JE CHANTE LE CORPS CRITIQUE. Chap. 2 Le body building capitaliste

Je chante le corps critique

 

On trouvera ci-dessous le deuxième chapitre de mon livre Je chante le Capture d’écran 2014-11-09 à 10.52.22corps critique, édité chez H & O.

J’ai mis en ligne l’intégralité de ce livre avant même d’avoir trouvé un éditeur; je l’ai laissé en ligne par la suite. Je récidive ici. Cependant, je ne saurais trop conseiller à celles et ceux qui s’intéressent à son contenu de se soucier aussi de son support papier, et d’en acheter un exemplaire. Non pas tant pour soutenir matériellement l’auteur (je n’y gagnerai pas un centime) mais pour convaincre l’éditeur (celui-ci et d’autres) que prendre en charge un ouvrage de cette sorte a encore un sens. Je ne choquerai ici que les ignorants du travail intellectuel : je n’aurais jamais fourni un tel effort pour simplement alimenter la colonne de mon blog. La lecture n’est pas une activité « neutre », et encore moins « privée »… pas de responsabilité politique en tout cas.

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Introït

Selon ses apologistes, le capitalisme moderne est le mode idéal de domestication de la nature, des ressources naturelles et humaines. Dans le vocabulaire du management, le titre de « directeur des ressources humaines » n’évoque pas seulement — et beaucoup plus crûment que l’ancien « directeur du personnel » — l’exploitation du travail, mais la prétention capitaliste à exprimer la nature, y compris la nature humaine, comme on écrase une tige pour en exprimer le suc.

En transformant le corps mortel des hommes, dans la production salariée et par les nanotechnologies, le capitalisme glorieux prétend désormais exalter la nature, s’y substituer sous forme d’abstractions (la valeur, l’économie) et de créations (OGM, androïdes). Où la critique sociale dénonce l’aliénation du travail et la médiation publicitaire, le capital vise l’extase, l’action d’être hors de soi.

Un tel programme, par quoi le capitalisme moderne se pose en relève du vieux mysticisme, réclame et mobilise, bien loin de l’éthique protestante des origines, démesure, dilapidation et divagation. Certes, chaque patron de firme salarie des comptables chargés de dire le moindre coût du travail humain. Au mieux, il s’assure de l’hygiène physique et morale de ses employé(e)s, dans la perspective immédiate de la production : cités ouvrières au XIXe siècle, salles de gymnastique aujourd’hui. Cependant, aucun forum de Davos ne se soucie, autrement que sur le mode d’une charité compensatoire, d’évaluer le coût humain de l’exploitation capitaliste, même du point de vue de son expansion raisonnée. C’est une contradiction, dont certains révolutionnaires ont déduit à tort une issue rapide et fatale, et qui fait le dynamisme du Capital.

L’eau glacée du calcul égoïste, dont parle le Manifeste communiste, ce sont bien les émotions, collectives ou personnelles, que la bourgeoisie y a trempées, et non pas pour les y dissoudre comme dans un bain d’acide, mais pour leur faire subir les modifications chimiques qui mènent du désir de sens au désir de marchandise. Dûment préparé par l’éducation à la honte de soi, le désir de marchandise connaît une acmé de plus en précoce, notamment chez les très jeunes filles, dans le désir d’être soi-même marchandise, seule manière connue et reconnue d’être désirée ou simplement tolérée.

Les consommatrices des pays industrialisés et leurs filles peuvent par exemple, à l’aide de la « calculette à points Weight Watchers […] gérer quotidiennement [leur] capital points. [L’appareil] mémorise tous les points dans une banque de points, jour après jour[1] ». Leur rapport au monde, le regard des autres et des hommes sur leur corps leur sont transmis, chaque jour, chiffrés dans le vocabulaire de l’économie.

