Où l’on évoque “Suicide, mode d’emploi” et son éditeur Alain Moreau

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[Article au format pdf. Publié sans aimable autorisation de Livres hebdo]

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J’ai raconté, dans Le Droit à la mort (IMHO), sous-titré «Suicide, mode d’emploi, ses lecteurs et ses juges», l’aventure du livre: les polémiques (journalistiques, judiciaires et médicales) et les procès qu’il a suscités. J’y cite longuement les lettres et témoignages que les lecteurs nous ont envoyés.

Le Droit à la mort

Contre A. D. et contre l’État (1985)

«Contre Action directe et contre l’État» : ce texte a connu une fortune particulière, probablement due au malaise du milieu anarchiste, puisqu’il fut publié dans pas moins de trois revues anarchistes : IRL, journal d’expressions libertaires de Lyon, où il est intitulé « Contre A.D. contre l’État » (n° 60, mars-avril 1985) ; dans Le Monde libertaire (n° 566, 13 mars 1985) ; dans L’Entr’aide, journal du Collectif anarchiste de contre-information sociale et de solidarité (n° 5-6, mars 1985). La revue italienne A, rivista anarchica, se faisait largement l’écho de la publication dans IRL.

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Après une longue éclipse, le groupe Action Directe a choisi de réapparaître en février dernier sur le devant de la scène du spectacle politique en assassinant un militaire français. Il confirme ainsi son alignement sur ce qui reste en Europe des organisations de « lutte armée » (R.A.F. [Fraction armée rouge allemande], B.R. [Brigades rouges italiennes, crées fin 1970]).

Libertaire, je ne partage rien avec des groupes

— qui confondent la lutte des classes avec une guerre des gangs et l’action révolutionnaire avec une stratégie purement militaire.

— qui tentent de justifier une pratique avant-gardiste, étrangère à tout mouvement social, par une langue de bois archéo-léniniste.

— qui se font le bras armé de la diplomatie du Kremlin en Europe de l’ouest.

Qui pleurera un marchand de canons victime d’un accident du travail ? Il en faudrait davantage pour me réjouir. Par exemple que ses assassins avancent l’ombre d’un argument tendant à établir que ce type d’action nous rapproche tant soit peu de la révolution communiste et libertaire pour laquelle je me bats. En fait, les seuls interlocuteurs auxquels s’adresse A.D., ce sont l’État et ses flics. C’est à eux qu’A.D. veut montrer sa détermination, ses capacités militaires. L’État français a donc trouvé lui aussi ses bouffons sanglants ; il ne me fait pas rire pour autant.

Rien ne devrait induire les révolutionnaires dans l’illusion qu’ils peuvent s’abstenir de penser l’époque qu’ils vivent jusques et y compris dans ses péripéties les plus embarrassantes et qu’ayant pensé ils peuvent se taire. Lire la suite

De l’usage incongru, quoique médical, d’une méthode de torture, pour chasser les idées noires

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Contrairement à ce que laissent entendre les grincheux, les revenus de tout et les dépressifs, contrairement donc : il y a de bonnes nouvelles certains jours.

Ainsi pouvait-on lire le 17 novembre dernier, sur le blog du Dr Jean-Yves Nau, médecin et journaliste de son second état, celle-ci :

« Contrairement à ce que professait Albert Camus le suicide pourrait, sérieusement, ne pas être une problématique philosophique. Il pourrait bien s’agir d’une stricte question de ressorts biologiques. »

Vous me direz peut-être, pour peu que vous ayez eu à lire quelques ouvrages consacrés au suicide (cette licence de psycho, jamais menée à terme…) que c’est environ la trois cent quatre-vingt douze millième fois que, depuis un siècle et plus, des hurluberlus prétendent avoir découvert « le » fondement biologique « du » suicide.

C’est finement observé.

Mais cette fois, comme l’on dit de nos jours, « c’est du lourd ! ». Et l’on comprend que le Dr Nau se sente en position de se payer au passage la tête d’Albert Camus (un compte à régler depuis la terminale ?), et qu’il sous-titre ironiquement son papier « Anti-suicide, mode d’emploi » (c’est bon, ça, coco).

« Il y a trente-deux ans, écrit Dr Nau, un ouvrage français sulfureux détaillant les procédés techniques pour en finir faisait scandale (Claude Guillon, Yves le Bonniec – éditions Alain Moreau [ici lien vers Wikipédia]). Aujourd’hui une étude américaine fournit les éléments permettant, le cas échéant, de ne pas passer à l’acte. »

Putain, trente-deux ans !

Du coup, les souvenirs se brouillent un peu (moi-même, si vous saviez !). Dr Nau ne se souvient plus trop quel pouvait être le contenu de Suicide, mode d’emploi. Avec un titre pareil, le bouquin devait « détailler les procédés techniques pour en finir ».

Détailler les procédés techniques… je serais curieux de savoir quel est le pourcentage de lectrices et de lecteurs, trop jeunes pour avoir eu le livre entre les mains, qui à la lecture de cette expression, penseront à des médicaments [1].

« Procédés techniques » évoque plutôt le nœud coulant, le saut à l’élastique sans élastique, ou la balistique.

Comme je l’ai rapporté dans Le Droit à la mort, Dr Nau a précisément publié, à propos du suicide de Pierre Bérégovoy, un bel exemple de ce que nous avons appelé l’« information par inadvertance ». En l’espèce sur le suicide par arme à feu. Il interrogeait un spécialiste de médecine légale, lequel livrait sans se faire prier les précautions à prendre pour ne pas se rater, détails reproduits par Le Monde (8 mai 1993).

En toute innocence, bien entendu, et de la part du spécialiste et de la part des journalistes, puisque ces gens croient vraiment que ce qui compte c’est d’être du « bon côté », avec les « gentils ». Et dès lors on peut faire exactement ce qu’on a reproché aux « méchants » de faire, à longueur de colonnes, sans encourir la même réprobation morale.

C’est ce qui différencie les moralistes des matérialistes.

Pourquoi je vous raconte tout ça, moi ?…

Ah oui ! le livre « sulfureux », dont je suis coauteur.

D’ailleurs, « sulfureux »… ?

« Le rayon sulfureux qu’en des songes funèbres Il nous apporte de l’enfer ! »

« Il », c’est Lucifer, et l’auteur, Hugo (je l’ai trouvé dans Littré ; Wiki buggait). Émanation de l’enfer, hein ! Vraiment pas matérialistes. Mais moralistes, oui.

Dr Nau écrivait (Le Monde, 22 mai 1982) : « Si à la suite de leur initiative [notre livre], un tel débat [sur le droit à la mort] s’établit […], il permettra peut-être de trancher et de dire si les profits tirés de l’entreprise [les droits d’auteur] sont les fruits du seul maniement du paradoxe [sic] ou si, plus gravement, vient s’y ajouter l’expression d’une forme de perversité. »

« Faisait scandale » ! Le scandale, ce sont les journalistes qui l’ont « fait »…

Mais je bavarde, je bavarde, et je vous laisse dans l’ignorance de cette merveilleuse découverte qui permettrait « le cas échéant, de ne pas passer à l’acte ». Passons sur le fait que cette formulation donne à penser que c’est le souci des dits « suicidaires » de « ne pas passer à l’acte ». C’est d’ailleurs probablement vrai pour un certain nombre d’entre eux/elles, mais c’est surtout le souci des médecins. Bref.

