« À propos d’une ratonnade : Belleville-Ménilmontant, 28 août 1996 »
À l’issue d’une manifestation de solidarité avec les étrangers « sans papiers », je fus extirpé manu militari d’un café par les hommes de la « Brigade anticriminalité » (B.A.C.) du dix-neuvième arrondissement de Paris. Une fois dehors, un brigadier me frappa violemment à la tête et au foie. Les policiers m’accusèrent d’avoir agressé des automobilistes à coup de tubes en plastique, lesquels j’aurais lancés par la suite en direction des motards et des flics de la BAC. Je fus placé en garde à vue à la salle Cusco de l’Hôtel-Dieu, où l’on me transporta quatre heures et demi après mon interpellation. Selon un scénario classique, je me vis remettre une convocation judiciaire sur mon lit d’hôpital. La fin de ma garde à vue marqua le début de mon hospitalisation. En effet, l’échographie et le scanner pratiqués après que j’ai été victime d’un malaise révélèrent la présence de « plusieurs hématomes » ainsi que d’une « lacération du lobe caudé » du foie, [et] d’un « important épanchement [de sang] dans l’arrière cavité des épiplons (notamment dans le récessus supérieur autour du lobe caudé), en sous-phrénique droit, en sous-hépatique droit, dans l’hypocondre gauche et dans le pelvis. » Je fus placé sous surveillance en service de réanimation, puis hospitalisé en service de chirurgie où je demeurerai dix jours jusqu’à ce que les médecins estiment que les risques de reprise de l’hémorragie (qui eut nécessité une opération risquée qu’ils préfèraient éviter) furent écartés. Les douleurs, dues notamment à la présence de sang non résorbé entre le foie et le rein droit demeurèrent invalidantes jusqu’à la fin de l’année, et persistèrent jusqu’à l’été suivant.
Poursuivi pour violence sur une personne dépositaire de l’autorité publique, et attendu que le brigadier de police Lardez avait subi une incapacité de travail n’excédant pas 8 jours, « en l’espèce 0 jour » comme le précisaient les pièces de la procédure, je fus condamné, en octobre 1996 à 15 jours d’emprisonnement avec sursis, ainsi qu’à verser à mon agresseur 1 franc de dommages intérêts et 800 francs de frais de justice. Cependant, la Cour d’appel me relaxait, le 21 octobre 1997. Sur pourvoi du policier, la Cour de cassation cassait et annulait partiellement, en ses dispositions civiles, l’arrêt d’appel. Je demeurais donc relaxé du chef de violence, mais devais comparaître à nouveau, au civil, pour les mêmes faits ! Le brigadier comparut à son tour et se vit condamner par jugement du 14 avril 1999 à 4 mois de prison avec sursis. L’État se substituant à son employé, c’est finalement la Préfecture de police qui me versera 83.594, 36 francs de dommages intérêts. L’intéressé renonçait à faire appel, probablement rassuré par le fait que le montant de la peine ne gênerait en rien sa carrière. Cependant, la procédure qui me visait courait toujours ; je comparu le 28 septembre 1999 devant la Cour d’appel de Versailles. Celle-ci, dans son arrêt du 9 novembre suivant, déboutait le brigadier Lardez, me relaxait définitivement, et rappelait au passage « que la simple désobéissance aux ordres et la simple résistance passive opposée par exemple par un individu qui […] se couche sur le sol et se laisse traîner par les agents d’autorité » ne constitue pas une « rébellion » au sens de la loi.
Ce long texte, un dépliant de quatre pages dont je donne ici les principaux extraits, a été publié dans de nombreuses revues libertaires (Courant alternatif, novembre 1996 ; On a faim ! novembre 1996 ; Cette semaine, n° 63, octobre 1996 ; Le Monde libertaire, n° 1057, 31 octobre au 6 novembre 1996. Le Combat syndicaliste (CNT rue des Vignoles) a publié un condensé d’une page rédigé par moi (novembre 1996). J’ai préféré résumer ci-dessus les circonstances de mon interpellation, détaillées dans le texte original pour pallier le silence des médias[1] et contrer la version policière.
