MARSEILLES[S] ~ Mai 2019

Bel automne en mai à Marseille, où je ne suis pas «descendu» depuis des lustres.

Première visite rue d’Aubagne.

L’emplacement des immeubles effondrés a été transformé en une espèce de caricature monstrueuse de jardin japonais; murs chaulés, énorme tas de graviers bétonné (à droite). On voit mal sur mes photos à cause de la camionnette du gardien (hargneux). Un peu plus haut, un panneau porte les portraits des victimes. Je n’ai pas voulu le photographier: quand je suis passé, des habitants du quartier le réparaient.

À propos de vigiles hargneux, un régime leur est promis sur le chantier de La Plaine (dans ce quartier maintenant, tout l’espace est entouré de murs et de grillages).

Pour celles et ceux qui ne sont pas mort·e·s ensevelies, la vie et les luttes continuent. On récolte de l’argent pour les occupant·e·s de maisons (hier) vides.

Les murs parlent beaucoup, ici aussi. Un gilet jaune blessé.

Et comme on était samedi, les Gilets jaunes étaient aussi dans la rue (la photo est prise de l’extérieur de la nasse finale).

Une manif contre les CRA s’est mêlée un moment à celle des Gilets et s’est dissoute, certain·e·s camarades étant horrifié·e·s de côtoyer des drapeaux tricolores. Dommage! tant que nous étions dans la manif générale nos slogans étaient repris par la foule et par des mégaphones. À trente, c’est un joli résultat! (et le seul possible).

Minuscule consolation, la girafe de la Canebière et son girafon ont été épargné – pour le moment – par le chantier qui les menaçaient. Il se murmure que le complexe de luxe (hôtelier ou magasins) qui va se construire sur l’emplacement d’une mairie de quartier (vendue) empiètera sur l’espace jadis public jusqu’à la chaussée.

Les murs parlent beaucoup, disais-je.

Et ils protestent de l’ancienneté de leur protestation. Dont acte.

Cependant, une série de toute beauté, dont je donne deux exemples (les cadres en trompe-l’œil font partie de l’affiche).