Il s’agit d’un travail mené outre-Atlantique et qui vient d’être publié dans le Journal of Psychiatric Research. Il a été mené par quinze chercheurs du département de psychiatrie de l’université de Caroline du Sud (Charleston) dirigés par les Drs Gregory L. Sahlem et E. Baron Short. Les auteurs ont travaillé sur dix personnes âgées de 20 à 60 ans souffrant de dépression unipolaire avec des tendances suicidaires aiguës.

Ils se sont inspirés de travaux préalables laissant penser que le sommeil pouvait avoir un impact négatif sur cet état mental — et que la privation de ce même sommeil pouvait être salutaire. Une équipe italienne s’était notamment intéressée à cette approche contre des dépressions devenues résistantes aux médicaments.

Le travail mené à Charleston est le premier à s’intéresser à ce type d’intervention chez des personnes victimes de ce type de dépression à haut risque suicidaire. A la prise en charge habituelle de ces malades ils ont associé une « chronothérapie » : privation de sommeil, avance de phase du sommeil et photothérapie.

En pratique ce traitement consistait en une nuit de privation complète de sommeil (soit 33-36h d’éveil) suivie de trois nuits de sommeil avec avance de phase (de 18h à 1h du matin, de 20h à 3h, et de 22h à 5h). Et enfin une photothérapie (expositions à 10 000 Lux durant 30 minutes), administrée au sortir des trois nuits. […]

Ces résultats réclament d’être reproduits et validés sur des effectifs plus larges avec un long suivi. Mais rien, d’ores et déjà, n’interdit sa mise en œuvre dans des établissements spécialisés.

Là, Dr Nau est très professionnel. Il prend des précautions, souligne le caractère provisoire, à confirmer, de ces premiers résultats encourageants (sur dix personnes : un peu court, en effet).

Je suis bluffé. Je ne veux pas dire que je m’attendais à le trouver plus crédule. D’abord parce que j’ai une peur bleue des poursuites en diffamation, sommations d’huissiers et portiques de sécurité. Pour vous dire : à la seule vue d’un uniforme, je suis pris de tremblements convulsifs…

Bon, je ne suis pas là pour vous parler de moi.

« Crédule » ?…

Ah oui. Figurez-vous que j’ai eu l’occasion de citer Dr Nau six ans après Suicide, mode d’emploi, c’était dans De la Révolution (1988 ; putain, vingt-six ans !). Il s’agissait de rien moins que de « l’influence du cycle menstruel sur la criminalité féminine ». En gros, une majorité des femmes arrêtées pour violence ou vol à l’étalage auraient leurs règles, ceci expliquant cela.

« Ces quelques données ont été amplement confirmées par ailleurs », ajoutait Dr Nau (Le Monde, 25 février 1987).

Non, « crédule » ne convient pas du tout. Dr Nau est parfois enthousiaste. Voilà.

Mais cette fois, rien d’intempestif. Un optimisme de bon aloi, tout au plus.

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Maintenant, attardons-nous un instant sur cette méthode nouvelle et les réticences que je ne peux m’empêcher d’éprouver à son énoncé.

Il existe, non pas une méthode — ce serait trop dire —, disons une attitude, à l’égard des « suicidaires », supposé(e)s se « laisser aller » : leur mettre quelques bons (et amicaux s’entend) « coups de pieds au cul ».

La méthode décrite dans le Journal of Psychiatric Research, que je vous aurais volontiers détaillée davantage moi-même si l’accès en était libre, relève un peu de cette « philosophie ».

Il se trouve par ailleurs que la privation de sommeil est une méthode éprouvée de torture, de « torture blanche » dit-on, utilisée contre des prisonniers politiques à travers le monde (contre les défunts prisonniers de la RAF allemande, par exemple).

J’entends bien que les motivations médicales ici convoquées sont d’un tout autre ordre. Nul besoin d’obtenir un renseignement ou de détruire une personnalité rebelle.

Il ne s’agit — n’est-ce pas ! — que de briser une volonté mauvaise, erronée, contre-nature pour tout dire.

Qui pourrait y trouver à redire ? On ne peut tout de même pas laisser les gens se donner la mort eux-mêmes, comme si ça avait du sens…

Quant aux « patients », justement, je ne doute pas que les praticiens recueillent, conformément aux dispositions réglementaires en vigueur, leur « consentement éclairé ». Convenons que « 10 000 Lux durant 30 minutes » doivent amplement suffire.

Je n’aurai pas le mauvais goût de remarquer que, ça aussi, c’est une méthode en vigueur dans les commissariats.

C’est tout de même troublant, non ? cette attirance de la psychiatrie pour les façons de faire des flics et des bourreaux.

Ces gens sont tellement convaincus — loin de toute « perversité », cela va de soi — d’incarner la miraculeuse superposition du bon droit naturel avec le bon droit pénal, qu’ils vous crèveraient les yeux en attendant qu’une étude en double aveugle confirme les résultats prometteurs de l’opération sur l’addiction aux jeux vidéo…  il vous passeraient à tabac pour vous faire arrêter de fumer… ils…

Ils sont capables de tout.

Tenez, il ne manquerait plus que l’un d’eux ait l’idée de choquer les « suicidaires » avec un courant électrique…

Où ai-je la tête ?

Ils y ont pensé  — ils le font…

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[1] La loi de 1987, elle, parle de « produits, objets ou méthodes ».

Suicide Manifeste (1984)

Durant l’année 1984, devant l’ampleur des appels à la censure de Suicide, mode d’emploi, paru deux ans plus tôt, et les tracasseries judiciaires que nos ennemis entreprennent de multiplier, nous diffusons une affiche imprimée en quadrichromie, conçue par le graphiste Charlet Denner (au financement de laquelle participe l’éditeur A. Moreau).
Elle reproduit un manifeste imaginaire censé avoir été rédigé et signé par vingt-deux rebelles, suicidés célèbres ou obscurs ; le texte intègre des citations tirées de leurs œuvres.
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Suicide Manifeste

Un écrivain libertaire est poursuivi en France pour avoir confirmé par lettre à un correspondant les indications pratiques que renferme le livre Suicide, mode d’emploi dont il est l’auteur avec Claude Guillon.

Yves Le Bonniec est poursuivi sous le double chef d’inculpation « d’homicide involontaire » et de « non assistance à personne en danger ». La mort volontaire n’est pas un « danger », c’est une hypothèse, celle de l’extrême liberté. Le suicide n’est pas un « homicide de soi-même ». La Révolution de 1789 a chassé de la loi française cette notion absurde. C’est toujours hélas l’ancien régime de l’esprit. À entendre les marchands et les flics de la pensée, la liberté serait un privilège réservé aux littérateurs gâteux et aux vedettes de cinématographe. Par malheur pour eux, ce qui tient lieu de vie dans le monde présent, le triste espoir de divertissements épisodiques, ne saurait détourner les êtres lucides de l’hypothèse du suicide. On sait bien que l’existence de la plupart des hommes s’écoule dans tant d’oppression et d’hésitation, avec tant d’ombre dans la clarté et, somme toute, tant d’absurdité que seule une possibilité lointaine d’y mettre fin est en mesure de libérer la joie qui l’habite*. C’est comme arme à l’usage des vivants que le suicide possible élargit en espace infini cette demeure où nous étouffons.

Tous nous avons lutté par la plume et le plomb, la poésie ou la bombe, pour ramener dans le cœur des hommes la clarté du bonheur. Nous qui les avons aimés dans leurs faiblesses et qui avons choisi la mort au détour du combat, nous tendons la main à tous les déserteurs.