Tout sauf une « bavure »
Il existe un point commun d’importance entre l’agression dont j’ai été l’objet et la ratonnade opérée à Belleville : il ne s’agit nullement de ce qu’il est convenu d’appeler une « bavure ». J’ignore quelles ont été les motivations exactes du brigadier L[ardez] et les responsabilités de ceux qui ont ordonné cette opération de police, toutes choses que l’instruction ouverte à la suite de ma plainte permettra peut-être de déterminer. Par contre, je sais que j’ai été la victime d’un fonctionnaire de police, qui — outre ses qualités athlétiques — est entraîné, comme ses collègues des BAC, à des opérations commandos musclées. Je n’ai pas été longuement passé à tabac par des flics de quartier ivres de bière, mais frappé par un professionnel qui ne m’a porté que peu de coups (un au crâne, trois maximum au foie). […]
Pas plus que ne peuvent être attribuées au hasard ou à l’affolement de policiers menacés, les exactions décrites dans les témoignages suivants, commises contre les habitants d’un quartier et des promeneurs.
Mlle C., une habitante du quartier qui a participé à la manifestation, raconte :
Après la manifestation du 28 août […] nous sommes allés boire un coup à Ménilmontant. Sur le boulevard du même nom, les cafés étaient noirs de monde. Les terrasses du « Soleil », du « Montagnard » et du petit « Café-Hôtel » étaient très animées par la présence de nombreux manifestants. Vers 22 heures, une vingtaine de voitures de police passe dans le sens Stalingrad-Nation, et environ vingt autres dans le sens inverse afin de boucler la portion du boulevard de Ménilmontant allant du Métro Ménilmontant au métro Couronnes. Trois voitures se sont arrêtées devant le « Café-Hôtel ». Des CRS en sont sortis et se sont rués sur les personnes présentes. Les tables ont volé, les verres ont été brisés et les personnes attablées frappées à grands coups de matraques. Les autres terrasses se sont levées comme un seul homme, nous étions stupéfaits par la rapidité et la violence de l’action. Quelques protestations verbales (CRS SS, etc.) ont été tuées dans l’œuf car un CRS braquait sur nous un fusil lance-grenades fort dissuasif. Un photographe présent s’est vu “confisquer” son film et agresser verbalement.
Le tabassage a duré quelques minutes, et les voitures sont reparties, sirènes hurlantes. Des jeunes, filles ou garçons, sont ressortis de l’intérieur du café où ils avaient cru pouvoir se protéger, hébétés, se tenant la tête.
Les mêmes scènes vont se reproduire à Belleville et Ménilmontant jusqu’après minuit. Il y a belle lurette que les marcheurs de l’après-midi, s’il en reste, se sont mués en badauds et en dîneurs. La police n’en quadrille pas moins les deux quartiers, très animés le soir, tabassant au hasard individus isolés ou groupes d’amis, sur les trottoirs ou aux terrasses des cafés, se livrant à des provocations pour créer des incidents qui permettent de relancer les matraquages. Ainsi, vers 23 h 15, à Belleville, l’interpellation d’un jeune homme qui a eu le tort de courir dans la rue (il n’y a plus aucune espèce de manifestation) est l’occasion d’un rodéo policier [témoignage de M. B., habitant du quartier, joint par nos soins au dossier judiciaire] :
Les voitures foncent sur des gens surpris. Une passante qui, par deux fois, a failli être heurtée s’interpose même. La voiture de police stoppe. La passante est écartée par les passants. La voiture repart. Les gens sur la place assistent à ce spectacle avec surprise et stupéfaction. Les vrombissements des moteurs s’arrêtent enfin, les voitures sont toutes alignées dans la rue du Faubourg du Temple. Surgissent alors, des voitures arrêtées, des CRS qui se ruent avec violence sur toutes les personnes présentes à ce moment dans la rue. Les coups de matraques pleuvent sur des gens qui pour la plupart ignoraient ce qui s’était passé une heure auparavant. C’est l’affolement dans la rue, la fuite, les interpellations succéderont aux interpellations jusqu’à minuit trente.
