ne jeune artiste, Tatyana Fazlalizadeh, affiche dans les rues des portraits (magnifiques) de femmes, légendés de slogans contre le harcèlement sexuel.
Stop telling Women to smile, le titre ci-dessus traduit est celui qu’elle a retenu pour désigner l’ensemble de cette «offensive» d’art de rue.
On peut voir une vidéo (en anglais) à cette adresse.
Et visiter son site à cette autre.
J’ai vu récemment dans les rues de Paris des affichettes, plus modestes dans la forme, qui reprenaient certains des slogans qu’elle utilise.
On mesurera facilement leur pertinence au fait même que certains d’entre eux peuvent nous paraître (y compris à des filles, je n’en doute pas), «exagérés»…
«Exagéré» était, pendant la Révolution française, utilisé comme synonyme d’extrémiste. Mais il n’existe pas d’«extrême» à la liberté, ici celles des femmes de circuler partout et à toute heure sans être victimes d’un harcèlement qui va de la balourdise au viol.
Il existe la liberté, tout simplement. Le travail d’artiste militante de Tatyana Fazlalizadeh rappelle que tant que les femmes n’en jouissent pas, la liberté n’existe pas.
[On se souviendra qu’en anglais le «tu» et le «vous» sont indifférenciés; il est donc légitime de choisir l’une ou l’autre forme, selon les cas et la traduction qui semble la plus appropriée.]

Mon nom n’est pas «Baby», «Chérie», «Ma jolie»,…

Ma tenue n’est pas une invitation.

Les femmes ne vous «doivent» pas leur temps ou leur conversation.

Je ne suis pas ta propriété — Tu n’as pas la maîtrise de mon corps.

Les femmes ne quêtent pas votre approbation.

Les femmes ne sont pas dehors pour ton divertissement.

[Retenons :] Harceler les femmes n’est pas une preuve de virilité.