Les mêmes qui crient haro sur l’anarchiste interdisent aux femmes et aux enfants la libre disposition de leurs corps, fomentent les guerres, remplissent les écoles, les prisons et les asiles pour faire régner sur l’humanité entière une détresse morale qui assassine plus sûrement les femmes et les hommes de ce temps que n’importe quelle potion.

Nous ne reculerons jamais devant les conséquences de la pensée et laissons aux cafards leurs mensonges et leurs feints apitoiements. La prévention du désespoir de vivre ne peut être tentée que dans le renversement de l’ordre social existant. Cette tâche à laquelle participent les auteurs de Suicide, mode d’emploi, nous vous y invitons aussi.

Pitchipoï, décembre 1983.

Alexandre BERKMANN, auteur de La Rébellion de Kronstadt (1925) ; Jean BILSKY, braqueur ; Édouard CAROUY, tourneur sur métaux, membre de la bande à Bonnot ; CHAVAL, dessinateur ; Ernest CŒURDEROY, médecin, auteur de Hurra !!! ou la révolution par les cosaques (1854) ; Arthur CRAVAN, boxeur ; René CREVEL, écrivain ; Stig DAGERMAN, écrivain ; Serge ESSENINE, poète ; André FRÉDÉRIQUE, écrivain ; Michel FRANCHY, lycéen ; Ernest HEMINGWAY, écrivain ; Alexandre Marius JACOB, voleur ; Paul LAFARGUE, médecin, membre du Conseil général de l’Internationale, auteur du Droit à la Paresse (1880) ; Vladimir MAIAKOVSKI, poète ; Ian PALACH, étudiant ; Georges PALANTE, philosophe ; Jacques RIGAUT, poète, fondateur de l’Agence générale du Suicide ; Paul ROBIN, éducateur, auteur de Technique du suicide (1901) ; Jacques VACHÉ, poète ; ZO d’AXA, pamphlétaire, fondateur de L’Endehors (1891) ; Adolf YOFFÉ, militant de l’opposition trotskiste.

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* Cette phrase de Musil, extraite de L’Homme sans qualités, a servi de slogan publicitaire à Suicide, mode d’emploi.

Suicide : Introuvable « mode d’emploi »

Capture d’écran 2014-11-09 à 10.52.22Extraits du chapitre IX (« Les lecteurs sont seuls juges ») de mon livre Le Droit à la mort. Suicide, mode d’emploi, ses lecteurs et ses juges, éd. IMHO, 2010, disponible en librairies (voir lien vers l’éditeur sur cette page, dans la colonne de droite).

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Introuvable « mode d’emploi »

Ils sont nombreux à nous reprocher, plus ou moins aigrement, de n’avoir pas fait mieux dans le domaine « pratique ». Ils assiègent les pharmaciens et les médecins, se livrent à de mystérieuses expériences de chimie dans leur garage, rien n’y fait ! Le livre n’est pas mortel à lui seul, et il n’est guère facile de se procurer les produits nécessaires. Certains nous communiquent leurs suggestions, les résultats de leurs tentatives antérieures, les informations qu’ils relèvent dans la presse ou la littérature. Un lecteur nous annonce même son suicide (anonymement, on n’est jamais trop prudent), afin que son décès — attesté par son silence — vienne confirmer la recette qu’il utilise ! Je suis frappé du détachement avec lequel ils peuvent débattre des moyens d’en finir, et qui rend certains témoignages pénibles à lire ou à entendre. Je me souviens d’une conversation téléphonique avec une femme dont la mère était à l’écouteur : « Ma mère demande s’il est souhaitable de se [censuré] dans la baignoire après avoir absorbé les médicaments »…

Sans même parler de ceux qui nous croient médecins, nos lecteurs nous supposent généralement une science exhaustive de la mort volontaire. Pendaison, poison, gaz, revolver, ils ont envisagé toutes les hypothèses, et sont persuadés que nous pourrons les éclairer. Certains nous soupçonnent de garder par-devers nous la « vraie » recette, foudroyante, indolore, et que nous avons bien dû indiquer à tel ou tel puisqu’ils ont lu dans le journal que la justice nous le reproche… Ils sont d’ailleurs prêts à payer cher le renseignement, le produit ou l’adresse du médecin complaisant ; « votre prix sera le mien » nous dit-on 1. Ils ont de la peine à admettre que nous soyons aussi démunis qu’eux dans ce domaine. J’ai pourtant eu moi-même le plus grand mal à renouveler au fil des années la dose individuelle de médicaments que je conserve « au cas où ». L’eussè-je souhaité que j’eusse été bien en peine d’organiser un trafic ou une distribution.

« L.M. » (lettre anonyme, postée le 24 août 1982 de Besançon) : « Messieurs, j’ai décidé de mettre fin à mes jours, et votre livre m’a été d’un grand secours pour me guider dans le choix d’un médicament approprié. Je pense que mon témoignage peut être intéressant pour une meilleure appréciation de l’efficacité du médicament que j’ai choisi : la [censuré]. C’est celui-ci qui m’a semblé présenter, si j’ose dire, le meilleur rapport qualité/prix […]. Reste à savoir s’il est efficace. À ce titre, voilà la dose que je compte m’envoyer : […], accompagnés d’une vingtaine de [censuré] pour me calmer […]. Dans le cas peu souhaitable où je me raterais, je mettrais quand même un point d’honneur à vous le faire savoir et à vous informer sur les suites et dommages éventuels… Je me donne pour le faire un délai d’un mois environ. Si passé cette date vous n’avez reçu aucune nouvelle de moi, vous pourrez conclure à l’efficacité certaine de ce médicament, et en informer qui de droit… Amicalement. »

Cette lettre n’a été suivie d’aucune autre.

Mme T*** (22 février 1987) : « L’idéal serait bien sûr un médicament miracle comme un comprimé de cyanure par exemple qui agirait de façon instantanée. Je vous demande de me pardonner mais je voudrais vous demander s’il ne vous serait pas possible de me fournir un tel produit. […] Je vous adresse un appel désespéré car j’ai hâte de rejoindre mon mari qui est en terre depuis trois mois déjà. […] Je vous en prie, faites quelque chose pour moi. Je vous réglerai la dépense faite pour l’achat de ce médicament. »

Mme M*** (8 avril 1985) : « Aux Docteurs Guillon et Le Bonniec. […] J’ai une amie de 72 ans qui désirait de toutes ses forces en finir dignement avec la vie. […] La [censuré] étant un médicament libre, elle s’est portée tout évidemment sur ce choix. Elle en a avalé non pas 50 comp. comme prescrit EXIT mais 80 comp. […] Résultats : le médicament ne commence à faire son effet (difficulté à parler, à bouger, regard qui s’évanouit) qu’une heure après l’avoir absorbé, ce qui est déjà assez paniquant pour quelqu’un qui s’attend à s’endormir paisiblement. Ensuite il y eut du samedi soir 20 h au lundi 10 h une suite non-interrompue de cauchemars et délires. Pas de malaises mais des divagations avec battements de cœur précipités. […] La personne s’est “réveillée” le lundi, m’a téléphoné et je l’ai trouvée dans un état d’hallucination. […]

« Moi aussi j’avais fixé mon choix sur ce médicament si facile à se procurer. Je m’étais dit : bon, cela durera peut-être 10 h ou 20 h, mais qu’importe, je serais dans une inconscience et une hébétude céleste […]. Inutile de vous écrire que la déception de cette dame qui avait soigneusement réglé son départ est immense ; elle a perdu toute confiance, elle n’ose plus tenter quoi que ce soit avec des médicaments. Elle n’envisage plus qu’une mort brutale, sanglante, n’est ce pas dramatique ? »