La stratégie policière s’explique par un double objectif. Il s’agissait d’adresser un « avertissement » à des groupes militants et à des individus précis, jugés à tort ou à raison très impliqués dans le mouvement des « sans-papiers ». Quant à la ratonnade, effectuée dans deux des derniers quartiers populaires de Paris, riches d’histoire et d’une importante vie associative, où habitent de nombreux immigrés, et où le mouvement peut trouver des appuis, elle était à la fois un objectif en soi et le cadre commode d’actions « personnalisées ». […]
Nouvelles solidarités et mouvement social
Depuis deux ans, le mouvement social a connu en France un renouveau chaotique, mais spectaculaire, que je ne peux évoquer ici que brièvement. Ainsi le mouvement dit « anti-CIP », trop vite sorti des mémoires, a-t-il été l’occasion d’une réelle convergence entre un mouvement lycéen-étudiant sans précédent depuis 1968 et d’autres catégories ou mouvements sociaux : chômeurs, sans-logis, travailleurs en grève. Cette convergence s’est opérée à la fois à la faveur des occupations de facultés (Nantes, Rennes) et de grandes manifestations tournant à l’affrontement avec les forces de police, notamment à Nantes, Lyon, Montpellier, et dans une moindre mesure à Paris. Le recoupement de diverses informations publiées par la presse donne un chiffre minimal de 1 300 interpellations pour l’ensemble du territoire. Si policiers et CRS ont arrêté n’importe qui, les magistrats ont jugé au gré des hésitations gouvernementales. À Nantes, où le mouvement était particulièrement massif et déterminé, on est passé d’une mise en scène expiatoire le 23 mars (8 accusés menottés, livrés aux flashs des photographes et cameramen : 6 200 francs d’amende, 6 mois de prison, dont 4 ferme, et 60 heures de Travail d’intérêt général) aux affrontements du 31 mars, qui se prolongeront jusqu’à 2 h du matin, et dont aucun protagoniste interpellé ne sera déféré au parquet !
L’institution judiciaire a fonctionné comme chambre d’enregistrement des mesures policières à l’égard de catégories jugées dangereuses pour l’ordre social : jeunes, chômeurs, précaires, immigrés.
Cas particulier qui mérite d’être signalé : à Lyon, des juges pour enfants s’opposeront aux réquisitions du parquet contre de jeunes manifestants mineurs (pour un total de quarante interpellations, le parquet demandait trente incarcérations).
Le mouvement de grève de décembre 1995, qui a suscité davantage de commentaires à postériori, a été massif dans la fonction publique, non sans toucher également — plus souvent que la presse nationale ne l’a dit — le secteur privé. Fait exceptionnel, il s’est étendu aux villes moyennes, plus encore qu’aux grandes métropoles. Les manifestations ont pulvérisé, en bien des endroits, les chiffres de 1968, parfois ceux de 1936. Les manifestants interpellés, à l’issue de manifestations plus rarement violentes que l’année précédente, le plus souvent des jeunes et des chômeurs, ont été quasi systématiquement condamnés à des peines d’amende et de prison avec sursis.
Mouvement social atypique, puisqu’il a été lancé et animé par des étrangers placés en situation irrégulière par les modifications réglementaires et législatives, la lutte des « sans-papiers » a suscité une solidarité profonde qui s’est tissée durant des mois entre une population et la part d’étrangers qui la compose. Le traumatisme de Saint-Bernard, le 23 août dernier, est encore dans les mémoires. Un chef d’État et ses ministres, ostentatoires catholiques du dimanche, ordonnant que soient défoncées à la hache les portes d’une église, pour qu’y soient triés par la police les « noirs » [sans-papiers] et les « blancs » qui l’occupent…
Il y eut le soir même la manifestation de protestation, si nombreuse malgré que la rentrée fût encore loin, qui laissa là les états-majors pour gagner le centre de rétention de Vincennes où se trouvaient détenus plusieurs expulsés de Saint-Bernard. Des milliers de personnes, parmi lesquelles on pouvait voir des Africaines en sandales, des vieux messieurs arborant l’étoile jaune, et des familles, marchant durant des heures, en pleine nuit, à travers le bois de Vincennes, souvent à la seule lueur de la lune.