 

 

  1. Le corps normé

 

L’IMC : Indice marchand de corporence

Quotidiens d’information et magazines féminins invitent leurs lectrices à calculer leur IMC ou « indice de masse corporelle », dont on s’abstiendra de répéter ici l’inepte formule. Rappelons simplement qu’elle prétend, par une combinaison entre la taille et le poids, déterminer la corpulence médicalement acceptable. Certains spécialistes de l’obésité précisent, en guise d’excuse liminaire, que cette abstraction statistique ne serait pertinente que pour le « type caucasien[2] ». Réminiscence de géographie coloniale, l’expression est encore aux États-Unis un euphémisme couramment utilisé pour « race blanche ». Il a le mérite de rappeler que les classifications de population à partir du physique ne servent qu’à fonder des discriminations, fussent-elles « positives ». Ce qu’un nutritionniste exprime en d’autres termes :

« L’IMC sert à caractériser des groupes plus que des individus, son caractère normatif enferme la réflexion médicale dans le cadre arbitraire du “poids idéal théorique” alors que pour un même IMC, les risques pour la santé diffèrent grandement d’un individu à l’autre et d’une population à l’autre[3]. »

De faible pertinence scientifique et d’un usage social suspect, l’IMC mérite plutôt d’être rebaptisé « Indice marchand de corporence[4] ». Il habitue les femmes (et dans une moindre mesure les hommes) à regarder leur corps comme une marchandise qui, même appropriée par un homme, voit sa valeur sans cesse attaquée et révisée à la baisse. Et ce, d’autant plus pour chaque femme particulière que la « féminité » abstraite est à la hausse. Nous aurons l’occasion de vérifier que beaucoup de femmes intériorisent cette « bourse » imaginaire même lorsque leurs compagnons n’en tiennent pas compte.

Sans doute, la norme n’est pas la seule cause de souffrance, et l’on ne saurait inférer des considérations précédentes qu’il n’existe pas de personnes dont la santé physique et le bien-être sont menacées par un poids excessif. L’obésité de masse est même une création capitaliste récente, qui concentre dans la construction et l’exploitation du corps humain les énergies anarchiques du capitalisme moderne. Aux États-Unis, on estime à 300 000 le nombre de décès annuels liés à l’obésité[5]. C’est bien le cas de dire que pour un tel système, tout fait ventre : l’obésité produite par une alimentation industrielle grasse, surchargée en sel et en sucre et l’idéal anorexique, suggéré à des millions de femmes et de jeunes filles qui suivent des régimes aberrants. Ces régimes redoublent les risques de santé encourus, en fixant des idéaux hors d’atteinte mis au point à cet effet par les magazines féminins, l’industrie cosmétique et les fabricants de prêt-à-porter. Faux ennemis, Mac Donald et Slim Fast se complètent pour mettre en coupe réglée un corps devenu champ de bataille[6]. Lire la suite

SPÉCIAL M’AIGRIR. Le terrorisme normatif contre les femmes (2003)

Ce texte a été publié dans le « Hors série » n° 23 du Monde libertaire (10 juillet au 10 septembre 2003).

 

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Je m’aigris

Elle s’aigrit

Nous maigrissons

 

 

Comme à l’approche de chaque été, les couvertures des magazines chargés de diffuser les normes de la féminité recommandent de nouveaux régimes amaigrissants. Il s’agit pour les femmes de pouvoir se dénuder partiellement sur les plages sans faire injure au format corporel dominant. Dans le même temps, les publicités exhibant des pièces d’anatomie féminine (seins, fesses…) se multiplient encore par rapport à la profusion habituelle. On voit des morceaux de femmes partout : sur les Abribus, dans le métro, sur le « mobilier urbain »…

J’illustrerai ici brièvement l’hypothèse que la fonction de répression et de contrôle idéologique des femmes de ces campagnes récurrentes est première, même si leur rôle d’incitation commerciale ne peut être nié.