Mme C*** (6 décembre 1983) : « À 70 ans passés, j’ai vu beaucoup de suicides, tout près de moi… dont un dans ma propre famille. Les moyens — faute de mieux — ont presque toujours été affreux : passage sous un train, sous un camion, défenestration, pendaison. J’ai vu un défenestré, mutilé atrocement, formellement condamné à la mort, être condamné à subir une longue semaine d’une horrible agonie, par les inconditionnels de la Vie à n’importe quel prix. J’ai vu une camarade de 20 ans avaler au hasard des somnifères. Transportée à l’hôpital, elle y souffrit tellement qu’elle n’eut jamais le courage de recommencer. Réfugiée dans l’alcool, elle est morte dans une déchéance totale physique et morale, malgré les efforts méritoires d’un entourage impuissant. […]

« Alors, Monsieur Moreau, je crie à vos auteurs, de tout mon cœur et de toute ma raison : Battez-vous, battez-vous, continuez à lutter contre les idées bornées et les dictatures intellectuelles. Que ceux qui idolâtrent la VIE, la prolongent comme ils l’entendent, greffés…, dialysés…, bogomolisés ! Cela les regarde et ne concerne qu’eux. Nous ne nous permettons pas de les juger. Mais de grâce ! qu’ils aient l’honnêteté de nous rendre la pareille. Et qu’il nous fichent la paix ! »

Mme T*** (24 août 1982) : « Le suicide étant, si je puis m’exprimer ainsi, la seule raison qui me donne encore le courage nécessaire pour vivre, donc un sujet qui me passionne et m’intéresse, j’ai lu votre bouquin avec avidité, d’accord avec tout le bla-bla (très bon bla-bla d’ailleurs), mais surtout intéressée par les “recettes” de la fin. […] Sûre d’avoir assez de ce médicament pour pouvoir mourir en en prenant “une bonne dose”, j’ai avalé [censuré] persuadée que j’allais y rester. J’ai eu un coma très agité du samedi midi au lundi midi, moment où l’on m’a retrouvée, pleine de bleus, habillée dans ma chambre dans un état de fouillis indescriptible alors que j’avais tout soigneusement rangé avant de me coucher. […] Qu’en pensez-vous ? suis-je trop habituée à ce médicament pour que, même multipliée par 6, la dose que vous donnez comme mortelle n’ait eut sur moi qu’un effet de coma d’un peu plus de 48 heures, ou faut-il penser que votre “recette” est mauvaise ? »

Dr C*** (vétérinaire, 24 octobre 1985) : « Le refus d’informer un candidat au suicide des possibilités “douces” et sans séquelles (en cas de réanimation intempestive) constituerait une non-assistance à personne en danger. L’utilisation à des fins de suicide de toxiques convulsivants tels que [censuré], [censuré] ou [censuré] relève, selon moi, d’un manque d’information car la mort obtenue est atroce. Pourtant les deux derniers produits cités sont en vente libre sous forme de raticide ou d’anti-limaces. Vous avez le mérite de signaler le bon choix de certaines molécules et d’autres à éliminer absolument. »

M. S*** (18 mai 1985) : « Mettant à jour mes connaissances rouillées de travaux de laboratoire, j’ai suivi à la lettre la procédure indiquée à la page 245 de votre ouvrage 2 pour transformer du [censuré] de [censuré] en [censuré] de [censuré]. Il me semble que ce dernier produit s’est évaporé durant la calcination et que je me suis trouvé avec un produit insoluble et un autre soluble, probablement un sel de fer, mais pas du [censuré] de [censuré]. Je n’ai pas jugé bon de goûter pour en déterminer l’efficacité. Faudrait-il calciner sous vide, ou tout au moins dans une cornue ? N’étant plus très jeune et atteint d’un cancer, je tiens à être prêt pour le moment opportun. »

M. R*** (7 février 1983) : « Je m’estime un peu piégé et je suis persuadé traduire le sentiment de tous les pauvres bougres qui se sont précipités en librairie. Pensez donc “mode d’emploi”, cela veut tout dire. Enfin le sésame, le mot de passe pour une fin de soi digne et sans souffrance. Tout est là, sans souffrance. J’ai 58 ans, je suis en pleine forme et nulle envie de mourir. J’en suis au même point qu’avant. Je ne touche ni de près ni de loin au milieu médical, je ne suis pas flic non plus, rassurez-vous. Pour les raisons évidentes que vous décrivez, le lecteur reste sur sa faim. […] Je comprends vos motivations. L’ombre de la taule nuit à la clarté de l’exposé final, le seul vrai truc pour lequel on achète le bouquin. On est à la limite de la publicité mensongère. »

Mme S*** (20 août 1989) : « J’ai posé la question tant à des plombiers qu’à des membres du corps médical, les réponses qu’on m’a données ont été floues et même contradictoires. Question de quantité, question de saturation de l’atmosphère, c’est vague. Quant à vous, pensez-vous que la décharge d’une bouteille complète dans une pièce de 20 m3 doive avoir un effet mortel ? »

[Il va de soi qu’une tentative de cet ordre fait courir le risque inacceptable d’une explosion, dommageable (mais non nécessairement mortelle !) non seulement pour le manipulateur mais pour le voisinage.]

Mme B*** (12 avril 1988) : « La capacité de réaliser un tel vœu [le suicide] n’est pas proportionnel à la sincérité et à l’acuité du désir : je suis incapable de sauter d’un balcon ni de me jeter sous un train. Ce n’est pas vous que j’aurais à persuader sur ce sujet. La corde me paraissait éventuellement moins violente. J’ai fait des essais qui n’ont fait qu’aggraver mon état (raideurs, contractures, bruissements et maux de tête). […] Pouvez-vous me donner d’autres détails sur la pendaison ? […] Mon appel est à la fois osé et naïf. L’urgence et le désespoir me font vous l’adresser. Avec mes sentiments les meilleurs et un gramme d’espoir. »

M. H*** (3 janvier 1983) : « Chers amis, j’ai lu votre livre ligne à ligne. Très documenté, c’est un gros travail, mais il m’a déçu ! J’étais bien tranquille en attendant la métastase que je risque d’avoir un de ces jours à la suite d’un cancer du rein droit qui m’a été enlevé. Les séjours à l’hôpital m’ont horrifié ; je préfère mourir que d’y retourner. Seulement, la confiance que j’avais en mon 7,65 est ébranlé par votre livre. Je ne savais pas qu’il y avait tant d’échecs dans les façons de se donner la mort. Ne pensez-vous pas qu’avec deux 7,65, l’un [censuré] l’autre [censuré] simultanément des deux mains me liquidera d’un coup ? J’ai peu de confiance aux drogues ; et comment se les procurer ? Vous ne parlez pas de cette intraveineuse verte que les vétérinaires injectent à nos chiens lorsqu’il faut les adresser à leur patron Saint François d’Assise, c’est absolument merveilleux. La bête n’a pas le moindre sursaut, en cinq minutes elle est morte. »

Il est des gens auxquels on s’attache sans les connaître, ou si peu. M. H*** était garde-chasse dans le Var, il nous a adressé trois lettres, dont une version très personnelle de la pétition en faveur d’Yves. Il y indiquait la dose mortelle et le nom commercial du produit auquel il fait allusion dans le texte ci-dessus reproduit. Le dernier courrier que je lui ai envoyé en septembre 1986 m’est revenu avec la mention “décédé”. Sans doute la métastase s’était-elle faite plus menaçante. Que la crapule moraliste et judiciaire se rassure, je n’ai rien pu faire pour seconder M. H*** dans sa dernière bagarre. J’espère simplement que la mort de cet homme libre n’a pas été plus pénible que celle d’un chien.