Connaît-on un autre exemple d’un cortège aussi nombreux, quittant Paris pour une aussi longue course, sans mot d’ordre ni organisation, n’était une poignée de militants antifascistes et libertaires (je me flatte d’en avoir été), munis d’un plan de banlieue ? Sous réserve d’inventaire plus approfondi, je ne vois guère dans l’histoire des colères du peuple de Paris que la marche des femmes sur Versailles, le 5 octobre 1789, à quoi l’on puisse comparer cet épisode[2].
Nous n’avions pourtant ni fusils ni piques, et encore moins de canons, mais la stupéfaction, l’exaspération et la peur des nombreux policiers en faction à Vincennes était palpable. C’est que, même désarmée, une foule déterminée inquiète ces gens beaucoup plus qu’une poignée de lanceurs de cailloux ! Comment ne pas penser que, symboliquement et politiquement, Belleville et Ménilmontant ont été pour la préfecture de police la revanche de Vincennes. […]
Un monde de misère
« Nous ne doutons plus du tout, nous autres Africains, écrivent à Jacques Chirac les membres d’une Coordination interafricaine, d’avoir été choisis comme des objets politiques commodes, de toute première opportunité parce que de tous temps “bons à tout”. Bons comme esclaves pour fournir en sucre, bons pour s’offrir en remparts de la liberté, bons en bras pour vos usines, vos routes, vos champs et vos voiries. Le “signal fort” que vous avez envoyé nous a traversé de part en part. De Dunkerque… au Cap, nous l’avons entendu : “Que toute la misère du monde comprenne sa douleur si elle s’avise jamais de marcher sur le sol de France[3]”. »
Il n’est pas indifférent que cette Coordination interafricaine soit née à Nantes, ville portuaire, où — comme à Bordeaux — les pierres des plus belles constructions sont scellées du sang des Nègres, achetés et vendus comme esclaves. Par la suite, les ressources naturelles des pays colonisés ont été mises au pillage, la terre épuisée, comme avaient été tués à la tâche les hommes et les femmes qu’elle portait.
Il ne s’agit nullement de savoir si nous pouvons « accueillir toute la misère du monde », selon l’indigne formule dont son auteur voudrait aujourd’hui changer le sens, et pas davantage « une part de la misère » ou même « notre part », comme si je ne sais quel devoir de charité s’imposait aux nantis.
Il s’agit de constater qu’un système social qui a toujours tenu l’être humain pour une marchandise (« la plus précieuse » dit la publicité Citroën), hier par l’esclavage, aujourd’hui par l’assujettissement à l’économie (exploitation salariée ou exclusion par le chômage), refuse d’assumer son passé, c’est-à-dire l’histoire de ses forfaits.
La démocratie : un monde d’étrangers
« Chacun, constatait Tocqueville décrivant la démocratie, y est comme étranger à la destinée de tous les autres ; ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l’espèce humaine ; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d’eux, mais il ne les voit pas ; il les touche et ne les sent point ; il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul[4] ». Cette impuissance à communiquer, tout à la fois conséquence et condition nécessaire de la pérennité d’un système, le mouvement social est le moment de son explosion. Dans les amphithéâtres occupés du printemps 1994, autour des piquets de grève et dans les assemblées de quartier de décembre 1995, dans le quartier de la Goutte-d’Or quadrillé par la police, on parle, on se parle, et l’on reparle de détruire ce qui impose silence.