Les industriels du prêt-à-porter, qui ne produisent pas pour une centaine de snobs fortunés, se sont d’ailleurs avisés récemment qu’ils s’adressaient à des femmes dont ils ignoraient les mensurations réelles, qu’ils ont entrepris d’évaluer par une enquête nationale. Les femmes sont aujourd’hui plus grandes, et leurs seins plus lourds qu’il y a trente ans. Le modèle dominant caricature la première donnée et ignore la seconde. Les mannequins sont recrutées, après casting mondial, parmi des filles présentant, d’un point de vue statistique, des anomalies physiques : longueur des jambes par rapport au tronc, notamment. Il s’agit de présenter à l’ensemble des adolescentes et des femmes un modèle que l’on sait hors d’atteinte.

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Outre la presse féminine, une nouvelle production spécialisée dans le terrorisme normatif est apparue récemment : Light, Savoir maigrir… Cette dernière revue publie par exemple un dossier sur « Les méthodes les plus efficaces pour vaincre la cellulite[1] » : liposuccion (chirurgie), lipotomie (injection de sérum physiologique et traitement aux ultrasons). L’article est illustrée d’une part de photos en couleurs de jolies filles minces à la peau dorée, d’autre part de clichés hideux, flous et jaunâtre, qu’on dirait tirés des archives d’un camp d’épuration ethnique. Quelle impression peut retirer une femme « moyenne » d’une telle lecture ? Elle peut bien se priver de manger ou passer sur le billard, elle restera bedonnante et fripée, bien loin des lumineuses apparitions de la page d’à côté. Dans une livraison antérieure[2], le magazine publiait un article faussement mesuré, intitulé : « L’opération de la dernière chance : l’anneau gastrique ». Une femme y témoigne qu’elle a choisi cette opération, alors qu’elle sait que son obésité (réelle) était consécutive à un traumatisme (séparation d’avec ses parents à 11 ans). « Dès la première année, dit-elle, j’ai perdu 61 kg. Aujourd’hui, j’ai une pêche d’enfer, un moral d’acier et j’ai décidé de fonder cette association pour conseiller les gens souhaitant ou s’étant fait opérer. […] J’explique aux gens que la gastroplastie doit rester une aide et n’est pas une solution miracle. » Comment douter que pareille évocation fasse au moins rêver beaucoup de femmes, très éloignées de l’obésité, mais confrontées à l’échec (d’ailleurs annoncé) de tous les régimes ? Croit-on que la crainte de la souffrance, des effets indésirables ou de dépenses absurdes soit dissuasive ? C’est sous-estimer l’effet du terrorisme normatif. Des milliers de jeunes chinoises aisées se font opérer des jambes[3]. On coupe les tibias ; on installe des broches métalliques et des écrous que l’on tourne ; si tout se passe bien l’os se reconstitue. Au prix de six mois d’immobilisation, de risques très élevés de complications, et de 1 150 €, les patientes peuvent espérer gagner 10 cm. Dans les townships sud-africains, des centaines de femmes recourent à la ligature temporaire des mâchoires, effectuée par un dentiste, pour s’empêcher de manger, dans l’espoir (d’ailleurs déçu) de maigrir enfin[4].

 