M. P*** (29 avril 1990) : « Je me suis tiré il y a quelques années une balle de 22 long rifle dans [censuré] mais j’en ai réchappé. Cependant je ne voudrais pas renouveler cette atroce expérience. […] C’est pourquoi je vous supplie de me donner des adresses de psychiatres ou d’antipsychiatres à Paris ayant des idées assez larges pour me prescrire une ordonnance grâce à laquelle je pourrai mourir à coup sûr. »

Mme J*** (7 mars 1991) : « Monsieur, c’est un appel au secours que je vous lance. J’ai 77 ans, un fils handicapé de naissance de 44 ans qui s’étiole de jours en jours. Je voudrais que nous partions tous les deux sans souffrance. […] Je vous en supplie, écoutez-moi et donnez-moi le nécessaire pour nous deux. D’ailleurs je ne ferai l’acte que trois mois après avoir reçu vos médicaments, car je vous envoie un chèque pour cela, de façon que l’on ne fasse pas de rapprochement, vous avez ma parole. Mais par pitié exaucez mon vœu. J’espère être entendu de vous. »

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1 Nous avons retourné systématiquement les chèques aux personnes qui nous en ont adressés dans l’espoir d’obtenir une recette inédite ou un produit. Celles qui le souhaitaient pouvaient verser de l’argent sur un compte bloqué, géré par un avocat ; les sommes récoltées ont servi à couvrir les frais de défense.

2 Allusion à la méthode contenue dans la brochure de Paul Robin Technique du suicide, […] reproduite en annexe de Suicide, mode d’emploi à titre de document historique. Nous lui avons ajouté en 1984 un avertissement destiné aux lecteurs — souvent âgés — qui nous demandaient des précisions sur le produit indiqué, difficile à trouver, d’emploi aléatoire, donc formellement déconseillé.

L’ACCUEIL DES MINEUR(E)S EN DIFFICULTÉ ET/OU EN FUGUE

Capture d’écran 2014-11-09 à 10.52.22La publication du rapport 2007 de la « défenseure des enfants », intitulé « Adolescents en souffrance. Plaidoyer pour une véritable prise en charge » est l’occasion d’aborder ici la question de l’accueil des mineur(e)s en difficulté, des fugueurs et fugueuses, dans l’esprit qui était celui de mon premier livre, rédigé avec Yves Le Bonniec et publié en 1980 chez Alain Moreau : Ni vieux ni maîtres. Guide à l’usage des 10/18 ans (aujourd’hui épuisé [2014]).
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Le rapport signé par Dominique Versini insiste sur le caractère hétérogène des Points d’Accueil et d’Écoute Jeunes (PAEJ). Ils s’adressent aux jeunes de 12 à 25 ans et jouent « un rôle d’accueil, d’écoute, de soutien, de sensibilisation, d’orientation et de médiation » pour des adolescents et de jeunes adultes rencontrant des difficultés de toute espèce (conflits familiaux, viol, maltraitance, etc.), même si les parents peuvent y être reçus également. De financement « pluriel et précaire », leur existence est fragile. Le rapport cite l’exemple du point accueil écoute jeune du Tarn, seule structure de ce type dans le département, qui a dû interrompre son activité en 2006 faute de ressources.

Autre exemple, positif celui-ci, le PAEJ de Valence qui accueille les mineur(e)s dès l’âge de dix ans, qu’ils/elles résident dans le département ou y soient simplement de passage. L’accueil y est anonyme et une permanence téléphonique est assurée 24 heures sur 24 toute l’année ; si nécessaire, un(e) mineur(e) peut être secouru(e) en n’importe quel point du département.

« Le PAEJ s’est adapté aux besoins d’un département qui est un lieu de passage important pour les mineurs en fugue qui descendent vers le midi par le couloir rhodanien. Par convention avec le Conseil général et accord du parquet, le PAEJ peut héberger un mineur une nuit ; il sollicite le parquet pour une deuxième nuit si une solution n’a pu se dégager. Les plus de 16 ans sont hébergés dans un foyer de jeunes travailleurs, les plus jeunes le sont dans un foyer départemental du Conseil général. En 48 heures au plus, le mineur est donc nécessairement réorienté (retour en famille, signalement au procureur, hospitalisation, hébergement chez un tiers avec néanmoins reprise des liens avec les parents). Mais le mineur peut aussi venir ponctuellement et entretenir un contact pendant plusieurs mois sans avoir besoin d’un hébergement. La possibilité d’hébergement pendant 2 nuits de suite permet généralement de trouver une solution, sans judiciariser la situation, et sans déclencher un placement dans le dispositif d’accueil d’urgence départemental effectué trop hâtivement et qui risque de se solder par un nouveau départ, maintenant la situation de risque pour le mineur. Le dispositif du PAEJ permet à un ou plusieurs membres de l’équipe de se relayer auprès du mineur pendant 48 heures maximum, mais dans un contact permanent et personnalisé. Il arrive bien sûr que des jeunes repartent dans l’errance avant qu’une aide ait pu être apportée ; parfois ils reviennent… »

Il est opportun de rappeler ici que la fugue n’est pas un délit, contrairement à ce que l’on peut lire et entendre parfois, y compris dans la bouche de gendarmes ou de policiers. Par contre, une fugue pas ou mal préparée peut mettre les mineur(e)s en situation de délinquance (voler pour manger), donc en danger d’arrestation et de judiciarisation de leur cas. Elle peut surtout les mettre en danger tout court : agression à l’occasion d’un voyage en autostop ou d’un hébergement chez des inconnu(e)s, par exemple.

Or la fugue est une réponse banale à un grand nombre de conflits (à propos des vacances notamment ; on part avec un copain ou une copine contre l’avis des parents) ; elle est aussi une réponse d’urgence légitime et adaptée en cas de menace de psychiatrisation, de violences sexuelles, etc.

Certes, nombre de mineur(e)s se débrouillent soit en utilisant leurs propres réseaux de relations (membre de la famille mieux disposé à leur égard, parents de copains, copains indépendants, bonnes rencontres). Cela ne va pas sans risques, cette fois pour les adultes qui les aident, puisqu’ils encourent des poursuites pour « détournement de mineur », délit qui doit s’entendre au sens géographique, et non seulement sexuel comme on le croit souvent.

Il est donc particulièrement important que des mineur(e)s qui ont eu envie et/ou besoin de fuguer, et qui repèrent eux-mêmes des difficultés imprévues ou qu’ils/elles ne sont pas en état de surmonter seul(e)s, puissent s’adresser à des relais où souffler, éventuellement trouver à qui parler, et rencontrer quelqu’un susceptible de faire tampon entre eux et l’autorité (parents, institution).

