Les fachos adorent dénoncer le nazisme chez leurs adversaires (la liberté d’avorter comparée à un génocide, par exemple). Le genre d’«équivalence» prétendument mise en tableau ici et qui circule sur les réseaux sociaux, outre son obscénité (où sont les «camps de concentration»?), ne fournit aucun instrument d’analyse et d’appréciation de l’«état d’urgence sanitaire». Ce dernier, par les méthodes de contrôle qu’il permet et perfectionne, s’inscrit dans le développement d’une terrorisation démocratique à l’œuvre depuis quelques décennies. Le virus remplace momentanément le terroriste islamiste pour justifier des mesures autoritaires, dont certaines s’inscriront bientôt dans le droit démocratique. Une réponse de classe peine à se mettre en place, notamment parce qu’elle se heurte aux réactions irresponsables de certains travailleurs de la santé, qui préfèrent abandonner leur poste plutôt que se faire vacciner. A-t-on jamais vu objection de conscience plus radicale exercée pour de plus mauvaises raisons? L’absence de cette réponse de classe laisse le champ libre aux délires complotistes – dont le tableau ci-dessus est un exemple limite – manifestement fascinés par le point de comparaison historique choisi.
PS. Le tableau est signé «Chrétiens anti-vaccins». Les réseaux catholiques d’extrême droite (et anti-avortement) sont très impliqués dans le mouvement antivax.