Le modèle pornographique

Régimes amaigrissants et implants mammaires, on persuade aux femmes qu’elles gagneront dans les tortures endurées un sauf-conduit érotique, comme on gagnait, par un pèlerinage, des indulgences pour le paradis. Si elles souffrent et modifient leurs corps, elles deviendront désirables comme elles le souhaitent, c’est-à-dire « pour elles-mêmes », dans la plus niaise et schizophrène des confusion romantique. Il était logique que d’obscénité en obscénité, de nez en sein et de sein en croupe, ce terrorisme atteigne le sexe génital. Aux États-Unis se développe une chirurgie « esthétique » du sexe féminin : réduction des petites lèvres, rembourrage des grandes lèvres, liposuccion du mont de vénus, recréation de l’hymen, lifting du capuchon du clitoris, et même « amplification » du point G au collagène[5]. Le chirurgien de Los Angeles qui a lancé la Design Laser Vaginoplasty explique que ses patientes fortunées viennent le trouver avec, comme modèle, des magazines pornographiques où les femmes ont des sexes de jeunes adolescentes, lèvres discrètes et glabres. Ce modèle infantile — que l’on peut interpréter comme une généralisation de l’érotisme pédophile, par ailleurs dénoncé jusqu’à l’obsession — puise aux sources des fabricants d’angoisse médicale : les lèvres développées étaient supposées trahir des habitudes masturbatoires. Aux États-Unis encore, ce modèle à la fois et contradictoirement esthétique, érotique, et pudibond est imposé chaque année à deux mille bébés de sexe féminin, dont le clitoris est jugé trop proéminent (connotations mêlés : laideur et excès sexuel[6]). Il sera chirurgicalement amputé ou replié. La journaliste du New York Times Natalie Angier, qui cite cette information, remarque que les États-Unis disposent bien d’une loi interdisant l’excision, mais seulement pour motif religieux… On voit quelle haine sauvage du corps et du sexe féminin se perpétue sous couvert d’érotisation laïque et marchande de la société.

 

Le corps marchand comme cadavre

Au XVIe siècle, des villes comme Arras s’entourent d’une ceinture de cadavres ou de morceaux de corps de supplicié(e)s, fixés sur des pieux ou accrochés aux arbres. Parmi les victimes, nombreuses sont les sorcières. Il s’agit le plus souvent de paysannes qui vaquent au lavoir, aux fours banaux, autour des puits et fontaines, connaissent la médecine des plantes et assistent les femmes en couche… heurtant ainsi le pouvoir ecclésiastique. Cadavres ou quartiers de cadavres sont autant d’enseignes de l’ordre : « Baliser les frontières de restes humains permet notamment de se rassurer en dominant une zone de danger, en montrant aux arrivants que la justice est efficace […]. Les détenteurs de l’autorité produisent donc une image de l’Autre, de l’étranger à la ville, du non-domicilé qui souffre dans sa chair pour avoir transgressé des commandements ou des valeurs sociales fondamentales, sens du travail, obéissance, orthodoxie religieuse en particulier[7]. » Il me semble que l’on peut estimer pareillement que le système du terrorisme normatif impose une image de la Femme — d’abord aux femmes elles-mêmes — en suspendant en tous lieux (ville et campagne) des représentations féminines du corps érotique, dont on a vu que l’effet, outre l’enrichissement des fabricants de sous-vêtements, est un délire hystérique d’auto-agression, de mutation et de mutilation. Affranchi des pudibonderies religieuses, le capitalisme a su travestir une ancestrale peur des femmes en culte marchand. Les superbes photos des campagnes de la marque de lingerie Aubade ne sont pas supposées faire vomir, mais bander. Elles ont pourtant la même fonction — et le même effet — que des chairs en putréfaction : créer la peur, l’angoisse et la honte. Le système réussit le prodige que ce sont ensuite les victimes elles-mêmes qui s’affament jour après jour ou viennent réclamer qu’on les découpe au scalpel, en payant cher pour cela. Il manquait aux Inquisiteurs le marketing et les mass-médias.

Je relève sous la plume d’un chirurgien esthétique, à propos de la « plastie mammaire d’augmentation », la formule suivante : « la rançon cicatricielle est minime ». Et pourquoi diable faudrait-il accepter de payer une rançon, même minime, à de pareils voleurs de vie ? Ne serait-il pas préférable de refuser la captation quotidienne de nos désirs (et de nos inhibitions) au profit de l’ordre social. Ce dernier sait, lui, quelle est la place de l’imaginaire érotique, du désir de plaire et de jouir, dans l’âme des humains cultivés. Il semble parfois que les révolutionnaires, eux, soit tentés de l’oublier. Or, pour imaginer pratiquement de nouveaux rapports passionnés, ce que Fourier appelait un Nouveau monde amoureux, il importe pour nous d’avoir, comme l’esprit, le corps critique [8].