Les PAEJ, surtout lorsqu’ils sont organisés sur le modèle de celui de Valence, sont un élément de réponse dans les situations de détresse. Le rapport Versini souligne la difficulté de ces lieux d’accueil à faire connaître leurs activités en dehors des circuits institutionnels. Internet est un moyen de les faire connaître, à condition que leurs coordonnées n’apparaissent pas que sur des sites institutionnels que les jeunes ne consulteront pas. Je donne ci-dessous la liste des PAEJ, telle qu’elle est indiquée sur leur site. J’ai recoupé la liste elle-même et les informations contenues dans des plaquettes éditées par les PAEJ locaux. Les lieux sont classés dans l’ordre alphabétique des villes. Cette liste a pour vocation d’être recopiée et diffusée.

ATTENTION : Au moment de l’utiliser pour soi-même ou pour un(e) mineur(e) : garder à l’esprit que rien ne change plus vite qu’une adresse, un n° de téléphone, un horaire de permanence ou un travailleur social. Téléphoner d’abord. Et toujours se renseigner précisément pour savoir si le PAEJ local offre bien le service que l’on recherche : hébergement d’urgence pour une nuit, par exemple.

Je corrigerai la liste si nécessaire, en fonction des informations et témoignages qui me seront adressés (voir formulaire de contact en bas d’article).

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La liste des points d’accueil et d’écoute jeunes

 

Alençon Sézame ; 80 rue St Blaise – 61000 Alençon ; 02 33 29 51 71 – fax 02 33 80 71 65 ; sesame@cpo-alencon.net ; Mme Chantal Bersou – M. Gilbert Gadois

Angoulême Point Accueil Ecoute Jeune 16 ; Centre Information Jeunesse « Espace Franquin » ; 1 ter, boulevard Berthelot – 16000 Angoulême ; 05 45 37 07 30 – 06.32.45.00.86 ; fax 05 45 37 07 31 ; paej@info-jeunesse16.com ; Mme Sophie Demontel ; 3 Espaces : voir Chateauneuf & Jarnac

Arcachon Cobas ; 2 Allées d’Espagne – 33120 Arcachon ; 05 56 22 33 44 – fax 05 56 22 33 49 ; Mme Martine Rullier

Arcachon Passerelle Point Jeunes ; Esplanade de la gare – 33120 Arcachon ; 05 56 83 00 03 – fax 05 56 83 00 33 ; Mme Gérard Mathe

Bordeaux Point Accueil Ecoute Jeunes ; 20 place Pey Berland – 33120 Bordeaux ; 05 56 44 50 99 – 06 89 76 72 15 ; fax 05 56 79 37 62 ; paule.atlan@renovation.asso.fr ; Paule Atlan

Bordeaux Claude Fourcade ; 26 rue Barreyre – 33300 Bordeaux ; 05 24 60 42 25 ; claude.a.fourcade@gmail.com ; M. Claude Fourcade

Bruay La Buissière, Téofil / Point Accueil Ecoute Jeunes et Parents ; Arrondissement de béthune ; 10/12 rue Gaston Deferre – 62700 Bruay La Buissière ; 03 21 52 15 21 ; paej.bray@online.fr ; Mme Maryline Wiart

Carpentras Point Ecoute Le Passage ; 99 rue Moricelly – 84200 Carpentras ; 04 90 67 07 28 – fax 04 90 60 73 84 ; Accueil de 14h à 18h du mardi au jeudi, vendredi de 10h à 16h ; pendant l’été, le jeudi de 16h à 20h ; pej.lepassage@wanadoo.fr ; Mme Luce Grégoire

Castres Tarn Espoir ; 24 rue Henri IV – 81100 Castres ; 05 63 71 24 74 – fax 05 63 71 24 73 ; Mr Philippe Verge

Chateauneuf Point Accueil Ecoute Jeune 16 ; Locaux d’Ailan ; Place du 8 mai – 16120 Chateauneuf ; 05 45 37 07 30 – 06.32.45.00.86 ; fax 05 45 37 07 31 ; paej@info-jeunesse16.com ; Mme Sophie Demontel ; 3 Espaces : voir Angoulême & Jarnac

Chateauroux Point Accueil Ecoute Jeunes ; 28 rue du Palais de Justice – 36000 Chateauroux ; 02 54 22 56 64 – fax 05 63 71 24 73 ; pointaccueiljeunes@cegetel.net ; Mme Stéphanie Guillot

Clermont Ferrand A.D.S.E.A. ; 50 avenue d’Italie – 63000 Clermont Ferrand ; 04 73 41 31 73 – fax 04 73 41 31 70 ; dg.adsea63@orange.fr ; Mr Eric Foex

Clermont Ferrand PARQ-ADSEA-L’Ecoutille ; 14 av Charras – 63000 Clermont Ferrand ; 04 73 92 92 92 – fax 04 73 92 92 93 ; Mr Hubert Fournier

Clermont Ferrand Point Accueil Jeunes ; 70 rue Villeneuve – 63000 Clermont Ferrand ; 04 73 42 11 74 ; Lundi à vendredi 9h/12h et 13h30/16h30 (accueil sans rendez-vous lundi et vendredi matin) ; Mme Geneix – Mme Charrade – Mme Gentet

Clermont Ferrand CCAS ; 1 rue St Vincent de Paul – 63000 Clermont Ferrand ; 04 73 96 07 65 ; Mme Godillot (conseiller technique) – Mme Remy

Corbeil Essonnes Mission Locale ; 35/37 avenue Carnot – 91000 Corbeil Essonnes ; 01 69 22 10 40 – fax 01 60 68 21 93 ; Melle Monteiro

Creil Le Tamarin ; 1 bis rue Léon Blum – 60100 Creil ; Mr Claude Lefebvre

Digne-les-bains PAEJ l’Hélicom ; 52 rue de L’Ubac – 04000 Digne-les-bains ; 04 92 34 99 85 ; paejphelicom@alicepro.fr ; + antenne Résidence La petite Toscanne 04500 Barcelonnette

Dijon ACODEGE SERV PREV SPECIALISEE ; 90 rue Vannerie – 21000 Dijon ; Lundi à vendredi, 15h à 19h ; 03 80 67 60 00 – fax 03 80 56 63 46 ; Mme Isabelle Ligez

Draguignan Point Accueil Ecoute Jeunes – GRAPESA (Groupe de Recherche et d’Action pour la Prévention, l’Education Spécialisé et l’Accueil) ; 8 Bd. Carnot – 83300 Draguignan ; Permanences : Mardi 17h/19h, mercredi 9h/12h et 12h/17h, vendredi 9h/12h ; 04 94 68 56 84 ; Mme Monique Lecompte

Dunkerque A.A.E.S. (Point Accueil Jeunes) ; 8 rue du Fort Louis – 59140 Dunkerque ; 03 28 64 83 74 – fax 03 28 64 26 00 ; Mr Hervé Heyses

Evreux Point Jeunes ; 14 rue de l’Horloge – 27000 Evreux ; 02 32 31 03 02 – fax 02 32 31 34 10 ; pt.Jeunes.Ev@wanadoo.fr ; Mme Patricia Delord

Flers Point Accueil Ecoute Jeunes – L’Escale ; 28 rue de la Boule – 61100 Flers ; Lundi 10h/13h30 et 16h/19h ; mardi et jeudi 12h30/13h30 et 16h/19h ; mecredi 10h/17h ; Vendredi 12h30/17h ; 02 33 96 40 01 ; Mme Anny Joly

Foix A.I.P.D. ; 19 rue des Moulins – bp 49 – 09002 Foix ; 05 61 05 01 93 – fax 05 61 05 01 92 ; aipd09@wanadoo.fr ; Mme S. Ruffie