Du coup, les politiques se maquillent en « porte-parole » de nos colères. Juppé-la-hache découvre, après tout le monde, la vraie nature du Front national, qu’il fera tout de même entrer au parlement, où il pense sans doute qu’il lui servira de repoussoir plus avantageusement. Toubon prépare une loi de censure, prétendument antiraciste, qui — en fait — étend et banalise la notion de « race », en visant le « racisme antifrançais », argument rhétorique favori de Le Pen…
Cette confusion idéologique bruyamment entretenue a la même fonction que les brutalités policières : court-circuiter les nouvelles solidarités et intimider ceux qui les impulsent ou les soutiennent. C’est le signe que l’utopie que nous poursuivons — un monde sans argent ni frontières — hante les cauchemars de nos ennemis autant qu’elle s’incarne dans les luttes sociales auxquelles nous participons.
Ratonnade du 28 août 1996 : suites judiciaires
Cet article a été publié par Des papiers pour tous, bulletin du collectif éponyme (n° 3, 20 novembre 1996).
Le jugement de première instance a été rendu dans l’affaire qui m’oppose à un policier de la « Brigade anticriminalité » du dix-neuvième arrondissement de Paris […]. Conformément aux réquisitions du parquet, j’ai été condamné à 15 jours de prison avec sursis […]. Du point de vue des magistrats, il s’agit à l’évidence d’une « peine d’innocent ». Ainsi peuvent-ils ne pas désavouer la police tout en donnant de moi l’image d’un coupable qui n’aurait qu’à se féliciter de la mansuétude de ses juges… J’ai donc fait appel de cette décision.
On comparera utilement la sentence qui m’est infligée avec celle réservée à un jeune homme de dix-neuf ans, aisément repérable par la couleur noire de sa peau, et qui eut le malheur de passer au carrefour de Belleville ce soir-là. Le même brigadier de police qui m’a agressé témoignait l’avoir vu en ma compagnie jeter des projectiles sur les forces de police. Jugé seul, en catimini, le 18 septembre (alors que mon propre procès, initialement prévu à la même date, était reporté pour raisons médicales), trop démuni et trop mal informé pour être défendu par un avocat, il a écopé de 2 mois avec sursis, 1 000 francs de dommages et intérêts, 500 francs d’amende et 80 heures de travail d’intérêt général. Il n’a pas fait appel.
Inconnu, moins blanc, plus jeune et plus pauvre que moi, le voilà donc condamné, pour les mêmes « faits », deux fois plus sévèrement du point de vue financier, et quatre fois plus sévèrement quant à la peine de prison (les heures de TIG sont sans doute une humiliation supplémentaire « spécial jeunes »).
Justice de classe ? Vous avez dit justice de classe ? […]
[1] Aucun journaliste n’a suivi la manifestation jusqu’à Belleville. Malgré une dépêche de la Préfecture de police reprise par l’AFP le 29 août, l’information sur les violences policières ne sera retransmise que le 3 septembre (Libération, L’Humanité) ou le 4 Le Monde. Minute ironise : « Plus habitué aux coups médiatiques (Guillon est l’auteur de Suicide, mode d’emploi) qu’aux brutalités policières… » (sous le titre « B comme “bavure” ou comme bidon ? », 11 septembre).
[2] Laurent Louessard, auteur notamment de La Révolution de juillet 1830 (Spartacus, 1990), m’a signalé une autre manifestation nocturne dirigée vers le fort de Vincennes, à l’hiver 1830 ; la foule voulait faire un mauvais sort aux ex-ministres de Charles X qui y étaient détenus. J’ai pu ajouter ce précédent historique à la notule rédigé sur la manifestation des sans-papiers pour le livre Un Paris révolutionnaire. Émeutes, subversions, colères, dirigé par Claire Auzias (L’esprit frappeur-Dagorno, 2001).
[3] Politis, 26 septembre 1996.
[4] De la Démocratie en Amérique (1835).