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Mois: mai 2022
Nouvelles du CIRA Marseille ~ mai-juin 2022
Miss-Tic, la fille au «regard noir de monde» n’est plus
Hommage aux Communard·e·s ~ Paris, 21 mai
Bulletin de santé (destiné à celles et ceux que ça intéresse)
Il y a bien longtemps que je n’ai publié de bulletin sur ce blogue, même si j’ai essayé de répondre à chacun·e personnellement, ce qui est plus sympathique, mais plus fatiguant. Je vous ai donc globalement épargné le détail au jour le jour de mes faiblesses de tous ordres.
À partir d’un scanner «cervicofacial et thoracoabdominopelvien injecté», j’ai fait ce matin un bilan avec mon oncologue, bilan qui mérite le qualificatif de «mitigé».
Certes, certaines lésions ont bien réagi à la chimiothérapie, mais ce n’est pas le cas de la « tumeur mère » – qui a même légèrement augmenté – ni de toutes les autres.
La médecin m’a proposé, et j’ai accepté, de changer de médicament(s) et de rythme.
Celui-ci sera d’une fois par semaine pendant 3 semaines, puis une semaine de pause, puis on recommence, et on refait le point vers la fin juillet, après un nouveau scanner.
Jusqu’ici, on me perfusait avec 2 médicaments ; c’est un troisième qui sera utilisé.
Concernant les transfusions, elles seront poursuivies pour maintenir l’hémoglobine autour de 8 (ce qui n’est guère triomphal, surtout pour un garçon dont le problème initial [polyglobulie de Vaquez] était d’être « dopé » du fait d’un dysfonctionnement de la moelle osseuse). Me voilà plus proche de l’anémie chlorotique de la petite bourgeoise du XIXe siècle que de la fougue artificielle du grimpeur camé à l’EPO…
Selon l’oncologue, le nouveau traitement pourrait se révéler un peu moins fatiguant que le précédent. Qui survivra verra… Le nouveau rythme a un inconvénient : l’obligation d’un bilan sanguin chaque semaine, au lieu de tous les 20 jours, ce qui est contraignant, surtout compte tenu des problèmes croissants des labos (fermetures inopinées, insuffisance de personnel, etc.).
Je verrai dans quelle mesure ce nouveau rythme m’autorise à reprendre les séances de rééducation chez le kiné et chez l’orthophoniste, que je m’étais vu contraint de suspendre du fait d’une trop grande fatigue.
Voilà. Pas de quoi pavoiser, pas de quoi désespérer non plus. S’accrocher ferme au bastingage (ne frimons pas : ça n’est pas moi qui tient la barre).
D’ailleurs, pourquoi se mettre martel en tête, d’ici la fin juillet, Vladimir aura peut-être décidé de nous imposer une radiothérapie collective, explosive et létale, pour nous punir d’avoir aidé les Ukrainiens à le ridiculiser…
PS. Je suis désolé de devoir paraître peut-être désagréable (ce qui serait contraire à mon caractère!): le présent bulletin n’est pas une invitation à paraphrases et commentaires, deux par deux au téléphone. Il n’y a pas grand chose d’autre à dire et nulle alternative.
L’Éradication du service public de la santé (suite)
J’ai évoqué ici-même, à plusieurs reprises, l’éradication en marche du service public de la santé. Cette éradication se poursuit, dans une relative indifférence, un hôpital après l’autre, un service après l’autre…
L’article ci-dessus a été publié dans Le Canard enchaîné du 4 mai dernier.
Les “Œuvres” de Louise Labé
En publiant un unique livre en 1555, Louise Labé a fait entendre une voix nouvelle. Un dialogue mythologique insolent et facétieux, trois élégies et vingt-quatre sonnets, le tout précédé d’une saisissante épître programmatrice et suivi de vingt-quatre poèmes de « divers Poètes » en son honneur : autant de manières de renouveler les représentations de l’amour transmises par la littérature et la société et de revendiquer pour les femmes le droit de penser et d’écrire. Cette nouvelle édition intégrale des Œuvres de Louise Labé Lyonnaise donne à entendre cette voix pour les lecteurs d’aujourd’hui, notamment grâce à une double annotation qui éclaire à la fois les subtilités lexicales et les références d’une écriture originale et puissante.
L’édition est complétée par un dossier :
- La fabrique des « Écrits de divers Poètes »
- Qui a participé aux Œuvres de Louise Labé Lyonnaise ?
- Dans l’atelier des sonnets : les sonnets II et III
- Chronologie : Louise Labé à travers les archives
- L’histoire du livre et de sa réception.
Depuis le 10 mai 2022, vous pouvez consulter un site très complet à propos de Louise Labé, réalisé par Michèle Clément et Michel Jourde, responsables de cette édition de Louise Labé.
Une décision importante: un vétérinaire est relaxé après avoir fourni à un ami une ordonnance pour un produit létal
TU ES EN FUGUE ?
TU ES EN FUGUE ?
ICI TU ES ACCUEILLI·E, HÉBERGÉ·E ET AIDÉ·E
SANS PARENTS
SANS POLICE
Tant que le texte ci-dessus n’attirera pas l’attention, peint sur un immense calicot accroché au plafond, dans les plus grandes gares de France (Lille, Paris, Lyon, Marseille, au minimum), on se moquera du monde en parlant d’aide aux enfants et aux ados.
La fugue – dont il utile de rappeler qu’elle n’est pas un délit et ne peut donc donner lieu à aucune poursuite contre le fugueur ou la fugueuse – est aussi un moyen de fuite à la disposition des pré-ados et des ados, parfois d’enfants plus jeunes (mais ces derniers ont moins d’autonomie de mouvement et sont repris ou «pris»). Les fugueurs et fugueuses de tous âges sont une proie facile pour les pédocriminels en chasse. La chasse a lieu principalement dans et aux alentours des gares.
L’installation, suggérée ci-dessus, de points d’accueils pour les mineur·e·s dans les gares ne nécessite aucun changement de la loi. Cet accueil est déjà pratiqué dans un certain nombre de centres spécialisés, lesquels sont malheureusement ignorés des principaux intéressés.
La raison pour laquelle cette mesure simple, et finalement peu coûteuse, n’a jamais été mise en place est assez simple à comprendre: les institutions craignent d’«inciter à la fugue» ou d’en être accusées.
Elles préfèrent faciliter la tâche des agresseurs. C’est un choix politique et philosophique.
La mise en place de tels points d’accueils ne permettrait pas de répondre à toutes les situations, notamment celle des plus jeunes. Ce serait pourtant un geste à la fois pratique et symbolique envers «les moins faibles des plus faibles».
Vous verrez que si jamais un officiel quelconque avait l’occasion de répondre à cette proposition, il expliquerait certainement que les organismes d’État préfèrent de loin agir «en amont». «La fugue ne signe-t-elle pas déjà un échec?»
Non. La fugue est – outre le moyen de découvrir le vaste monde, sans attendre d’autorisation – un réflexe vital extrêmement sain. Il est inutile d’y «inciter» les jeunes; il serait moral et utile de soutenir par tous les moyens celles et ceux qui ont eu le courage de s’y décider et qui se trouvent démuni·e·s, souvent sans papiers, sans argent, sans contacts, à la merci de tous les prédateurs.