Fontaine lès Dijon POINT ACCUEIL JEUNES ; 22 rue de la Petite Fin – 21121 Fontaine lès Dijon 03 80 58 17 93 – fax 03 80 56 63 46 ; prevention.specialisee@acodege.asso.fr ; Mme Isabelle Ligez

Forbach Point Accueil Ecoute Jeunes & Parents ; 25 rue Nationale (entrée C) – 57600 Forbach ; (Immeuble sur parking Match, en face boutique France Telecom) ; 03 87 85 69 12 – fax 03 87 85 79 83 ; Accueil : lundi à jeudi 13h/19h ; mardi 14h30/18h ; mercredi 9h/12h et 13h/18h ; vendredi 13h/18h. RDV possible par tél. en dehors de ces horaires ; Également, permanences d’accueil décentralisées sur rendez-vous au 08 87 86 69 12, à Hombourg-Haut, lundi 15h/18h Espace Acti-Chapelle ; Creutzwald, jeudi 15h/18h au Centre social Breckelberg : Saint-Avold, 39 av. Clémenceau, mercredi 15h/18h ; Mr Dominiqe Frey

Frejus Point Accueil Ecoute ; 234 rue de l’Avelan – 83600 Frejus ; 04 94 67 33 15 ; Mr Alain Roland

Garges-Lès-Gonesse Espace Ecoute Parents Sarcelles – Garges ; 2 allée Molière – 95140 Garges-Lès-Gonesse ; 01 39 93 20 30 ; pep.sarcelles-garges@wanadoo.fr ; Mme Christine Bouguen-Kerroc’h

Garges-Lès-Gonesse Point Accueil Jeunes « à l’écoute » ; 47 rue Marcel Bourgogne (BP 205-95141 Garges-Lès Gonesse) ; Bus 133, 333, 250/ CIF 11, 31 ; Mardi, mercredi, vendredi 12h/18h30 ; 01 39 93 22 65 ; alecoute.paj@wanadoo.fr ; Docteur Claire De Bénazet

Grenoble Point Accueil Jeunes ; 16 rue Abbé de la Salle -38000 Grenoble ; 04 76 00 72 90 – fax 04 76 00 72 91 ; paj-pmouchard@wanadoo.fr : M. Pascal Mouchard

Grigny Point Écoute Jeunes ; 16 place aux Herbes – 91350 Grigny ; 01 69 21 66 59 ; Dr Michael Guyader

Hyères Point Écoute Jeunes ; 3 place Henri Dunanta – 83400 Hyères ; 04 94 65 70 60 – fax 04 94 65 72 01 ; contact@pej-hyeres.com ; Mme Marie Rosseuw ;

Jarnac Point Accueil Ecoute Jeune 16 ; 27 rue Ernets Merlin- 16200 Jarnac ; 05 45 37 07 30 – 06.32.45.00.86 ; fax 05 45 37 07 31 ; paej@info-jeunesse16.com ; Mme Sophie Demontel ; 3 Espaces : voir Angoulême & Chateauneuf

L’AiglePoint Écoute Jeunes ; 5 rue du Moulin à l’Aigle- 61300 L’Aigle ; 02 33 84 95 40 ; Mme Isabelle Fretigny

Lambersart ,13 avenue George Clémenceau – 59130 Lambersart ; 06 08 98 69 90 ; brigittebara@wanadoo.fr ; Mme Brigitte Bara

Lannion FILEA ; 17 rue Joseph Morand – 22300 Lannion ; 02 96 37 74 07 – 02 96 37 74 60 ; filea@free.fr ; M. René Cloatre

La Roche Sur Yon, Relais Accueil Jeunes ; 6 rue du Passage – 85000 La Roche Sur Yon ; 02 51 46 29 30 – fax 02 51 47 34 75 ; intervenants.relais@wanadoo.fr ; Mme France Gilbert

La Rochelle, CAP JEUNES ; Cours de la Gare -17000 La Rochelle ; 05 46 67 10 29 – fax 05 46 67 70 44 ; M. Claude Silvestro

La Rochelle CAPJ ; Christophe Moinard ; 7 promenoir de la Goélette – Le Gabut La Rochelle (au-dessus de l’Office de tourisme) 05 46 50 01 49 – fax 05 46 34 06 74 ; capjeunes17@wanadoo.fr.

Lille Point Jeunes – ADNSEA ; 1 rue St Génois -59000 Lille ; 03 20 06 44 21 – fax 03 20 78 07 14 ; pointjeunes.lille@adnsea.fr ; yboudjemai@adnsea.fr ; M. Youcef Boudjemay

Lille Mr Christian Muller ; 6/41 rés. Dampierre ; parc St Maur – 59000 Lille ; 03 20 55 53 64 ; Mr Christian Muller

Lisle sur Sorgue, Association « A l’endroit à l’envers » ; 11 place Goudard – 84800 Lisle sur Sorgue ; Mme Emmanuelle Bernard

Manosque PAEJP O’Bandonéon ; 14 rue du Soubeyran – 04100 Manosque ; 04.92.77.29.53 ; paejp.bandoneon@alicepro.fr

Manosque Repère/Point Écoute ; 70 av. Jean Giono 04100 Manosque ; Lundi, mardi, jeudi, vendredi 16h30/19h ; mercredi et samedi 14h/19h ; 04 92 87 62 24

Montfavet ADNSEA Service Insertion ; 641 Chemin de la Verdière – 84140 Montfavet ; 04 90 31 36 72 – fax 04 90 31 32 89 ; Mr Georges Leclerc

Montivilliers, Service Enfance Jeunesse ; Moulin de la jeunesse ; rue des Mégissiers – 76290 Montivilliers ; 02 35 30 96 45 ; vincent.mesenge@ville-montivilliers.fr ; Mr Vincent Mésenge

Montpellier, PEPA ; 18 rue Terral – 34000 Montpellier ; 04 67 60 86 46 – fax 04 67 60 86 30 ; pe.montpellier@assos.org ; Mr Jean Marie Ferrari

Montreuil PAEJ ; 233 boulevard Aristide Briand – 93100 Montreuil ; Mme Diouf

Nantes L’Ancre – ANFJT ; 3 rue du Guast Matileux – 44000 Nantes ; 02 51 72 98 70 – fax 02 51 82 01 39 siège ; 02 40 14 54 44 – fax 02 40 41 54 40 lieu ; capjeunes@anfjt.asso.fr ; Mme Corinne Lescarret

Noyarey Village de l’amitié ; 525 Chemin du Moulin – 38360 Noyarey ; 04 76 53 95 46 – 06 85 64 34 65 ; fax 04 76 53 70 41 ; village-amitie@wanadoo.fr ; Pierre Paillet

Oraison, Trait d’Union ; 16 avenue Charles Richaud – 04700 Oraison ; Thierry Bondiguet

Pamier PAEJ Multi services jeunes ; BP 86 – 09103 Pamier ; 05 61 67 45 71 : Magali Terrail -Tessa Fontaine

Paris, A.N.R.S. ; 7 rue Taylor – 75007 Paris ; 01 42 02 24 44 – fax 01 42 02 22 82

Paris Point Accueil Ecoute Jeunes /La pause ; 6 rue Augereau – 75007 Paris ; 01 47 05 64 17 ; anrs.sij,poirier@wanadoo.fr ; M. Laurent Fillit

Paris PAEJ République – ANRS ; 66 rue de la Fontaine au Roy – 75011 Paris ; 01 48 05 01 01 – fax 01 48 05 08 09 ; Du lundi au vendredi 14h/18h ; Séverine Legoff – Mr Abdel Boufferou