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[1] Savoir maigrir, n°7, novembre 2002.

[2] Savoir maigrir, n°3, juin 2002.

[3] « La Folie des grandeurs », Marie-Claire, avril 2002 ; « Pour gravir l’échelle sociale, faites-vous couper les tibias ! », The Guardian (Londres) reproduit in Courrier international, 20-26 juin 2002 ; New York Times, reproduit in Le Monde, 12-13 mai 2002.

[4] Mail & Guardian (Johannesburg), reproduit in Courrier international, 27 septembre au 3 octobre 2001.

[5] « Ces femmes qui se font lifter le sexe », Marie-Claire, février 2003.

[6] Nathalie Angier, Femme ! De la biologie à la psychologie, la féminité dans tous ses états, Robert Lafont, 1999, pp. 100 et 104.

[7] Robert Muchembled, Le Temps des supplices, De l’obéissance sous les rois absolus. XVe-XVIIIe siècle, Armand Colin, 1992, p. 120-121.

[8] Ce qui annonçait mon livre suivant : Je chante le corps critique.

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Message en deux parties de Nadine

Sur le sujet, lire Mon corps est un champ de bataille, recueil d’analyses et témoignages de femmes et leur « rapport au corps ».

rubon5-63e2fCes écrits m’ont profondément touché…il m’ont permis de voir — encore une fois —, pour l’oublier ensuite — comme d’habitude —, à quel point j’ai individualisé, psychologisé ces injonctions à la « normalité » : si je veux absolument être mince c’est que j’ai vraiment un problème et si je n’y arrive pas c’est que j’ai vraiment un problème…

Une piste pour se sortir de là : se mettre en colère ensemble, entre femmes, d’où le grand interêt de ce petit bouquin.

Et pourquoi pas faire injure, ensemble, au format corporel dominant ! Car toute seule, c’est vraiment trop dur.

Un exemple parmi les plus avouables : mes poils ne me dérangent pas, mais si je ne m’épile pas je n’assumerai pas de m’habiller comme ça me convient en cette saison de fortes chaleurs : en jupe courte. Donc si je réponds au modèle dominant, je perds, si je n’y réponds pas, je perds… et ce casse-tête revient chaque été.

J’aime l’idée du « corps critique » !

Je relis ce message et la honte me vient…je veux l’effacer, il est trop personnel…et c’est ça le plus vicieux : croire que vouloir se faire lifter le sexe, casser les tibias, lipossucé la cellullite sont des choix personnels, qu’il ne s’agit que de vouloir pour lever cette pression sur les corps, et puis, que les vraies femmes font pas chier leur monde avec ces histoire intimes…j’envoie.

…À partir du moment où je m’épile l’été, où je rentre mon ventre dans certaines occasions, où je m’assoie de façon à ce que mes cuisses ne fassent pas de pli de cellulite, non seulement je me soumets, mais je perpetue les normes…Je ne choisis pas la soumission, je constate que je me soumets. Et ma colère vient de là (et pas que de là !).

Mais c’est vrai que ça fait un bien fou de rencontrer des filles qui s’en foutent de tout ça, qui sont bien comme elles sont. Souvent, il y a un parcours derrière,des reflexions, des complicités.

Mais il y a malheureusement beaucoup de choses qui ne se disent pas, des souffrances qui ne s’identifient même plus comme telles tant elles sont banales et quotidiennes, et des apparences d’insoumission qui ne sont qu’apparence (mais qui sont des défenses aussi, on fait ce qu’on peut ).

Au fond je n’y crois pas vraiment qu’on puisse échapper individuellement à quoi que ce soit. Au mieux, on s’arrange.