c’est que là où il y a du feu, il y a aussi de la fumée. La fumée camoufle les vrais problèmes. On en trouvera la preuve dans les excuses et les appels des libéraux, qui pleurent après un retour à la normale ou une protestation pacifique, sans réaliser que la normalité, lorsque de telles conditions sont la norme, est exactement ce qui a créé la misère et la rage. Malheureusement, cela a également créé Trump, un autre résultat qu’ils refusent de reconnaître.

Minneapolis, cette semaine, a été un aperçu d’une véritable insurrection urbaine. C’est peut-être la première fois que nous voyons un important département de police américain abandonner l’une de ses structures ressemblant à une forteresse et fuir le lieu de ses crimes. Pendant quelques courtes heures, ces rues n’étaient plus les leurs. Nous ne savons pas ce que cela signifie à long terme, mais nous savons que c’est important. Cela prouve quelques points : les autorités ne contrôlent pas toujours tout ou ne savent pas ce qu’elles font, et notre camp a la capacité de le mettre en lumière. Nous n’avons pas leur puissance de feu, mais nous avons une passion pour un monde meilleur, un monde où leurs fusils, gaz lacrymogènes, matraques, tribunaux et prisons ne règnent plus. C’est quelque chose qu’ils ne peuvent pas nous enlever. Et c’est aussi ce qui les rend moralement faillis et corrompus. L’ironie selon laquelle la police, une institution hors la loi à Minneapolis, est maintenant déployée en tenue de combat complète pour défendre la loi et l’ordre ne devrait pas être perdue pour nous.

C’est le moment de pleurer la mort inutile et horrible de George Floyd. Mais c’est aussi l’occasion de réfléchir à notre propre pouvoir et à ce que nous pouvons vraiment faire lorsque nous faisons preuve de détermination. Nous espérons que les Hard Crackers pourront apporter une petite contribution à ce processus.

Au moment où nous publions cet article, les événements se déroulent à un rythme effréné. Vendredi soir, malgré un couvre-feu et la pleine mobilisation de la garde nationale de Minneapolis, les protestations n’ont pas pu être contenues par les autorités. (Il existe des récits crédibles selon lesquels une grande partie des incendies à Minneapolis, principalement dans des quartiers éloignés des manifestations, ont été perpétrés par des groupes d’extrême droite, suprémacistes blancs. Cela exige une enquête sérieuse de notre part. Si ces récits s’avèrent vrais , nous aurons une fois de plus appris une leçon douloureuse. Certains groupes d’extrémistes blancs d’extrême droite combattent également le système et vers une fin très différente de la nôtre.)

Pendant ce temps, la résistance s’est propagée à d’autres villes, notamment Atlanta, Brooklyn, NY, Los Angeles, Chicago, Oakland et bien d’autres. Même le Palais inexpugnable de Trump à Washington DC (la Maison Blanche) semble vulnérable.

Merci à l’ami Jorge pour le signalement.

“Stop him” ~ Arrêtez-le! Un morceau anti-Trump par un trio de gamines

Le trio les Honey Hahs est composé des sœurs Rowan (guitare), Robin (basse) et Sylvie (batterie). La plus âgée a 16 ans, la plus jeune (du trio; il existe une autre petite sœur) a 11 ans, et celle du milieu 13 ans.

Prenant la suite de Joan Baez (entre autres), les trois jeunes filles annoncent par ce pamphlet anti-Trump la sortie, en septembre prochain, de leur premier album: Dear Someone, Happy Something.