Paris Prévention Santé ; 31 rue de la Folie Régnault – 75011 Paris ; 01 43 70 17 17 – fax 01 43 70 32 18 ; psante@wanadoo.fr ; Mr Philippe Moreau

Paris PAEJ ; 161 rue St Maur – 75011 Paris ; M. Omer Maf-Capilow

Paris Point Accueil Ecoute La Chapelle ; 81 rue Riquet – 75018 Paris ; 01 40 34 19 75 – fax 01 40 34 49 10 ; assochap@news.fr ; Elisabeth Monnerat – Laure Desmurger – Toufik Taaleb ; Fatoumata Ndiaye

Paris LEA Lieu d’Ecoute et Accueil ; 147 rue de Clignancourt – 75018 Paris ; M. Djebali

Paris Paris Ados Service ; 3 rue André Danjou – 75019 Paris ; 01 42 40 20 42 – fax 01 42 40 20 14 ; clr.pas@free.fr ; Christiane Laurent – Fabienne Zellner

Pau Point Ecoute Jeunes ; 23 rue du Maréchal Joffre – 64000 Pau ; Lundi et mardi 13h/19h ; mercredi, jeudi, vendredi 9h/19h ; 05 59 27 74 70 – fax 05 59 27 74 67 ; ecoutejeunes@groupe-realise.org ; Mr Christian Laine – Mr Serge Fiegel ; + 2 antennes :
-  Orthez : 9 rue Aristide Briand, mercredi et vendredi 14h/17h ;
-  Oloron Ste Marie : Villa beda, rue des Gaves, jeudi 15h/18h ; Tél : 0810 811 803 24 h /24 h appel local

Roubaix Point Accueil Jeunes ; 121 rue Jules Guesde – 59100 Roubaix ; Permanences : mardi, mercredi, vendredi 13h30/18h30 ; 03 20 73 35 35 ou 06 09 14 55 40 ; fax 03 20 70 22 77 ; p.roelens@homedesflandres.fr ; M. Philippe Roelens

Saint Dizier Le Sémaphore ; 25 Avenue de Verdun -52100 Saint Dizier ; 03 25 05 90 64 ; Mme Véronique Dutour

Saint martin Service Club de Prévention ; 192 Rte Nationale ; Quartier d’Orléan – 97150 Saint martin ; 05 90 87 45 65

Salon de Provence, Espace Santé Jeunes ; 94 rue Labadie -13300 Salon de Provence ; 04 90 56 78 89 – fax 04 90 56 99 54 ; Mme Carmelo Franchina

Strasbourg, Point Accueil Ecoute Jeunes ; 1 chemin de l’Anguille – 67000 Strasbourg ; 03 88 35 61 86 – 03 88 31 33 45 ; fax 03 88 31 63 59 ; Mme Marie Gesnel

Tarbes ADAOS ; 8 rue Brauhauban – 65000 Tarbes ; 05 62 93 10 85 – fax 05 62 34 03 86 ; adaos65@wanadoo.fr ; Mme Abderaman Kouidri

Toulouse Point Écoute Prévention ; 39 bis rue de Cugnaux – 31300 Toulouse ; 05 61 42 91 91 – fax 05 61 42 84 04 ; Permanences : lundi à vendredi 14h/18h ; jeudi jusqu’à 20h ; ecrire@point-ecoute.net – ; www.point-ecoute.net  ; Eric Barbier ; M. Marc Leray sas.arpade@wanadoo.fr

Valence, Point Acceuil Ecoute Jeunes (ANEF) ; 1 rue Madier de Montjau- 26000 Valence ; 04 75 86 03 14 permanence téléphonique 24h/24- fax 04 75 86 03 14, 06 09 33 48 70 ; Mme Florence Caso

Valencienne A.J.A.R. (accueil ecoute jeunes) ; 55 rue du Faubourg de Paris – 59300 Valencienne ; 03 27 30 01 59 – fax 03 27 30 01 59 ; P. Aymar Duvernet

Valreas Point Ecoute ; Cours Tivoli – 84600 Valreas ; 04 90 28 15 16 ; Monsieur Deharo – Caroline Audoyer

Versailles Point Acceuil Jeunes / Espace Parents, Direction des Solidarités – Mairie de Versailles – RP 1144 – 78011 Versailles Cedex ; 01 30 97 83 49 ; Juliette Huret – Olivier Caille – Christine Leclancher

Villefranche de Rouergue, Village 12 ; Cours de la Gare – 12200 Villefranche de Rouergue ; 05 65 81 17 25 – 05 65 81 17 26 ; fax 05 65 81 17 24 ; villagedouze@wanadoo.fr ; Jean-Louis Thenail – Carole Mathat

Vitry sur Seine, P.A.E.J. « une oreille pour tous » ; 11 avenue de Chanzy – 94400 Vitry sur Seine ; 01 46 81 75 26 – 01 46 81 52 93 ; Estelle SUDRIE

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Ajouts, exemples et commentaires

Un message reçu, qui montre, ce qui n’est pas une surprise, que dans la réalité, les choses sont autrement difficiles que dans les rapports officiels, pour les jeunes, et pour celles et ceux qui tentent de les aider :

« Les adresses que vous donnez sur Paris sont des lieux d’accueil de jour. Ces lieux ne répondent pas aux besoins de ces fugueurs mineurs malheureusement. Il y a quatre mois j’ai rencontré un mineur fugueur. Ce mineur ne voulait pas aller en foyer, ni retourner chez lui. Je me suis adressée dans un premier temps à l’association « Paris ado service » qui a refusé de l’accueillir au prétexte qu’il bénéficiait d’un suivi « aide sociale à l’enfance ». Je me suis adressée ensuite à l’aide sociale à l’enfance qui lui a donné un rendez vous 2 jours plus tard. Je me suis adressée à mon service de « prévention spécialisée » qui a refusé de lui payer une chambre d’hôtel. Je me suis adressé à l’anrs qui ne pouvait l’accueillir qu’en journée. Heureusement il a pu être hébergé pour 2 nuits par un pote qu’il avait rencontré pendant les manifs anti-sarkosy. Celui ci l’hébergeait en cachette car lui même disposait d’une chambre fourni par un foyer qui lui interdisait d’accueillir copain ou copine. Lorsque nous sommes allés au rdv du vendredi l’inspectrice ase à eu des mots très dur vis à vis du jeune fugueur, elle n’a pas voulu qu’il aille en chambre d’hôtel et lui a juste proposé une place en foyer d’accueil d’urgence, ce qu’il a refusé. Au dernier moment la maman de ce jeune à bien voulu accueillir son fils à la condition de ne pas aller au delà de 48h. L’inspectrice ase à trouvé un foyer d’acceuil pour le jeune sur marseille.

Voilà ce témoignage juste pour dire que ce jeune s’est fait balader sur plusieurs jours, qu’il était livré à lui même, qu’il n’avait pas de quoi manger, ni ou aller dormir et qu’aucune institution existante sur paris n’a entendu son désarroi et à voulu agir dans le cadre de la protection de l’enfance sauf à l’envoyer loin sur marseille comme si la solution c’était se débarrasser d’un problème encombrant. Deligny avait imaginé et créé des maisons refuge style ’lieu de vie » ou l’enfant fugueur pouvait trouver le gîte et le couvert sans qu’on exige de lui, sans qu’il devienne captif d’une institution qui la plupart du temps ne répond pas aux besoins de l’enfant, à sa souffrance, à ses difficultés. »